Tournoi archerie a Pau

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: La foule je ne l'aimais pas, je l'évitais. Aussi est ce le son des vielles, bombardes, psalterons et luths qui m’attirèrent. Ils donnaient l'envie à mes chausses de partir dans un Saltarello. Je ne les écoutais pas. C'est sur le qui-vive que je m'approchais, désireuse de connaitre la raison de la présence de saltimbanques dans cet endroit. Mais soudain, le silence emplit la place. En alerte, mon esprit me cria : enfuis toi, enfuis toi ! Puis comme un écho lointain, j'entendis le sifflement particulier que font les flèches au vent.

Ces flèches me sont elles destinés ?
Enfuis toi ! Enfuis toi ! s'alarma la voix.
Tais toi ! Écoute ! lui rétorquai je. Des applaudissements s’élevèrent, la musique reprit. J'étais toujours en vie, aucune douleur ne m'avait transpercé. J'avançais un peu plus avant. Je vis dans un souffle de soulagement, le motif de toute cette agitation. Un concours d'archerie. Tout en progressant vers l'estrade, un fugace sourire se dessina sur mes lèvres.
Pourquoi ne pas participer ?
Es tu folle ? Rien de bon n'en ressortira de te montrer ainsi à tous !
Laisses moi ! Pour une fois j'aurai peut- être la chance de m'amuser .

Je pris connaissance du prix de l'inscription, fouillai mon escarcelle et tendit 10 écus :

- Deux carquois s'vous plait. demandai je à la personne concernée sans lui donner mon nom.

L'on me remit arc et carquois qui rejoignirent mon épaule. Enfin je m'approchai de la zone de tir. J'attendis quelques instants avant de commencer. J'inspirai intensément en fermant les yeux.
Fais le vide. Me conseilla une petite voix. J'inspirai derechef profondément, puis encochai ma première flèche. La cible était suffisamment proche pour que j'y parvienne. La corde que je tendis frôla ma joue, je retins ma respiration puis décocha la flèche.
Les suivantes suivirent plus lentement. J’estimais le sens du vent, fronçais parfois les sourcils, retenais mon souffle et surtout, tentais d'oublier la foule. Tendre, viser, décocher. Bientôt mon esprit ne fut envahit que par cela. Je terminai mon second carquois sous quelques applaudissements et avec l'affirmation d’être pour l'instant, seconde.
Je hochai la tête en signe de compréhension et commençai à me retourner, prête à quitter cette place devenu de nouveau trop bruyante. Néanmoins, je refis volte face pour dire :

- Si toutefois je reste à cette place, je demande juste a être rembourser de l'inscription. Faudra envoyer un coursier me prévenir. Ici, je ne fais que passer.

Enfin je m'éloignai en souriant en coin à part moi. J'étais certaine que personne ne se donnerait cette peine.

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