[RP] Chez Annaell : 1, Karter an Triskell

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:

Annaell a écrit:: - N'oubliez pas ! 1 Karter an Triskell !

Fuyant le bureau du tribun,les mots de m'dame Annaell résonnaient dans ma tête tout le long de mon trajet, me les répétant sans cesse afin d'être certaine de ne pas oublier ce nom de rue pourtant si difficile à mémoriser.
Mes joues toujours rougies de honte, j’avançais en me demandant si elle, elle les avaient remarquées. Cependant, elle n'avait pas rit en me voyant m'écraser sur la porte, suite à ma maladresse habituelle. Pour sur, cette fois çi, je n'avais pas été transparente, et encore moins inaudible. Si le m'sieur encore présent au bureau , m'avait royalement ignorer en entrant, il ne pouvait plus en être le cas à présent.

Au souvenir du défit de mon regard se plantant dans le sien, mon sang afflua derechef sur mes joues, les empourprant encore davantage. Que m'avait il prit de vouloir le braver de la sorte ?
Un soupir m'échappa sans que je ne trouve pour autant de réponse.

Il fallait que je me ressaisisse. Pour cela je me concentrais sur mon futur emploi de servante où dame de compagnie; bref, femme à tout faire en quelque sorte. Cela me promettait pas mal d'occupation, je le savais, et donc très peu de temps pour laisser la place à des tergiversations sur ma propre personne. Voilà qui était une bonne chose, pour le moins.

Pourtant avant tout, il me fallait trouver cette fichue maison. Or, connaitre une adresse était un fait, mais savoir la lire, en était un autre, bien plus délicat pour ma personne... Je dus me résoudre, après avoir traversé deux fois le village de long en large, à quémander mon chemin à plusieurs passants. Après bien des explications, j'arrivais enfin devant une bâtisse qui semblait correspondre en tout point à celle que je recherchais.

Devant la porte, ce sont d'autres interrogations qui m'assaillirent. Devais je frapper ? Y aurait- il quelqu'un pour m'ouvrir ? Après m’être gratter un instant la tête en me questionnant, je décidais, qu'il valait mieux frapper plutôt que d'attendre le retour de m'dame Annaell.

Mon doigt heurta alors brièvement le bois, le cœur battant plus rapidement que la normale.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

--La_vieille_Margaux a écrit:: La grand-mère ouvrit la porte après quelques instants... Elle plissa les yeux pour mieux voir la personne qui se trouvait devant elle, puis marmotta :

- Ha ! Une demoiselle. Oui ? Si c'est pour voir mademoiselle Annaell, elle est encore à son bureau.

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Eulalie a écrit:: Pas un son ne se faisait entendre de l'intérieur de la maison quand soudain, la porte s'ouvrit sur une vieille si ridée, qu'elle en ressemblait à une pomme toute fripée. Elle plissa les yeux afin peut-être de mieux m’apercevoir et me fit penser à un serpent prêt à sauter sur sa proie. Je m'attendais presque à ce qu'elle sorte une de ces cannes et m'en balance un coup sur le crane, que j'en reculais de trois pas, mais, à la place, elle me répondit simplement.

Après m'être raclée un instant la gorge, je lui répondis à mon tour, tout en me rapprochant d'un pas :

- Oui, oui, j 'savions, c'est elle qui m’envoie. Ch' suis une toute nouvelle servante. Elle m 'avions d' mandé de l'attendre ici même. Si vous avions la gentillesse de bien vouloir m' faire entrer et m' faire visiter les lieux afin que je puissions assumer ma fonction de suite.

J’eus l'impression de sortir une bouillie verbale plutôt qu'une présentation puis constatais aussitôt qu'en effet, je ne m’étais pas du tout présenté, aussi j'enchainai confuse en dansant d'un pied à l'autre :

-Moi, c'est Eulalie, et vous comment qu 'c 'est t' y vot' nom ?

A deux pas de la porte à présent, j'attendais encore méfiante devant la vieille dame, qui je l’espérerais fortement, ne fasse pas d'esclandre et me laisse entrer.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

--La_vieille_margaux a écrit:: La vieille écouta, l'oreille tendue, la jeune inconnue se présenter. Sa langue était maladroite mais elle avait l'air polie. Puis, quand elle eut fini :

- Ha, Eulalie ! C'est donc toi. Entre, ma fille, entre. J'm'appelle Margaux.

Et elle se poussa pour lui ouvrir plus grand la porte et lui permettre d'entrer.

- Le bureau est ici... il doit être débarassé de sa poussière mais il faut laisser les papiers. Là, la cuisine : elle sert rarement. Tu serviras mademoiselle directement à table dans la pièce, ce n'est pas un maison où il y aura des invités. Et à l'étage, il y a une chambre et une salle qui ne sert pas à grand chose pour l'instant. La chambre doit être parfaitement propre, j'y tiens !

Petit regard en direction de la jeune fille, cherchant à voir ses réactions.

- La maison est pas bien grande. À nous deux, il sera bien facile de la tenir en ordre. Et puis je me fais vieille. Quand tu sauras bien faire, je pourrai m'en aller me reposer.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: La vieille tendait l'oreille, pas de doute, mais je faisais très attention a ce qu'elle ne sorte pas une canne de derrière son dos. Sait on jamais. Je n'avais pas vraiment envie que l'on me rue de coups.. Puis soudain, elle s'esclaffa en répétant mon nom.

Nom d'une pipe ! Les nouvelles allions sacrément vite ici ! pensais-je en sursautant devant ce fait. Puis tout aussi rapidement, me vint une autre chose à l'esprit..

C'est t'y une manie d 'et'e la fille de tout l'monde, ici ?! L'étions pas ma mère pourtant ! Pas plus qu' dame Annaell d'ailleurs...

Bon, en tout cas, Margaux, comme elle disait se nommer, me laissa entrer, en m'expliquant de suite, ce qui m'attendait.
Forcement je levais derechef un sourcil, perplexe quand elle m'expliqua comment nettoyer le bureau.. ou pour être plus précise, comment elle m'expliqua ne pas le nettoyer... J'ouvris la bouche, prête à demander une explication, mais déjà elle enchainait sur les autres pièces. L'était même sacrément rapide pour une vieille, elle devait cacher son age à mon avis, car j'avais du mal à suivre ses pas, autant que ses tergiversations. Enfin, elle cessa ses jacasseries, et me dévisagea, comme l'avait fait m'dame Annaell, surement histoire de voir si mon cerveau imprégnait tout bien. Il était étrange, mais finalement courant, songeais je, que les domestiques singent les mimiques de leurs employeurs. Ce qui ne m’empêcha pas de faire une prière mentale, pour de pas en arriver là, un jour.

Après avoir terminer son laïus, la vieille ( il faudrait que je songe à l' appeler par son prénom, me promis-je) m'offrit même sa place.. Songeuse, où plus exactement rêveuse, je lui fit un simple signe de tête d'acquiescement, suivie d'un sourire. Enfin, je reprit à voix haute :

- Le bureau à nettoyions, en laissant la paperasse, donc si je résumions bien, on passions un coup de chiffon sur la paperasse en même temps.. Facile, songeai je, trop facile, l'est où l'embrouille là ?

- La cuisine, qu'est jamais sale, sauf le fourneau, qu'on devions alimenté, va sans dire, si on voulions pas attraper une coup d'sang !
Pour sur qu'j'men allions l'allimenter, pas envie d'mangeailler, les pissenlit par la racine, avant l'heure, moi !

- La pièce où y aura juste qu'la m'dame qui y mangeaillera..
Toi, Eulalie, t's'ras bonne qu'à mangeailler avec les cochons, si ça s'trouve... où bin, à leur servir d'repas; qui sait !

- La chambre qui devions rester proprette tout le temps même si ça servions à rin.. Sauf p'tete quand j'y ferions un tiot somme, quand j'serions toute seule... faudrions voir quand même, pas m'faire choper, m'enfin c'est gîte et couvert compris, qu'elle m'avions promis la M'dame...

- et une n'aut' salle qui sert aussi à rien nan plus..
- Et nous deux pour faisions tout ça.. , ça m 'paraitrions plus que correct !

J'avais levé les doigts un par un , au fur et à mesure de mon énumération, finit par rabaisser ma main, toute souriante en espérant que mes pensées ne s'étaient pas dévoilées sur mon visage. Enfin, je regardais Margaux, et lui demanda :

- C'est t'y bin ça ? j'avions rien oublié ? Mais, euhh, où qu'c'est t'y qu'vous dormions, vous , au fait ? et qu'vous mangions z'aussi ?

Le front plissé, j'attendis sa réponse

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

--La_vieille_margaux a écrit:

[RP] Chez Annaell : 1, Karter an Triskell Margau10

- Dépoussiérer les papiers ? Non, non ! Tu les soulèves, tu passes un coup d'ssous, puis tu les remets. Faut juste pas les mettre en bazar. Enfin, tu laisses le bazar comme il est déjà. Faut que ce soit un bazar propre, voilà tout. Mademoiselle travaille beaucoup.

Eulalie semblait récapituler mentalement son travail. Elle semblait assez satisfaite de ce qu'on lui demandait. Margaux ajouta, voyant son air un peu trop ravi :

- N'oublie pas que nous avons aussi à faire au manoir, ma fille. Ici ce n'est qu'une partie. Viens, je te montre où nous logeons. Pour manger, c'est à la cuisine, comme mademoiselle, mais après elle, quand elle a fini.

La vieille servante guida la jeunette au rez-de-chaussée, et lui montra une petite porte de bois qui disparaissait presque dans un coin du couloir, tout au fond. Elle ouvrit et ajouta, de sa voix un peu rauque :

- Nous dormons ici. Y a deux matelas en paille. Je dors sur le plus épais : toi, la jeunesse, tu as moins mal au dos que moi... Chacune a ses draps et doit les laver. Tu peux les donner au lavandières si tu ne sais pas le faire, mais elles te feront payer un sou pour ça. Évidemment ça t'es prêté par la maison de mademoiselle, il ne faut pas les abîmer ni les déchirer. Si tu les tâches, débrouille-toi pour qu'ils redeviennent bien propre. Mademoiselle n'aime pas que nous ne prenions pas soin de la moindre chose, même de ce qui est pour nous.

Encore une fois, la vieille observa le visage de la nouvelle. Elle ajouta :

- Mademoiselle n'est jamais mauvaise avec nous. Mais si tu désobéis ou si tu abîmes des choses parce que tu n'as pas fait attention, elle sera fâchée. Mademoiselle est une bonne maîtresse, mais elle est exigeante.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Je n’eus pas à attendre bien longtemps avant que Margaux réagisse, et de toute évidence, j'avais tout faux. Enfin pas tout, mais justement, là où je songeais qu'il y avait embrouille, binn, il y en avait bien une...
Mon front plissé se défroissa sous la stupeur, mon teint pâlit, en même temps que j'avalai difficilement ma salive dans mon gosier qui semblait s'être rétrécit. Puis je me mordis la lèvre, mes yeux se voilèrent et pour couronner l'ensemble, mon vague chignon en profita pour se démolir, libérant mes cheveux châtains qui rebondirent sur ma taille. Et tout ceci pourquoi ? Simplement parce que je me voyais nettoyer le bureau...
Prendre la paperasse dans une main, le chiffon dans l'autre ne pose peut être aucun soucis pour une quelconque personne, cependant pour moi.... je connaissais trop bien ma maladresse habituelle et voyais déjà, tous les parchemins se répandre allégrement sur le sol, et moi à quatre pattes entrain de tenter de les remettre dans le même bazar...
Aîe aïe, aîe...Comment remettre en ordre un bazar ordonnée, quand on est incapable de déchiffrer la moindre lettre...
Un soupir de résignation m’échappa tant mon problème me paraissait insoluble.
Je jetai un rapide coup d’œil à Margaux, avait elle perçue mon désarroi subit ? Devais je lui en parler ?
Non. La réponse s’imposa d'elle même. Je ne pouvais pas sous peine d'être mise dehors avant même d'avoir commencé. Il me suffira de faire très très attention, me promis je en l'écoutant.

- Voui, voui, le manoir, j'savions ça aussi. Mais y a aussi des z' aut' domestiques là bas, j'croyions bin ?!
-Enfin.... c'est quoi qu'elle m'a dit la M'dame... interférais je, en la suivant, tout en étant rassuré de savoir que c'est dans la cuisine que nous mangerions.

Puis Margaux stoppa. Brutalement. Trop... et je m’effondrai sur son dos. Mes fines mains n'eurent d'autres choix que de me retenir à sa taille alors qu'elle me montrait une petite porte que je n'avais pas vu, à la première visite. Je me pinçai les lèvres, marmonna un :
-D'solée..
rouge jusqu'à la racine des cheveux alors qu’elle ouvrait la porte.

Une chambrée. Toute petite. Deux paillasses. Une fenêtre. Je ne dis rien, pourtant que dormir à coté d'elle, ne m'enchantait guère. Cependant, je ne voulus pas paraitre fine bouche, aussi j' acquiesçais à tout, encore honteuse, d'un hochement de tête rivée sur le sol.

Néanmoins, ma tâche me sembla bien moins aisée soudain. Il fallait faire attention à tellement de chose, que j'eus vraiment l'impression d'être dans une maison de vitraux. Avec moi à l'intérieur, cela ne promettait pas que du bon...Mon sourire s'évanouit pour laisse place à une mine perplexe.
Tentant de me ressaisir, je pris une grande inspiration afin de me motiver, puis en regardant de nouveau Margaux, je lui demandai :

-Dites, l' lavoir, l'est où ? J' l' avions point vu ... Et pour aller au manoir, comment qu'vous faites ? Et pourquoi qu' vous appelions la M'dame : Ma-de-moi-selle ?J'avais si bien articulé le mot, que cela en sonna étrange à mes oreilles
- Elle va t'y pas avoir un bébé ? et s' marier z'aussi ?

- Pis....
Dandinant sur ses pieds, comme à chaque question que j' estimais embarrassante, je fixais de nouveau le sol en questionnant timidement :
- pour..
-euhh....
-les commodités..où qui z'étions s'iou plait
-Z'avions des latrines dehors ?

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

--La_vieille_Margaux a écrit:

La vieille dame acquiesça quand Eulalie évoqua les autres serviteurs du manoir, puis eut un sourire envers la jeune femme qui semblait si angoissée.

- Le lavoir est juste à la sortie, à la porte de la ville. Ici, c'est le quartier du Triskell, qui est près de la porte Est. Il y a plusieurs lavoirs dans les alentours, le plus proche est tout près. J'irai demain. Tu pourras m'y suivre si tu as peur de te perdre.

Eulalie semblait très peu sûre d'elle. Mais la maison était assez petite et elle prendrait sans doute bientôt ses marques. Margaux continua :

- Il est vrai que Mademoiselle va se marier très très prochainement. L'église a déjà été décorée, d'ailleurs ! Mademoiselle est fiancée depuis longtemps déjà, Monsieur est quelqu'un de très respectueux envers elle. Dans quelques jours, nous l'appellerons Madame. Pour cette occasion nous ferons toutes attention à notre habillement, même si nous n'aurons pas forcément le temps d'aller à l’église voir Mademoiselle et Monsieur échanger leurs vœux.

La jeune fille dansait d'un pied sur l'autre. La vieille eut un sourire amusé:

- Viens donc, je vais t'emmener aux latrines. Tu as sans doute besoin que je te les montre maintenant.

Et les deux femmes disparurent à l'arrière de la maison.

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