[RP] Tonneau sans fond, tu ne l'empliras pas...

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: -Venez au tonnelier, je verrai ce que je peux faire. Vous ne pourrez pas le rater, il se trouve à coté du presbytère.

Ce furent les dires d'Irella quand je lui avais quémandé si elle connaissait un menuisier. Ma foi, je n'avais pas cherché plus loin et avait sauté en fait, sur l’occasion. Tout en m'y rendant, je souris à part moi de constater que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas côtoyé aussi souvent, ni d'aussi près une personne de l’Église. Ame serait bigrement fière de moi, songeai je alors un poil nostalgique.
Peu de chose me manquait de l'endroit d'où je venais . Non, en vérité, rien ne me manquait, sauf quatre voire cinq amis. Bien peu de monde en somme, comparé à l'année entière que j'avais passé sur ces maudites terres.
Ma canne résonnait sur les pavés de la ville d’où j'avais franchis les remparts sans guère faire attention . Je l'utilisais toujours, mais à présent plus par habitude que par besoin, la douleur lancinante de mon flanc s’effaçait pour ne refaire surface que par mauvais temps. Je croisai les doigts pour que le soleil quotidien brille encore de longs mois.
Les prochains mois.. me rappela aussitôt ma caboche en me plombant l'estomac devant la perceptive de mon ventre qui ne cesserait de grossir.
Ça fait à peine trois mois.. et après ? me torturèrent ils obligeant ma balance mental à repartir dans un de ces dialogues sans fin :

- N'y penses pas ! pas maintenant ! n'y penses pas !
J'enserre si fortement ma canne que mes jointures en blanchirent.

- Il le faudra pourtant bien un jour....

- Non !

- Tu penses que ça se verra pas ? Tu crois pouvoir le cacher ?

- Il le faut ! Ils diront quoi sinon , hein ?! Une gueuze engrossée sans fiancé, sans époux... Une.... Une... putrelle !! voila ce qu'ils diront ! Ils lui donneront alors raison ! L'attraction d'Avranches, la toute nouvelle p....!
Je ravale ce mot entendu si souvent par mon bourreau en enrageant tant que les traîtresses s'écoulent lentement sur mes joues

- Qu'avais tu dit à Clo, tu te souviens ? "Il est entré, faut qu'y sorte à présent ! " C’était pas vraiment réconfortant, mais vrai.

- Elle l'a voulu ! pas moi, nom d'un chien!!! Pourquoi ?? Pourquoi moi ?! Pourquoi les herbes ont pas fonctionné ? Pourquoi à moi ! Ca marche sur d'autres et pas sur moi ! C'est pas juste !!
- Sa semence était plus forte c'est tout. T'as pas le choix.

- Jamais ! Plutôt mourir ! J'en veux pas, j'en veux pas !!!

- Et tu comptes faire comment ? Faudra y passer Lalie.... Et le moment voulu t'aura besoin d'aide.

- J'irai au couvent , elles sauront faire . Je leur laisserai cet engeance du diable et si il crève tant mieux ! Je le hais, tu entends, je le hais !!

- Lalie...

- La ferme !
Larmes de rages qui dévalent mes joues, devant les souvenirs qui m'assaillent, puis haine et interrogations reviennent en masse à m'en tordre l'estomac :
- Pourquoi ? Pourquoi ils ont rien fait tout ceux qui ont vu ? pourquoi tourner la tête sans rien faire ?? Pourquoi ??!!! Maudites soit leurs descendances futurs ! terminai je en sifflant entre mes dents.

J' essuie nerveusement mes yeux rougis puis relève le nez pour essayer de me repérer. Le presbytère se tenait derrière moi, je fis volte face et aperçu le tonneau. Je stoppai ma marche, respirai plusieurs fois de suite pour chasser ce moment de pure haine autant que de détresse, que personne ne sache jamais, que personne ne se doute, alors lentement afin de retrouver une contenance, je remonte la rue.

Quand mon poing cogna sur la lourde porte de bois, un sourire se plaqua sur mes lèvres . Une pensée : que personne ne sache, jamais.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Irella a écrit:: Tous ces derniers temps, l'atelier était resté fermé. L'abbesse avait déserté les lieux par faute de temps, celui qui lui faisait dire que Dieu aurait pu faire des journées un peu plus longues et qu'ainsi elle aurait pu faire tenir tout ce qu'elle avait à faire sans courir dans tous les sens. Mais, Il devait avoir ses raisons pour ne les avoir faites que de vingt-quatre heures et c'est pourquoi, Irella, ce matin-là avait franchi le seuil de l'atelier plutôt échevelée, le temps lui avait manqué pour une coiffure plus disciplinée et déjà, elle était en retard. Elle avait promis de livrer à la Marinette une petite étagère pour ses potions et "Une promesse c'est une promesse", se répétait-elle en se pressant. C'est le marteau dans une main, qui s'apprêtait à rencontrer violemment la tête du clou qu'elle tenait dans l'autre qu'elle entendit frapper à la porte.
Il ne lui en fallut pas plus pour s'en abattre un bon coup sur les doigts.

- Aïeeeeeee! Nom de Dddd... d'un ditriglyphe en plâtre!

Déjà, elle sautait sur un pied, le doigt endolori dans la bouche, les yeux fermés, maudissant sur quelques générations le marteau criminel. Ses sauts, sensés calmer la douleur écrasante, la menèrent tout de même à la porte. Le doigt ne quitta pas la bouche. Un coup de marteau sur la poignée, l'huis s'ouvrit.

- Wmoui? Ch'est pourqwuoi?

De suite, elle reconnut Eulalie et essaya de faire bonne figure.

- Ah? Ch'est vous! Encrez... Che chuis à wvous tout de chuite...

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: J'avais chassé mes sombres pensées d'un revers de main, plaquer un sourire sur mes lèvres , puis frapper. Mais alors que ma main se tenait encore en l'air me parvint aux oreilles un cri de douleur suivit de....

Corne de bouc de nom d'un chien !!! C'est l'abbesse qui jure comme un charretier ??!!

Certes elle s'était rattrapé juste à temps mais ma caboche elle, termina à sa place " De Diouce !".

Je souris à part moi de constater à quel point cette personne d’église ressemblait en tout point à une de ses ouailles. Nom d'un chien ce que cela me changeait des sermons moralisateurs que j'avais pu ouïr plus d'une fois de la part de ses confrères ! Je devais bien avouer que je l’appréciais de plus en plus.

Bon quoiqu'il en soit, le "Aie" crié juste auparavant n’était pas forcement de bonne augure . Quoi donc qu'il lui arrivait ? Était ce grave ? Devais je entrée sans rien demander afin de vérifier qu'elle allait pour le mieux ? Oui ? Non ? Je la connaissais si peu, mais si on avait bougé pour moi, j'en serai pas là.

N'y penses pas !
Derechef je vire mes sales pensées puis plaque mes deux mains sur le bois. Je colle une esgourde contre la porte, retient ma respiration et écoute. On bouge à l'intérieur. A croire même qu'il y a un tout une troupeau de.. vaches ? Nom d'un chien, elle a remisé ses vaches à l'intérieur ?
J'écarte cette hypothèse un peu farfelu, faut bien l'admettre, en secouant la tête à la négative - ça bougeait pas suffisamment quand même - puis derechef, espionne le moindre bruit.
Oui, sauf que.. j'avais pas du tout prévu ce qui se passa par la suite. Aussi quand la porte s'ouvrit en grand pour quémander :

- Wmoui? Ch'est pourqwuoi?

Je me mis à tanguer dangereusement sur mes poulaines. Devais je dire que , là tout de suite, il devenait urgent de m'aider à retrouver mon équilibre ? Pas le temps car l'abbesse qui se rongeait les ongles, - notai je au passage - enchaina sur :

- Ah? Ch'est vous! Encrez... Che chuis à wvous tout de chuite...

Et Blam ! J'entrai...

Bon. Ce ne fut pas une entrée en bonne et du forme comme il aurait normalement dû se passer puisque la chute arriva à ce moment. Du moins mes mains vinrent rejoindre le sol quand mon fondement resta perché en l'air. Vous connaissez l'expression : "avoir les fesses à l'air " , bin c'est exactement l'impression que j'avais à cet instant précis. Mazette ! et tout ça devant l'abbesse !
Je me remets à la verticale, lui souris le plus niaisement du monde puis enchaine l'air de rien, en faisant un pas sur son seuil, mes deux pieds bien à plat :

- Ca va ?

Avant de poursuivre sans trop attendre de réponse puisqu'elle se tenait devant moi bien en vie :

- Bonjour ! Vous m'aviez dit de venir, me v'la ! Z'etes toujours d'accord pour tenter de me faire euhh, une porte, une table et pis aussi éventuellement un lit ?

Tout en l'interrogeant, je ne cessai évidement de la regarder se manger donc, les ongles. Pourtant à l’allure ou elle y allait, je pensais sérieusement qu'elle allait y laisser aussi la main .. je poursuivis donc, en me retenant de lui ôter son fichu doigt de sa bouche :

- C'pas bien d'manger ses ongles m'dame l'abbesse. Faudra voir à mettre fin à c' te manie, en plus on comprends pas tout bien c'que vous dites, comme ça. Fin j'dis ca, j'dis rien hein ?!

Tout juste sur son seuil, je détourne mes prunelles des siennes pour mirer son atelier. C'était la première fois que j'entrai dans un de la sorte. Mes iris volaient d'un outil à un autre sans que je puisse les nommer, sinon, j'aurai vu, là des doloires, ici, des colombes, plus loin des departoires puis des racloirs et grattoirs. Par contre je reconnus facilement, jonchant sur le sol ; un marteau. Ce qui n'avait rien de... banal et m’étonna même de l’hôte de ces lieux. Mon tour d'horizon terminé, en fermant un instant les yeux, je respirai à plein poumon les effluves de bois qui flottait dans l'air et souris de ravissement

- J'ai t'jours aimé l'odeur du bois. Faut dire que ça sent bien meilleur que l' fer hein ?! parce que corne de bouc, c' que ca pue ,ca !

Affirmai je en regardant Irella, quand soudain, je vis un ouvrage inachevé. Un telle ébauche en fait, que je ne pouvais dire, ce que cela serait une fois terminé. N'y connaissant strictement rien et vu que je me tenais dans une tonnellerie je questionnai en tendant le doigt vers lui :

- Z'etes entrain de faire un tonneau ?

Intéressée, j’avançai vers le travail en cours.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Irella a écrit:: Pour sûr que le sang circulait parfaitement dans ses extrémités à en croire les pulsations qu'Irella ressentait au bout du doigt maltraité. La solution du dit-doigt dans la bouche n'arrangeait pas vraiment l'affaire mais l'entrée d'Elulalie lui permit d'oublier quelques secondes la douleur saisissante. Pourquoi entrait-elle si vite? Une urgence? Une confession expresse? Quoi qu'il en soit, c'est le séant de la jeune femme qui se présenta le premier.
De confession immédiate, il n'en était question puisque elle entama la conversation sur les objets qu'Irella s'était engagée à lui confectionner.

- Une 'âble, une 'ôrte, un lit! Mais bien chûr que che vais vous faire çha! eut-elle le temps d'affirmer quand Eulalie lui conseilla de ne ronger ses ongles.

L'abbesse retira rapidement le doigt de sa bouche et rosit un brin.

- C'est la faute de ce fichu marteau. J'ai un vrai problème avec les clous. Je leur préfère les chevilles, mais parfois ce n'est pas facile de cheviller.

Tournant l'objet de toutes les attentions du moment, elle expliqua.

- Nenni! Un tonneau, c'est bien plus docile. Pas besoin de clou. Je m'essaye à une simple étagère... mais ... je finirai plus tard. Pour l'heure, je commencerai votre commande... avec des chevilles, voilà qui est plus solide et moins ravageur, si vous voyez ce que je veux dire...

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Irella me redit son accord pour la confection des objets demandés, ce qui me rassura , puis désigna un coupable : le marteau. Je plissai le nez une bref instant au souvenir d'une altercation entre ce même instrument et moi même . Vrai qu'ils avait le don de n'en faire qu'à leur tête. La preuve, le mien en avait perdu la sienne alors que je l’abattais sur le panneau d'affichage de Brest aussi donc quand elle m'affirma :

- Nenni! Un tonneau, c'est bien plus docile. Pas besoin de clou. Je m'essaye à une simple étagère... mais ... je finirai plus tard. Pour l'heure, je commencerai votre commande... avec des chevilles, voilà qui est plus solide et moins ravageur, si vous voyez ce que je veux dire...

Je ne pus qu'opiner du chef en répondant :

- Corne de bouc que oui je vois bien ! Ils sont indomptables ! J'en ai fait les frais aussi.. Bon, pas sur mes doigts, nan . La tête du mien a prit la tangente derrière mon dos quand je voulais qu'il vienne clouer mon affiche ! Encore heureux qu'il y avait pchoune avec moi, sinon, ça aurait fini mal.

J'imaginai fort bien la tête venir s’écrabouiller sur le pied d'un passant ou pire sur la tête de celui ci, et en fit une grimace avant de poursuivre.

- Dites.. vous f'rez attention hein ?! quand vous r'tournerez à vot étagère, pas la peine d'y clouer vot main en guise de porte manteau. 'Fin......... bref.

- Vous faites mes objets avant ? Ça m'arrangerait qu' vous commenciez par la porte. Par contre faudra m' dire combien vous pensez qu' ça va m' couter......... c'est qu'entre l'achat des champs et d'mon échoppe........y m'reste plus grand chose, et les bons comptes font les bons amis, qu'on dit.

Je la regarde tourner en tout sens le fichu outil en songeant qu'elle n'avait pas peur que même ainsi il se retourne contre elle. Finalement, je lui lance un sourire pour chasser ma propre appréhension.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Irella a écrit:: L'histoire que raconta Eulalie ne calma pas les pulsations douloureuses que l'abbesse ressentait au bout de son doigt mais elle se sentait moins seule dans sa maladresse. Quand la brunette émit quelques conseils de préservation de ses doigts, elle sourit et continua de l'écouter attentivement sur le travail à effectuer.

- Je ferai attention d'en garder bien cinq à chaque doigt et de n'en percer aucun si Dieu leur prêtent vie!
Oui... Bien sûr... la porte en premier... Je commencerai par là. Il faut bien que votre chaumine ferme.

Sûr qu'Eulalie ne paraissait pas rouler sur l'or. Elle avait fait grandes dépenses pour son installation et rien que de penser qu'il allait falloir lui chiper quelques pièces rendait l'abbesse mal à l'aise.

- Peut être pourrions nous nous arranger autrement...

Elle se frotta le menton, signe de grande réflexion.

- Vous pourriez... sonner les cloches pour l'office dominical par exemple... quelques dimanche suffiront à payer votre dette... ou alors... mener mes vaches à la pâture... Souvent restent-elles à l'étable faute de temps pour les sortir. Qu'en pensez vous?

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: - Oui, faites cela hein ?! gardez les vos doigts ! ils pourront vous servir, j'pense pas que Dieu en ait bien b'soin, lui... hein ?!

Lui affirmais je, puis sans me départir de mon sourire j'opinais de la tête pour approuver les dires d'Irella, qui acceptait de commencer par ma porte. C'est à la suite de ses paroles que mes lèvres s’affaissèrent lentement. Je finis par me décomposer. Dans ma caboche mes deux neurones clignotaient en rouge un grand

Non, non ! pas les cloches, pas les cloches !

Bin oui ?! C’était pas du tout, mais vraiment pas du tout pour m'arranger c't'histoire. Comment finirai je mes nuits pendant l'office, si, l'instant d'avant j’étais accrochée à une corde pour la tirer de toutes mes forces afin de rameuter des ouailles complétement endormis ?! Nan, nan, ça ne se pouvait pas ! Un raclement de gorge :

- Hum.... Suivit d un balbutiement confus

- Les.......
- Cloches ?
- Sonner.....
- Les cloches ? Pendant que ma caboche cherchait une issue pour refuser courtoisement.

- C'est.........
- Hum.....

Puis soudain la solution :

- Je vais laisser ce privilège à Aude ! Vous comme moi, n’aimerions pas la voir bouder , n'est ce pas ?
- Quoique, je doute qu'elle boude facilement...... La tête penchée sur le coté, les yeux rivés sur le sol pendant ma courte réflexion pour me souvenir si j'avais déjà aperçu Aude bouder avant de poursuivre d'un ton léger :

- ' fin, bref ! quoiqu'il en soit, mieux vaux la laisser seuuuuh...... distraire ! Oui ! laissons la sonner les cloches à sa guise !
- Je mènerais donc vos vaches. Elles iront rejoindre mes cochons , tiens ! Comme ça, y pourront parlementer entre eux !!

Ou pas.... m’affirmèrent mes neurones quand ma voix continua plus faiblement

- Fin... y s'ront pas seuls, quoi....

Mazette !! Je déraillai complétement à vouloir précipitamment trouver une excuse. Voila, ça y est, je devais passer pour la nouvelle folle du village entre mes dires et mon entrée "fesses en l'air " .
Changer de sujet s’imposait. Vite, Vite! Reluquage avide et rapide de l'atelier pour trouver une idée. Rien......Aucun échappatoire ne me venait......... A la place je chevrote

- Hum...
- Donc..... Euh. Vous f'rez signe quand vous aurez fini avec la porte, hein ?! mais.... ah oui; j'ai pas les dimensions.... Et donc....Ça ira quand même ?

Tout en la questionnant, je m’étais dirigé tel un crabe qui aurait prit son temps vers la sienne de porte. Seule issue que je voyais pour en finir de me montrer sous un de mes meilleurs jours.....
Ma main déjà posée sur le loquet, prête à prendre la tangente.....

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Irella a écrit:: La proposition qu'elle lui avait faite ne semblait pas enchanter la donzelle tant elle cherchait de raisons de ne d'y soumettre. Jusque dans sa façon de se déplacer, Eulalie, semblait ne montrer aucune appétence pour la chose clochesque. Par contre la solution qu'elle émit ne laissa pas de marbre la tonnelière qui acquiesça et secoua la tête en signe d'approbation. Il suffirait juste de se mettre d'accord sur le moment où elle pourrait les conduire au pré sans gêner la traite quotidienne.

Cependant, la jeune bouchère, sans l'air d'y toucher, se rapprochait de la porte tout en devisant sur les dimensions de la porte à venir.

- Je passerai avec ma corde pour être bien certaine des dimensions, n'ayez crainte. Tout ceci devrait aller assez vite. J'ai le bois qu'il faut et le Martin, mon jeune apprenti me donnera le coup de main qu'il suffit à travailler promptement.

Une question pourtant lui gratouillait l'esprit.

- Eulalie... Pour votre couche... Que désirez-vous? Une couche pour vous seule? Pour deux? Un lit clos à un étage? Deux étages?

Et reluquant son ventre rebondi.

- Et... Dois-je prévoir un berceau aussi?

Jamais, elles n'avaient abordé le sujet, Irella n'était du genre à s'immiscer dans la vie d'autrui malgré sa curiosité qu'elle tentait vainement de refouler, mais il ne faisait plus de doute qu'un petit grandissait au chaud dont il allait falloir s'occuper quand celui-ci verrai le jour.