Comprimée entre désir et appréhension, je me tue pendant tout le trajet.
.... A quelques pas seulement ; entre leur silence lourd de mots ; Ali et Katze conversent. Le sourire transpire dans leur voix furtives. Il eut été inutile d interrompre leur allégresse, je les laisse discuter ensemble ; mes enfers ne sont pas la bienvenue dans leur échange.
.... La vie n’avait pas épargnée mon amie, je le savais. Elle méritait plus que quiconque cette pause de douceur et, quoiqu’en pense « le verger », je n’avais nul désir de lui ruiner ce plaisir. Si il avait su à quel hauteur je place l’amitié, il n’en aurait jamais douté, mais l Humain étant ce qu’il est, comme tous, il m’avait définitivement classé dans la catégorie des : dérangée.
Folle ? Oui je l’étais, du moins, je faisais en sorte que tous le pense à l’exception de quelques rares personnes qui avait su déceler sous cette carapace, ma véritable personnalité. Qui me restait-il à présent ? Tant de fois trahie, il ne me restait plus qu’elle. Ali.
.... Un léger rire tente de se rependre dans la forêt du Causse et vient mourir sur les grands pins qui nous entourent. Je sors de mes ténèbres et souris à part moi en le reconnaissant. Ali est heureuse, il est temps de lui laisser un peu plus d’intimité ; aussi, discrètement, j’avance un peu plus rapidement. Mes démons en profitent pour revenir dans la danse. Chacun de mes pas m’en coute et me coupe un peu plus le souffle. Non, je n’y arrive pas. Depuis ce jour fatidique, j’essaie juste de maintenir ma tête hors de l’eau.
Ne rien dire à Ali. Promesse surement futile, je suis un livre ouvert pour elle.
.... Ma main vient balayer mon visage lourd de fatigue sans pourtant chasser ce malaise nouvellement installé. Hier dans l’engouement, ce jour dans les ténèbres. Je passe du blanc au noir, sans même frôler le gris ; comme toujours.
Je sonde prudemment mon pandémonium par peur de ne plus pouvoir me relever. Lucifaire me sourit au passage, perfide, mielleuse, désireuse de m abandonner en ce lieu, d en refermer la porte, de me voir m y consumer. Je m’en détourne avec précaution puis comprends.
.... Trahison.. . Une fois de plus….une fois de trop ? Me délaisser dans la mort, en me laissant cependant en vie. Lui seul pouvait me détruire ainsi. Je l’ai toujours su. En fait, je l’ai comprit dès notre première rencontre, c’est pourquoi je m’en étais tant éloigné. Aujourd’hui le mal est fait, je ne peux revenir en arrière, il est trop tard. A présent, pour survivre je comprends qu’il me faudra faire….Confiance... moi qui ne le fais pratiquement jamais. Mais par ses actes, ses mots ; celui que j’avais l intention de retrouver en avait effacé le peu que j'avais osé lui accorder.
Lalie, championne du : deux pas en avant, dix en arrière…
.... Mon rire rocailleux se meurt avant même de franchir mes lèvres, mais mes enfers s’éloignent un instant. Ma dextre vient alors se poser à l’emplacement du cœur. Une poche intérieure. Une missive dont je connais chaque mot.
Intentionnellement je n y avais pas répondu. Elle était là et ; quand mes démons ne me tançaient pas, elle me tenait chaud telle une lueur d’espoir. Le lui écrire ? Non. Il ne méritait pas cela. J’avais l intention de faire attendre l impatient qu’il m’avait dit être, même si cela me démangeait. Ali aussi m’avait dit de souffler sur les braises, pourtant en mon for intérieur je ne pensais qu’une chose : Cela devrait être inutile, si vraiment il m’attendait.
.... Harpie, chipie, purge, garce….. Tous ces mots dont il m’affublait, j’avais décidé de me montrer à leur hauteur. Et puis, cela m’aurait été difficile de lui répondre, puisque le plus souvent, je m’accrochais à son parchemin avec la folie du désespoir pour faire fuir mes doutes, mes ténèbres.
.... Alors faute de le pouvoir, de le vouloir même, j’avais donc mis un place un autre plan. Ali, encore elle, m’avait grandement aidé. Je tourne un instant ma tête derrière moi, elle est la, souriante. Ses prunelles débordantes d’amitié se posent sur les miennes, un sourire, je hoche la tête, oui, peut être qu’avec son aide, je parviendrais à chasser les limbes qui m’entourent. Le buste un peu plus droit, la tête un peu plus haute, je mire de nouveau l horizon où Millau se dessine.
.... Les portes sont passés, Millau se déserte, une place, quelques marchands et dans ma tête une pensée :
Encore deux longs jours, et je saurai enfin si je survis ou je me noie.
Advienne que pourra
Sujet: [RP] Sur la grande place de Millau ![[RP] Sur la grande place de Millau Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon}
Sam 25 Fév 2017 - 16:32