[Rp] Eglise saint Etienne de Saint Brieg

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Gwilherm a écrit:: Le passage à Tréguier avait été l'occasion pour Gwilherm d’aller honorer les reliques du patron des Bretons, saint Yves, dont il avait fait un bien bref et piètre résumé à Loyse. À présent de retour en Penthièvre, au détour d’une nouvelle conversation avec la même demoiselle – conversation qui ne portait pas du tout sur la religion à l’origine mais plus sur la nécessité d’avoir des bordels dans les ports pour occuper les marins –, il se retrouva à aborder la présence de reliques, moins impressionnantes néanmoins que le crâne du Trégorrois, en la cathédrale Saint-Etienne, celle de saint Guillaume.

Sitôt évoqué cette existence, la jeune Champenoise en passe de devenir Bretonne eut envie d’aller visiter le grand bâtiment, ce qui intéressa également une Rohannaise de passage à Saint-Brieuc, Mao… Et voilà ces trois là se dirigeant plutôt joyeusement, en cette fin d’après midi, sous un soleil d’hiver agréable qui illuminait la façade de la cathédrale-forteresse briochine.

Bien qu’il ne connaissait que peu la vie du saint briochin, nettement moins bien que celle de saint Yves en tous cas, il résuma en quelques phrases aux deux jeunes femmes l’existence de Guillaume Pinchon, qui avait été un peu plus de deux siècle plus tôt l’évêque de la cité briochine, aidant comme il avait pu ses ouailles, n’hésitant pas à vendre ses propres biens pour les soulager de la famine qui menaçait et ayant fait face à un pouvoir ducale plus qu’intransigeant… C’était un peu court comme résumé, mais il avait été à l’essentiel et il n’avait pas la prétention de faire mieux que cela.

Le temps de finir sa brève présentation, ils étaient entrés dans l’imposant bâtiment, dans lequel il les guida de mémoire jusqu’au tombeau dudit saint – lieu de pèlerinage – au dessus duquel était exposé des reliques destinées à son culte, sous la forme de deux os : un tibia et un fémur. Devant le tombeau s’agenouilla la Bréhatin, se signa et dit une prière adressé au saint, apprise dans sa jeunesse, lors d'un séjour à Saint-Brieuc sans doute.

- O ! An Aotrou Doue, C’hwi ho peus graet ar beleg meur gwenvidik Gwilherm Pinchon, estlammus gant e c’hlander aelel, e drugarez ouzh ar re baour, e zalc’husted evit difenn gwirioù an Iliz, roit dimp, dre berzh e erbedenn, stourm gant kalon evit ar Reizh, sikour an ezhommeien gant herr hag hepkoriñ tredizh ar c’hig, evit bezañ degemeret e Eured an Oan. Dre Gristos, dre Aristoteles ha dre an Aotrou Doue. Amen.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Loyse a écrit:: Un mystère. songeai-je en regardant brièvement Gwilherm.

Le mystère reposait sur celui dont j'avais accepté la proposition de voyage. Depuis Brest nous marchions de concert, très vite son savoir sur ce pays m’apparut intarissable . Avec patience, efficacité et facilité il répondait à chacune de mes questions. Ce court circuit nous avait, me semblait il rapproché, mais depuis deux jours; deux interrogations à son endroit me troublaient. Je constatai qu' il y avait en lui une ambiguïté qui me déconcertait. Par exemple, comment pouvait il si aisément parler de bordel pour - la seconde suivante - enchaîner sur les reliques de saint Guillaume ?
Certes le début même de la conversation reposait sur un nom à donner pour l’éventuel réouverture d'une auberge déjà existante; Gwilherm hésitant entre deux. J'avais rit en expliquant ma préférence envers l'un plutôt que l'autre, puisque l'un d'eux me remémora une maison mal famée sise sur mes terres d'origine. Suite à cela Mao entra alors que je demandais où cette auberge se situait exactement. Je l'entendis me répondre : aux abords de la cathédrale ou si vous le voulez, nous pourrons aller voir les reliques de saint Guillaume.
Coite. J'en étais resté coite avant de me ressaisir puis de plisser le bout de mon nez et de l'interroger sur la nature de ces reliques.

Le second questionnement persistait depuis le jour ou j'avais volontairement posé ma main sur la sienne afin d'apaiser son emportement ainsi qu'au quiproquos qui s'en suivit. En effet,je pensai m’être fourvoyé dans un tel acte suite à la lecture de ses écrits . Mais un autre vélin vint m'en dissuader et c'est le cœur plus léger que je pris alors la direction de la taverne afin de le rencontrer. Pourtant, la encore, je restai hébété devant son impassibilité qui lui conférait une certaine sévérité autant qu' une indifférence totale en mon endroit alors que sa dernière lecture m'affirmait justement le contraire.

C'est donc dans cet esprit de nébulosité caché sous un sourire de convenance que j’avançai placée à la dextre de Mao en évitant délibérément de me tenir aux cotés de Gwilherm mais non sans l'écouter nous narrer la vie du saint homme qui ma foi, était fort intéressante. Enfin, je suivis silencieusement notre guide jusqu'au tombeau, ou comme lui je m 'arrêtai, me signai, fis une profonde génuflexion suivis d'une prière muette. Puis au risque même de paraître impoli, je reculai avec le plus de discrétion possible pour rejoindre le parvis de la cathédrale, incapable que j’étais de retrouver le parole .