[Rp : Au domaine de la Mortsubite]

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu’on ne devrait les effectuer qu’après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire. Amélie Nothomb

Nuit du 30 au 1 décembre :

******J'avance lentement sur ce chemin, pourtant étrangement je n'ai plus peur. Est ce du à un long apprentissage ? Ou bien parce que je n'attends rien de ce retour ? Peut-être est ce la raison. C'est surement la raison. C'est la raison. Je m'en persuade.
Robin plus loin derrière moi goute aux premières neiges alors que je lui balance deux belles boules en plein dans sa mouille. Humeur : Joyeuse. Incroyable... J'ai du mal à me reconnaitre. Je ne m'y attarde pas. Je prends, c'est tout. Je savoure l'instant. Et là, maintenant, je suis joyeuse. Mon bouclier vivant ne réagit même pas à ma frivolité. Lui, ne vas pas bien, je le devine. Intérieurement, je lui souhaite de trouver la paix. Qui sait, peut-être qu’à Montpellier… Même si, même si…
Cette ville ou nous nous dirigeons, je ne l’ai jamais aimé. Là-bas, trop de bouges, trop de … Je ferme les yeux. Tu n’y es pas, oublies ca et vit le présent : la, maintenant. Et j’avance. Un pas, un autre, mais ils sont tellement légers ; légers …. Non, décidément je ne me reconnais pas. Alors qu’hier encore la trouille si coutumière creusait ses galeries dans le fond de mon bide. Tout cela …… disparue pour laisser place à.. A quoi d’ailleurs ? Est-ce de l’euphorie ? Oui ? Non ? Détendue… qui l’eut crus… Même moi je ne l’aurai jamais supputé.
Les lueurs des flambeaux de la ville se dessinent, la peur se fait toujours absente alors que je franchis la porte de l’auberge abandonnée. D’une simple œillade, je remarque que rien n’a bougé. Étrange de constater qu’ici, le temps semble s’être arrêté. Séraphin reprend ses droits dans le taudis qu’il connait également, Santos se repose dans le pré juste à coté, je délaisse Robin pour rejoindre le pageot qui jadis me servit déjà de couche, et sans même y penser, je rejoins Morphée pour me réveiller en plein après midi. La mer m’a manqué, je décide d’aller à sa rencontre. Après ? … non ne pas y penser, savourer seulement : l’instant. Alors, … j’ai suivi le chemin des oliviers.

Premier décembre 1465 dans l’après midi :

******J’ai délaissé le port pour me promener sur le rivage. Emmitouflée dans ma capeline, J’ai laissé la mer léchée mes pieds déchaussés. J’ai savouré la caresse de son écume. J’ai ondulé au rythme de ses algues. J’ai respiré à plein poumon ses effluves. J’ai miré l horizon à m’en noyer les prunelles. J’ai chérie chaque grain de sable glissant sous mes pas. J’ai admiré le ballet des mouettes. Calmement, sans aucune appréhension, j’ai savouré ce moment pour en faire un instant de plénitude. Aucune haine, aucun remords, aucun chagrin, aucune honte, aucun désespoir, aucune angoisse, seul un sentiment que j’ai depuis si longtemps abandonné : la paix. Puis repue de ces merveilles, j’ai regagné une taverne afin d’y siroter un godet.

******C’est là que je rencontrais la première autochtone. J’eue un bref instant d’appréhension, de peur même me semble t-il, celle de voir le facies de Sa Blondeur. Il n’en était rien. J’en fus de suite rassurée et retournais me lover dans l’effet des flots marins. Je ne compris pas tout ce qu’elle me dit, mais je crois me souvenir que son intention est de partir de cette ville. Elle qui vient juste d‘arriver. Nonobstant, je peux la comprendre, moi-même je sais que je ne resterai pas. Montpellier ne fut jamais une ville pour moi. Pourquoi le deviendrai t elle aujourd’hui ? A peine quelques instants plus tard, Sub entra.

******J’aurai pensé que mes guiboles se feraient guimauves. Il n’en fut rien. Était ce dû à sa mine ? J’y lisais de la surprise, mais n’y décelais aucune animosité. Il avança lentement, comme si, il nageait en plein rêve. Je lui souris. Aucune peur, aucune haine, aucun remords, juste .. La joie de le revoir. Il embrassa mes deux joues avec une tendresse que je ne lui connaissais pas. Je déposai un baiser sur ses lèvres. C’était ma façon de signer le pacte de paix. Le comprenait-il ? Du moins, mon geste ne l’étonna pas. Quelques mots échangés puis « Le Verger » fit son entrée. Montpellier était décidément pleine de surprise. Le reste de la soirée me le prouva. Les nouvelles me prirent au dépourvu. J’avais du mal à tout comprendre, tant de changement .. Trop de changement … Si ne pas voir la tête de Sa Blondeur me ravisait, j’espionnai malgré tout Sub. Comment prenait-il cela ?
Un chasseur reste un chasseur, pourtant … pourtant … Est-ce lui où moi qui ai changé à ce point ? Il me sembla assagi, pondéré. Je ne manquais cependant aucune occasion de le faire grogner mais son regard s’allumait - me sembla t-il- d’exaltation et non de critique.

******Je fis la connaissance de la nouvelle moitié du « Verger » puis de la sœur de Sub, du moins de cœur à défaut de sang ainsi que d’une de ses maitresses. Je le compris sans qu’il n’eût besoin de me le dire, mais à sa seule façon de se lover contre son sein pour se réchauffer. Sourire amusée sur ma face, un chasseur reste un chasseur, cependant je me surpris de ne ressentir aucun ressentiment. Je compris alors qu’enfin j’étais en paix. Une belle et longue soirée, même si je les écoutais plus que je ne parlais. La foule n’a jamais été mon fort. Puis soudain le taudis se vida pour nous laisser en tête à tête. Vinrent alors mes interrogations.

******Il nous parut insolite à l’un comme à l’autre, de réussir à nous parler sans aucune animosité, ni envie de nous trucider. Il se raconta avec calme, je fis de même. Le temps nous avait changés. Robin avait raison quand il m’avait dit :

******- On vieillit, tu sais

J’en prenais pleine conscience, alors que sans arrière pensée, juste pour savourer l'instant présent, je posai ma tête contre la poitrine de Sub. Il m’invita à son domaine. J’acceptais.

Aube du 2 Décembre 1465

******Mes prunelles se tournent vers le bordel ambulant du pageot… Guiboles nues entrecroisées dans les siennes, léger souffle qui effleure son cou,, main posée sur son torse dénudé….
Sans bouger, je sonde un peu plus. Que m’étais-je dis déjà ? Juste ses mots, rien d autre …. C’était sans compter sur son sourire ravageur qui m’a toujours mis K.O. Ai-je des regrets ? Je fouille….
Non.
Un sourire se dessine sur mes lèvres. Ma main effleure le torse nu. Aucun regret. J'ai profité simplement de l'instant présent... Serai-je enfin guérie ? Sans que mon sourire ne s'efface, je mire l’endormi un instant. J'aurai tant de "merci" à lui dire . Je n'en fait rien. Ainsi endormi dans le lit, il ressemble à un ange, alors sans bruit, je quitte la couche commune laissant l’ange aux pays de ses rêves. Aucune haine, aucun regret, l’instant avait simplement changé de destination. Il était temps pour moi de regagner l’auberge abandonnée. Dans la pénombre, je tâtonne le sol froid à la recherche des mes vêtements, en tête une nouvelle devise :

Vivre l'instant présent.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: La même que la veille …. Quoique.. Pas tout à fait

******J’appréciais de plus en plus la frangine du chasseur. J’aimais son calme qui semblait également l’apaiser, j’aimais son écoute, chose de plus en plus rare à trouver dans ce Royaume. Nous avions eu l’occasion en effet de papoter dans le taudis du « Verger » et vrai, elle grandissait dans mon estime. Il y avait la également une autre tête inconnue. Une donzelle tout aussi calme me sembla-til. La fin de journée commençait plutôt … bien, jusqu’ à ce que le taudis se remplisse et que….. je craque…

******Elle m’a gonflé.
Comme je fais plutôt dans la franchise et que je préfère être raccord avec moi-même, j’ai mis les bouts en disant le fond de ma pensée. Quoique, la encore, il y aurait à redire puisque je me suis large retenue quand même.
Mais j’étais persuadée qu’encore une fois, ce serait moi la mauvaise fille au sale caractère. Après tout, parait que c’est moi la tête de mule … On me collera donc, une fois de plus, l’étiquette harpie, et on me demandera surement de me remettre en question simplement pour avoir dit le fond de la pensée…... Bah qu’importe, j’avais l habitude.

******Mais vraiment, entendre geindre pour la énième fois, la souris du taulier, j’en ai eu marre. Depuis à peine deux jours que j’étais là, je l’entendais se plaindre que ni les orties ni les ronces entourant le taudis, n’entravaient la venue les visiteurs, qu’ici, c’était une tanière et que ca devait le rester, que ce n’était surtout pas un lieu de passage pour tout le monde, mais seulement pour quelques privilégiés, que son taudis devait absolument rester dans les bas fond et non pas être aussi réputé, franchement … après un jour et demi de la même rengaine …. ca m’a juste donné envie de me barrer. Je n’étais pas une privilégiée, n’avais aucune envie de le devenir et donc aucune intention de faire dans la prière pour changer ce fait. Y a juste un truc que je ne captais pas, si elle ne voulait voir pchoune, elle n’avait qu’a pas tenir un truc pareil, voire même ne pas y foutre les pieds... C’est exactement ce que je faisais moi.
Bref, je préférais passer pour une sale teigne plutôt que de la voir une fois de plus, solliciter Ober afin qu’elle fasse quelque chose avec ses foutues orties pour qu’elles poussent plus vite, ou de récidiver ses propos quand une autre tête apparue dans l’embrassure de la porte. Misère, finalement elle était grave quand même. Donc puisque les visiteurs n’étaient pas les bienvenus, que l’endroit était chasse gardé, j’ai décanillé. Point barre. Je n’ai jamais imposé ma présence, j’allais pas commencer ici, hein ?!

******C’est donc dans un autre taudis que j’ai terminé ma soirée. Seule. Mais de cela aussi j’avais l’habitude. La franchise se fait peu d’amis, surtout quand ce sont des vérités qu’elle dit. Je sirotais donc tranquillement mon godet quand un bonzhomme entra. Brann se présenta t il. Pour une fois, qu’un avait de la conversation. Il faisait dans le garde du corps et offrait donc ses services à tous voyageurs désireux. Nous discutions tranquillement quand soudain Ober entra. Étonnée de la voir arriver en ce lieu, alors qu’elle était également au Roncier, je lui quémandais la raison. C’est quand elle m’expliqua se sentir exclue de la conversation que Sub déboula. Hé bé … c’était quoi ca ? Qu’Ober soit présente ; soit ; je pouvais très bien le comprendre aux vues de ses explications, mais celles de Sub demeuraient pour le moins ………… nébuleuses…… Jamais ; Oh grand jamais, il n’aurait fait cela jadis. Y a pas, il avait changé. Il lorgna d’un sale œil Brann quand sa sœur et moi, le regardions de nos prunelles désolées. Ce dernier ne s’offusqua nullement de la situation mais, et je le comprends vu le comportement de Sub, préféra rentrer chez lui.

******De fait, la soirée fut ….. Curieuse puis inquisitrice avant de finir dans l’hilare. Faites confiance au chasseur pour avoir l’impression de vous trouver dans un autre pays, tant vous ne captez pas le moindre mot de ce qu’il raconte…. Nom d’un chien ! La, l’oiseau avait fait vachement fort ! Même moi je ne comprenais strictement rien à son histoire de potager ! Haricot blanc et poireaux, voila tout ce que je retiendrais. Haricot, poireaux et fous rire à en pleurer. Il était plus que tard quand il me proposa pour la seconde fois de rentrer avec lui en son domaine et que cette fois encore, j’acceptais.

Vivre l’instant présent.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: ***Nuit du 3 au 4 décembre 1465

******La ritournelle ne me quittait plus… la faute à ? Ober ! Depuis la veille au soir, depuis ma sortie du taudis, mon passage à l’auberge puis mon arrivée au domaine, je la fredonnais. Et alors que je me glissais doucement entre les draps du pageot, juste à coté de l’endormi, je n’ai pas pus résister…

******En appui sur mon bras droit, je retiens ma respiration. Sur le qui vive, attentive au souffle de Sub, ma dextre se meut lentement vers le linge de lit que précautionneusement, je soulève de mon pouce et mon index afin de vérifier un certain…… haricot. C’est juste quand mes prunelles se posèrent dessus que mon ciboulot reprit de plus belle : Hein, quoi, ah ! Qu´est-ce qu´il est gros …. Quoi, hein ? mon n´haricot ! Prise de soubresauts incontrôlables, je lâchai la couverture d'un geste vif en gloussant comme une tordue pour ne pas éclater de rire devant l’évidence : Un n'haricot.... blanc !!! !! Incapable de me calmer, je me doutai que mes secousses allaient réveiller un chasseur. Qu’importe, j’adore les poireaux . Surtout en sauce blanche.

Vivre l'instant présent.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Mortsubite a écrit:: Courte soirée en taverne.

La fatigue me tirailla, la situation dans laquelle je m'étais empêtré aussi.
A force de sollicitations, de ne pas savoir dire non, ou plutôt de toujours dire oui, ou bien encore à trop espérer ce oui féminin, je ne savais plus bien ou donner de la tête.
Aussi, m'éloignant de plus en plus de mes vingt ans, je n'eus qu'une envie: dormir seul!

Évidemment, ce fut sans compter sur les douces attentions de ma tisserande qui était en train d'attendre ma sortie de taverne. Et c'est à cause ou grâce à son regard pétillant manœuvrant à merveille le mien et à ses lèvres charmeuses me déversant tout un flot de bonnes raisons de la suivre que je ne pus que dérailler du droit chemin que j'envisageais emprunter avant de la rattraper.

Sur le coup, dans un regain de forme aussi soudain qu'inespéré, sous son joug réprobateur, ma locomotive s’emballa.
J'aurais pu l'aimer à la hussarde, dans cette sombre ruelle froide, cette femme qui me chamboulait décidément plus que ce que je voulais bien l'admettre.

Elle préféra nous hâter confortablement chez elle. La bonne idée...
Le plateau de sa table à manger s'en rappellera sans doute un moment tout comme moi d'ailleurs.
En amants repus, nous nous endormîmes rapidement imbriqués l'un dans l'autre. Et ce n'est qu'au très petit matin, qu'en bon boulanger devant allumer son four, je l'abandonnai à contre cœur, alanguie, au summum de sa sensualité mi-dévoilée sous son léger drap.

Pas moins éreinté que la veille, microscopique nuit oblige, machinalement et encore somnolant, je regagnai ma boulange puis mon home sweet home.
Là, sur ma couche, une fanfare aurait pu me passer sur le corps que je n'aurais pas bougé le moindre orteil, ni la moindre oreille jusque tard dans la matinée.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Je gloussais comme une tordue à ses cotés en essayant tant bien que mal de retenir mes soubresauts, quand j'entendis un autre son plus .... sourds.
RzZz
Mon visage toujours hilare se tourna vers sa provenance . Mazette ! Çà venait bien de l'endormi !!
RRRrzzZZzz

De fait, je me penchais un peu plus vers lui, tout rire éteint. Plus près, encore un peu, toujours plus prés. L'endormi roupillait ferme !!Quand soudain, il tourna sur l'autre coté en grognant .

GRRRRRrrrrrrrrrZZZZZzzzzzzzZZZZZ

Oh nom d un chien ! Pour le coup, tout fou rire cessèrent. Je m'allongeai à ses cotés en priant pour que ses intempestifs ronflements ne reprennent pas. En début de matinée, après une nuit entrecoupé de mes sifflements pour le faire taire, et de rêves d'ogres, je retournai à l'auberge pour y finir ma nuit.