[RP] Promenade dans Marseille

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie.... a écrit:: Combien ?
Une année ?
Une année et demie ?
Oui, je crois que c'est environ cela, une année et demie avant que je ne sorte du couvent. Je sais que ce n'est qu'un feu de paille, une envie passagère, juste.. comme ça, pour voir la ville rien qu'un instant en ces périodes de fêtes, flâner le nez au vent, et mazette, ça caille ferme; alors évidemment j'irai boire un verre ou deux dans une taverne, au coin d'un feu de cheminée. De fait, j’eus de suite des doutes sur le bien fondé de mon envie.. Pourquoi ne s'était elle pas pointée en plein été hein ?! Non, elle avait préféré l'hiver, quand toute végétation dort et que le soleil se fait si timide qu'il est impensable de rêver sans grelotter de froid.

Je réajuste le col de ma vieille pèlerine sur mon cou et tourne l'angle de la rue de Batteurs-d'Or pour me retrouver dans celle de Chandellerie. Sourire léger sur les lèvres aux souvenirs d'un autre lieu, d'un autre temps. Que de chemin parcouru, que de tourments. Ai-je appris de ces leçons ? Oui, je le pense, je l’espère surtout.

Une respiration... Je sors de ma rêverie. Un léger froncement de sourcil, ma tête se tourne vers la porte d'une boutique qu'une cliente a ouverte...Un inspir plus important... Je ferme un instant les yeux en humant plus profondément....Ce parfum.... Cire d'abeille... Je le reconnaitrais entre mille. Un sourire. Je suis la senteur et entre dans l'échoppe à pas légers. Alors, c'est un feu d'artifice de couleurs qui m'accueille. Mes prunelles s’écarquillent, émerveillées par toutes les chandelles déposées soigneusement sur des pupitres en bois. Des dizaines ? Des milliers ? La boutique est prospère et certainement la meilleure de la ville. Avec lenteur j'avance entre les écheveaux en humant à plein poumon cette fragrance enivrante. Puis, je tends ma dextre vers une chandelle pourpre quand un visage jovial quémande :

-Bonjour Dame, Vous désirez quelques chandelles ?
- Oui !
Ma réponse instantanée sortie tout droit du cœur reçois pour réponse, le rire cristallin du faciès ravie.
-Bien ! Vous avez fait votre choix il me semble. Poursuit t-elle en regardant l’étagère devant laquelle je me suis arrêtée.
-En effet.Répondis je en souriant
-Sept, de cette couleur ci, s'il vous plait.

La transaction faite, je sors satisfaite et laisse mes pas me mener vers une taverne aux prix abordables, en serrant contre mon cœur, mon trésor.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: [Le 25 janvier 1468 au soir]

********J'étais de nouveau venu boire un godet. Une seconde envie. Juste comme ça. Pourtant.... c'était la seconde en très peu de temps et cela m'interpellait. Pourquoi soudain, ce besoin de sortir du couvent bienfaiteur et protecteur quand l'idée même d'y rester à jamais me convenait parfaitement ? Mes chausses ne me démangeaient plus. Mon cœur était recousu. Je m'étais pardonnée, et avais pardonné aux autres. Alors ?? Était ce une simple fantaisie, une toquade ? ou une furieuse soif de sortie ? Rienafout....ma tête parlait un langage que je ne comprenais pas et je n'avais toujours pas de réponse quand j'ai franchit la porte du taudis.
Marseille était déserte et cela me convenait parfaitement, mais, assisse devant mon godet presque vide, cette énigme tourneboulait encore en boucle dans mon carafon . C’est à ce moment précis qu'un hurlement se fit entendre et que je sursautais. Était ce un bouc ? Une vache ? Un ours ?
********Instinctivement mes prunelles effarées mirèrent le seuil de la porte sur lequel se tenait......un homme..

- Lalie ?!!! Tu es ici ?!!

********Perplexe.... Qui est celui qui , de toute évidence, me connaissait ? Je rezieute..... les cheveux grisonnants.... mais........Alors qu'il avance ....... une démarche, Cette démarche ! Ai-je blémi ? Écarquillée les yeux ? Retenue ma respiration ? Je ne sais plus, je ne me souviens que de ce que j'ai pensé Non ! tu dérailles Lalie ?! Ca peux pas etre lui ?!!! Tu es à Marseille , pas à Montpellier ?!!Tu pars en cacahouète là.. Oui mais... un sourire... Ce sourire !!! Non ! non !! non !!
C'est
im-
po-
ssi-
ble !!
Ce n'est pas vrai !
Cela ne peut pas être vrai !
Cela ne doit pas être vrai !! Pourtant l'évidence se tenait à deux pas de moi alors que je lui quémande en le dévisageant :

- C'est toi ??? C'est vraiment toi ??? Mais.....
- qu'est ce que tu fous ici ?????! T'es pas à Montpellier ???
Et ma tête de poursuivre gentiment: C'est ton fief là bas ! ton royaume !! tes conquêtes !!!!! ta vie quoi ?!!!!!

- J'habite ici maintenant ! me répondit l'homme tout sourire en s'asseyant à mes côtés.

********Voilà,..
C'est ainsi que commencèrent nos retrouvailles .......
Irradiant de joie, se tenait à mes côtés la raison de mon entrée au couvent......
c'était..... il y a bien longtemps.... C'était il y a une année et demie bien tassée... quand sans jamais s'en douter; cette raison avait failli me tuer.....
ce soir
Sub pétillait....

********J'aurais pu décaniller rapidos, peut-être aurai-je dû. Peut-être était ce un test du Trés-Haut et la raison de mes envies de sorties. Aujourd'hui encore je n'en sais strictement rien. Ce dont je me souviens c'est qu'après la stupeur passée, j'ai finalement passé une excellente soirée. Sub a toujours excellé dans les retrouvailles, ce sont les jours suivants qui se gâtent souvent. Donc, ce soir là, ce fut rires, boissons et évidement connaissance de son ex femme. Enfin..... la seconde ex ....... la première c’est fait depuis un bail.

Ensuite ?
Je crois me souvenir avoir fait la rencontre également de toute sa tribu.. à moins que ce ne fusent le lendemain...J'avoue l'alcool aidant, ma mémoire s'est estompée. Quoiqu'il en soit, j'ai subie un véritable interrogatoire de leur part... au point de ...
S'il te plait Aristote, donne moi la patience, vite, vite, maint'nant... s'te plait, s'te plaiiit...s'te plééé.... ne la voyant pas se pointer cela passa par
Paname... euh non !!! noum! Panom !! Verbis adora tum ........ nan nan et nan ! merdoume, c pas ca !!! Reprends toi Lalie, reprends toi !!
Rex Preria, mumdi... Miséré ? ra ? ri ?...... Bordel ! c'est du charabia tout ca !!! Par les Saints Couillons du Pape j'me souviens d'aucune prière !! deux ans chez les frangines et rien ! rien de rien dans ma caboche !! ; ce qui au final donna....., de sympathiques grognements et coups de gueule de ma part comme jadis....Enfin.... largement moins rude... Mais, mazette, tout ce temps avec les sœurs ne m'avait pas calmée malgré tout ... J'étais partie au quart de tour.... Du coup, je suis sortie, cependant... sans claquer la porte .. un progrès certain... Enfin.... je ne crois pas l'avoir claquée... et comme ca fait du bien à mon égo de me penser un tout petit peu assagie, j'affirmais le restant de ma vie , que je suis partie le plus calmement et dignement possible... Mouais, je vais surtout tenter de m'en convaincre, en fait.... Apres ? je suis rentrée au couvent; une cellule m'y attendait. La tête embrumée d'alcool, le sourire malgré tout au bord du cœur de ses retrouvailles, je m'endormais.

[Le 26 Janvier 1468]

********Cette fois, la sortie se faisait consciente. Je voulais en savoir plus sur Sub, ce qu'il devenait vraiment, comment et quand avait il su pour sa sœur... la vraie... puisque, une fois encore, j'appris mon erreur de jugement sur une autre....Misère, Sub et ses conquêtes.... Tous le disent : assagi, lui en premier va sans dire... cependant, le connaissant de trop longue date pour oser le crier haut, j'attends de voir, comme on dit. Je sais le chasseur à l'affut de tous les jupons et bien assez discret pour en détrousser quelques un loin des regards des plus indiscrets.... J'ai même le présentement qu'il entretient une correspondance avec l'ex... la première cette fois ci... mais n'ayant aucune preuve, et au final, m'en foutant complétement, je laisse tout cela sous silence. Il est libre de se ruiner lui-même.

********J'ai revu la tribu. Subit un autre interrogatoire mais plus... retenue, sauf dans leurs regards que je trouvais avides, et l’arrêt de leur respiration. N’était ce qu'une impression? Un miroir de mon imagination ? Peut-être. Nonobstant, j’espère les avoir rassurée, si toutefois ils s’inquiétaient à mon sujet. Sub, je le connais vraiment par cœur, pas de quoi s'effrayer.
Ce sont sur les derniers mots de sa sœur que je les ai laissé pour la soirée. J'ai lui ai sourit quand elle a dit une vérité me concernant au sujet de son frère. Pour mon plus grand malheur, lui ne s'en était jamais rendu compte...

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