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 Les Plantes

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MessageSujet: Les Plantes   Les Plantes Icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 15:12

Eulalie a écrit:


Achillée millefeuilles


achillea millefolium          "plante de la St Jean"

Parties utilisées : feuilles (fraîches si possible ou en poudre)

Récolte : cueillez l'achillée au fur et à mesure pour l'utiliser fraîche, ou quand elle est en fleur pour la faire sécher.

Historique : Au Moyen Age, cette plante était très estimée. C'était une des bases de la pharmacopée populaire. Les ouvriers des cathédrales et les soldats en firent leur plante fétiche en raison de ses pouvoirs cicatrisants.

Propriétés : hémostatiques, coagulantes, cicatrisantes, anti-inflammatoires, calmantes mais aussi toniques

Usages : Dioscoride, médecin des légions romaines, conseillait d'écraser les feuilles et de les appliquer sur les blessures afin de stopper les hémorragies et de guérir les plaies. Pour le traitement des blessures même infectées, l'abbesse allemande Hildegarde de Bingen recommandait de "[laver la] blessure avec du vin, [de faire] cuire de l'achillée millefeuille dans de l'eau, [de presser] un peu l'eau et [d'envelopper] la plante chaude, très doucement, sur le pansement de la blessure. Cela débarrassera la plaie de la pourriture et de la suppuration, et la blessure guérira. [Répéter] l'opération aussi longtemps que nécessaire. Mais si la blessure se referme et commence à cicatriser, [jeter] le pansement et [appliquer] l'achillée sur la blessure nue, qui guérira encore plus sûrement et plus rapidement." Elle indiquait aussi : "Mais celui qui a reçu une blessure à l'intérieur de son corps, qu'il ait été battu à coups de bâton ou ait été déchiré intérieurement, broiera de l'achillée et boira cette poudre dans de l'eau chaude ; quand il ira mieux, il prendra cette poudre dans du vin chaud, et cela jusqu'à guérison." L'achillée était utilisée pour guérir les ulcères comme l'indiquait Nicholas Culpeper. Ses propriétés tonique et amère en faisaient aussi un bon stimulant digestif.


Aconit



aconitum napellus

Parties utilisées : racines et feuilles

Récolte
: en juin (attention, l'aconit est l'une des espèces les plus toxiques du monde végétal : un simple contact cutané peut provoquer des empoisonnements délirants)

Historique : Ses effets transcutanés ont fait de l'aconit l'un des constituant du célèbre onguent des sorcières avec la belladone, la datura, le pavot, la ciguë et la jusquiame noire. Cet onguent plongeait les sorcières dans un état second, créant toute sorte de fantasmagories : vol sur un balai, présence au sabbat, transformation en loup ou chat, etc. Cependant les démons et loups-garous craignaient l'aconit comme la peste et contournaient de loin les maisons dans lesquelles on avait suspendu des bouquets de ses fleurs fraîches.

Propriétés : redoutable poison (une infime quantité entraîne la mort)

Usages : Depuis des temps très reculés, l'aconit fut utilisée comme poison de flèches ou d'appâts. Cet "arsenic végétal" (Pline) était aussi une drogue officielle qui servait à exécuter les condamnés à mort. Elle fut également utilisée comme aphrodisiaque, bien qu'elle soit dangereuse.


Angélique




angelica archangelica          "herbe aux anges" "herbe de Saint-Esprit"

Parties utilisées : racines, feuilles, graines et tiges

Récolte : La racine ne se récolte pas avant la fin de la deuxième année. Elle doit être lavée, coupée et séchée dans des endroits secs, légèrement chauffés en hiver. Les feuilles se ramassent dès leur apparition vers le mois de mai ou juin. On les sèche à l'ombre en bouquets suspendus. Les ombelles sont coupées pour récolter les fruits qui se détachent facilement vers le mois d'août. Les tiges sont récoltées à la fin de la première et de la deuxième années. A des fins magiques, l'angélique devait être récoltée quand le Soleil était en Lion et que la Lune s'apprêtait à former un aspect bénéfique, le samedi, et avec un rite particulier : le matin, on foulait contre le sol les tiges et les feuilles de la plante ; le soir, on ne coupait que celles qui ne s'étaient pas redressées.

Historique : C'est surtout pour ses propriétés contre la peste qu'on commença à cultiver dans nos régions "ce médicament merveilleux", cet élixir de longue vie. C'était le moyen de prévention par excellence contre la contagion. C'était la seule plante médicinale que les sorcières n'osaient pas toucher. Il suffisait d'en avoir dans son jardin ou dans un placard pour ne pas être accusé de sorcellerie.

Propriétés : Elle était réputée pour ses nombreuses propriétés médicinales et aussi pour ses vertus contre les poisons, venins et morsures de chiens enragés.

Usages : En cas de peste, les médecins devaient emporter avec eux des racines d'angéliques qu'ils devaient distribuer à leurs patients. Ils devaient également les utiliser pour se protéger quand ils visitaient les malades. Bien emmitouflés, ils devaient porter un collier de racines sous leur vêtement et en mâcher régulièrement un petit morceau. Les enfants devaient aussi porter autour de leur cou un collier de ses feuilles pour se protéger contre les maléfices et mauvais sorts. Suspendue en bouquets ou utilisées en fumigations dans les cérémonies d'exorcisme, elle chassait les diables les plus endurcis. Il fallait confir au sucre la tige et les grains, et les manger afin de se préserver "du mauvais air". En début de grippe, il fallait faire une fumilgation calmante avec des semences de préférence. Les feuilles et les racines calmaient la toux. Ses graines étaient employées comme insecticides et venaient à bout de la gale. Mélangé à d'autres herbes (entre autre, la mélisse), le jus de racines broyées servait d'ingrédient à "l'eau de carmélite", une boisson médiévale gage de longévité, censée soulager les migraines, favoriser la détente, neutraliser les poisons et protéger toute personne contre les sorcières et leurs maléfices.



Armoise



artemisia vulgaris          "mère des plantes" "herbe de la Saint-Jean"

Parties utilisées : sommités fleuries

Récolte : A des fins magiques, il faut cueillir l'armoise juste avant l'aube, au matin du solstice d'été, à l'instant où la lune s'est déjà couchée et où le soleil n'est pas encore levé, la ceinture de l'herboriste doit être dénouée, et la cueillette doit se faire de la main gauche, en même temps que sont dites des prières, ainsi les herbes sont chargées d'influences spécifiques.

Historique : C'était la plante par excellence des femmes. Ses propriétés pour soulager les problèmes intimes étaient déjà connues à l'Antiquité. Un dicton dit même : "Si femme savait ce que vaut l'artémis, elle en porterait toujours entre peau et chemise..."  On croyait aussi qu'elle avait le pouvoir d'écarter la plupart des dangers qui menacent les humains. Celui qui a toujours sur lui cette herbe ne craint point le mauvais esprit, ni le poison, ni l'eau, ni le feu et rien ne peut lui nuire (Albert le Grand). Elle entrait aussi dans la composition des philtres propres à "dénouer l'aiguillette". La tradition voulait qu'on en portât soit en couronne sur la tête, soit en ceinture à la taille pour danser devant le feu de la Saint-Jean, puis qu'on la jetât ensuite dans les flammes afin d'être immunisé contre la maladie pendant l'année à venir.

Propriétés : emménagogues

Usages : Une infusion d'armoise favorise la venue et la régularité du cycle des femmes, tout en atténuant leurs désagréments. Un verre d'une infusion de vin blanc avec de l'armoise, du lierre terrestre et de la mélisse, pris à jeun chaque matin, dissipe les vapeurs. Au XIIIe siècle, les voyageurs recouraient aussi à l'armoise. Pour marcher sans fatigue, ils tenaient à la main un brin d'armoise et s'en faisaient une ceinture tout en marchant. En fin d'étape, un bain de pieds préparé avec une décoction de cette plante leur redonnait une nouvelle vigueur pour la poursuite de leur voyage (Albert le Grand).


Aunée



inula helenium

Parties utilisées : racine

Récolte : Cultiver les racines la deuxième année de pousse (Les plus vieilles deviennent plus ligneuses). Couper les racines en morceaux afin de faciliter le séchage. La cueillette de l'aunée est conditionnée par la Saint-Jean. Cette plante quasiment magique bénéficiait dans certaines régions d'un rituel de récolte. Selon Albert le Grand, il faut la cueillir à jeun la veille de la Saint-Jean au mois de juin avant que le soleil soit levé, la faire sécher et la réduire en poudre avec de l'ambre gris. Selon un rite anglo-saxon, lorsqu'on procédait à la récolte, un couteau devait rester en contact avec la plante pendant 3 jours ou pendant une nuit et un jour, avant de l'arracher le soir, le tout accompagné de prières. La plante récoltée était déposée avec le couteau sur un autel et y restait jusqu'au lever du soleil.

Historique : C'est l'une des plantes médicinales les plus anciennement réputées. Les romains l'utilisaient afin de traiter l'indigestion. Pline l'ancien écrivait : "On ne doit pas passer une journée sans manger des racines d'aunée afin de favoriser la digestion ; d'éliminer la mélancolie et de déclencher les rires". Galien recommandait la plante comme un bon stimulant du nerf sciatique. Au Moyen Age, c'était une plante très appréciée. Hildegarde de Bingen la recommandait pour ses vertus thérapeutiques, en particulier pour son action contre les affections pulmonaires. Les herboristes prescrivaient l'aunée pour traiter les toux, les bronchites et l'asthme. C'était le constituant principal de l'élixir médiéval appelé Potio Paulina.L'aunée était également très utilisée en médecine vétérinaire, surtout pour les chevaux.

Propriétés : antispasmodiques, digestives, fébrifuge, panacée des voies digestives

Usages : Contre les affections pulmonaires, Hildegarde de Bingen conseille une boisson composée de figue, d'aunée et de galanga. Elle indique également : "On conservera l'aunée toute l'année, séchée ou verte, dans du vin [...]. Qui souffre des poumons en boira chaque jour avant et après le repas, avec modération ; le breuvage ôtera le poison de ses poumons, c'est-à-dire le pus, supprimera la migraine et éclaircira ses yeux [...]. Cela est bon contre les affections du poumon. Mais si, outre la faiblesse des poumons, il y a encore d'autres maux, on ne boira point de ce breuvage, car il serait trop fort et blesserait." Selon Albert le Grand, il fallait porter de l'aunée pendant neuf jours sur son coeur, et en faire avaler à la personne dont on désire être aimé, et l'effet devait suivre.


Bardane



arctium lappa          "herbe aux teigneux"

Parties utilisées : feuilles, racines et graines

Récolte : Cueillez les racines au premier automne ou au printemps suivant.

Historique : Cette plante était appréciée au Moyen Age pour ses valeurs culinaire et médicinale. (Ses racines sont comestibles.) Pour Hildegarde de Bingen, elle avait d'excellents effets pour réduire "les ulcères sur la tête" (tumeurs cancéreuses). La composition qu'elle préconisait était à base de "feuilles de bardane et d'écaille de tortue."

Propriétés : Au Moyen Age, la bardane était considérée comme la plante qui purifie le sang. Elle aidait le foie et les reins à désinfecter et nettoyer le corps d'acide urique, soignait les articulations touchées par les rhumatismes, l'arthrite et la goutte. Son efficacité était surtout reconnue contre les scrofules, la lèpre et la galle.

Usages : En lotion, elle était efficace pour soigner les maladies de peau. Les feuilles, écrasées et appliquées en cataplasmes, accéléraient la cicatrisation, soignaient les ulcères et les lésions cutanées, les furoncles, apaisaient douleur et enflure. Une autre utilisation courante au Moyen Age consistait à écraser les feuilles et les tiges pour combattre les morsures de vipère. En Europe, au XIVe siècle, on faisait macérer des feuilles de bardane afin d'obtenir un vin qui servait à traiter la lèpre.



Belladone



atropa belladonna

Parties utilisées : feuilles, racines, baies et grains

Récolte : L'importance de la plante exigeait des précautions lors de sa cueillette. Un rite observé au Moyen Age voulait que le cueilleur soit en état de pureté le plus parfait qui ne se réalisait que par sa nudité complète. La cueillette avait lieu la nuit du Vendredi Saint ou la nuit de la Saint-Georges et était accompagnée d'offrandes de pain, de sel et d'épices. Il a parfois été question d'un sacrifice animal (poule noire).

Historique : La plante doit som nom latin à Atropos qui était, parmi les trois Parques, celle qui tranchait le fil de la vie des pauvres mortels. Quant à son nom de belle-dame, elle le doit au fait que le jus de ses baies écrasées servait de fard à joues et dilatait les pupilles. Au Moyen Age, elle constituait l'un des principaux ingrédients des breuvages et onguents des sorcières.

Propriétés : poison, possède les caractéristiques d'un stupéfiant.

Usages : On obtient le poison en distillant les feuilles et les racines fraîches ou séchées, mais en vérité toute la plante est vénéneuse. Néanmoins, elle était très utile pour soigner les mauvaises humeurs du ventre. Cependant il faut être prudent car la belladone peut provoquer de graves empoisonnements même absorbée en petites quantités. Les grains de belladone ne tuent pas (sauf en grandes quantités) mais provoquent des délires, hallucinations, cauchemars, tout en faisant suer et trembler. Le visage se congestionne et la personne souffre de nausées. En usage externe, Hildegarde de Bingen la préconise contre les névralgies et les tumeurs. Un onguent médicinal existait pour les plaies profondes : "prendre un peu de graisse d'oie, de cerf et de bouc, dans la mesure où on peut s'en procurer, et y ajouter un peu de suc de belladone [...] et en enduire légèrement les plaies" (Hildegarde de Bingen).

Les symptômes d'un empoisonnement à la belladone sont semblables à ceux d'une attaque et la mort est rapide. Après la mort, l'empoisonnement à la belladone est visible par : un ventre légèrement ballonné, la peau tâchée par des rougeurs surtout sur le visage et le cou qui prennent au toucher une consistance cireuse, les lèvres et la bouche sèches et les pupilles dilatées.


Benoite


geum urbanum          "herbe du bon soldat"

Parties utilisées : racine

Récolte : Récolter la racine au printemps.

Historique : Son nom vient de "bénite" et fait allusion à ses vertus particulièrement bienfaisantes. La racine servait à aromatiser des liqueurs. Elle a aussi été utilisée dans la fabrication de la bière, ajoutée ou substituée au houblon, pour rendre son goût plus agréable et l'empêcher d'aigrir.

Propriétés : fébrifuges, fortifiantes, elle soigne la dysenterie et soulage les panaris

Usages : "La benoîte est chaude et si quelqu'un en prend dans une boisson, elle l'enflamme de désir amoureux" (Hildegarde de Bingen). Hildegarde ajoute que la décoction de sa racine vient à point pour restaurer les forces d'un corps affaibli. Les "soldats du Bon Dieu" l'utilisaient pour nettoyer les lieux infectés par la présence des diables. D'abord, on procédait à des fumigations d'un encens spécial qui délogeait les mauvais esprits, puis la racine de benoîte brûlée dans une cassolette terminait la purification.


Betoine



stachys officinalis

Parties utilisées : feuilles

Récolte : Gardant "l'âme et le corps des hommes", la bétoine devait être récoltée au mois d'août, avant le lever du soleil, et surtout en proscrivant tout instrument en fer.

Historique : Au Moyen Age, la bétoine était considérée comme une panacée. Hildegarde de Bingen lui consacra un très long paragraphe. C'était également une plante sacrée. Pline rapporte que la bétoine était cultivée dans les maisons comme préventif contre les calamités religieuses, et qu'un serpent cerné par une tige de bétoine disposée en cercle ne pouvait s'évader. Il y eut même un traité de la bétoine, attribué à Antonius Musa (IVe siècle). Ce traité rapporte cette prière adressée à la plante : "Bétoine, toi qui as été découverte la première par Esculape ou par le centaure Chiron, sois favorable à mes prières. Je t'implore, herbe puissante, par celui qui a donné l'ordre que tu sois créée, et que tu serves à une foule de remèdes ; veuille aider à composer les 47 remèdes que voici." Albert le Grand rapporte que les nécromanciens de son temps employaient un hymne, attribué à Esculape, pour conjurer la bétoine qui servait à leurs opérations.

Propriétés : apéritives, astringentes, émétiques, expectorantes, purgatives, stomachiques. C'était le remède souverain contre les maux d'estomac, pour soigner les problèmes de reins, les poumons, les maux de tête, les vertiges et troubles de l'ouïe, la goutte et les menstrues trop fortes et irrégulières.

Usages : La plante était utilisée pour nettoyer les plaies infectées et accélérer la cicatrisation. Les cataplasmes de feuilles fraîches soignaient les ulcères. Les feuilles trempées dans du vin soignaient les ulcères variqueux. Des feuilles séchées, on tirait une infusion contre les catarrhes. Réduites en poudre et prisées, eles venaient à bout des rhumes et migraines rebelles. Les feuilles séchées et hachées étaient fumées comme du tabac. Hildegarde pensait que la plante pouvait rendre la raison aux hommes : "Si quelqu'un est tellement sot et bête que toute connaissance lui fasse défaut, il faut écraser de la bétoine et la mettre ainsi sur sa poitrine pour la nuit avec un linge par-dessus jusqu'au matin ; répéter souvent et il retrouvera de la connaissance." Elle lui accordait aussi d'autres pouvoirs : "Si un homme a été trompé par une femme ou une femme par un homme, grâce à des pratiques magiques ou a été victime de quelque tour de cette espèce, ou a été ensorcelé par des espèces d'incantations fantastiques ou diaboliques, si bien que l'homme ainsi envoûté brûle d'amour pour la femme ou la femme pour l'homme, il faut rechercher de la bétoine qui n'ait encore servi pour aucun médicament ou filtre car, si quelque drogue de cette espèce a été faite avec elle, celle-ci ne vaut plus rien pour la médecine puisqu'elle a été rendue inactive par les incantations. Quand on a trouvé, recueillir les feuilles, placer une feuille dans chaque narine, une feuille sous la langue, tenir une feuille dans chaque main, placer une feuille sous chaque pied et regarder la bétoine de toute la force de son regard de son corps ; répéter souvent jusqu'à ce qu'on aille mieux. On sera guéri de cette folie amoureuse, à condition de ne rien boire, rien manger ou rien introduire dans le corps qui puisse exiter cette passion." Pour les personnes sujettes aux cauchemars, elle indique aussi : "Qui est habituellement torturé par les mauvais rêves prendra de la bétoine avec soi en allant se coucher et pendant son sommeil, et il remarquera qu'il est moins sujet aux fantasmagories des rêves."[/i]


Dernière édition par Admin le Mer 31 Juil 2013 - 17:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Plantes   Les Plantes Icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 15:25

Eulalie a écrit:


Bourrache

borrago officinalis

Parties utilisées : feuilles, fleurs

Récolte : Il est conseillé de cueillir la bourrache au fur et à mesure des besoins, car elle n'est active que lorsqu'elle est fraîche. La plante séchée perd ses vertus. L'auteur du Mesnagier de Paris précise qu'il faut la couper comme on le fait pour les bettes, il faut partir du bas de la tige et enlever les plus grandes feuilles. Toute préparation doit être filtrée pour éliminer les poils.

Historique : La bourrache était au Moyen Age une herbe à cuire, qui bonifiait le sang et lâchait le ventre, et ses fleurs apportaient une note de couleur dans les plats. Les feuilles sont cependant à consommer avec modération. Mais la bourrache était aussi un remède à action douce très utilisé. Sa fleur était l'une des trois fleurs cordiales reconnues par les Anciens. Pline l'ancien attribuait à cette plante des vertus revigorantes. Elle aurait été utilisée dans des breuvages euphorisants et miraculeux cités dans les textes d'Homère. Elle rendait "content et joyeux." Toutes ces propriétés se résumaient fort bien dans le vieux dicton : "Ego borago gaudia semper ago : moi, la bourrache, je verse toujours la joie". Les fleurs bleues de la bourrache macéraient dans le vin donné aux chevaliers avant le départ pour les croisades. Il semblerait également qu'elles aient servi de modèle au trophée remis au vainqueur des tournois à cheval.

Propriétés : sudorifiques, dépuratives, diurétiques, rafraîchissantes

Usages : Les fleurs sont pectorales et les feuilles émollients. L'infusion des sommités fleuries tempère la chaleur fébrile, diminue la plasticité du sang, facilite le cours des urines. Les sommités fleuries étaient utilisées en infusion et en sirop pour combattre angines et toux. Les feuilles servaient à faire des cataplasmes pour soigner la goutte, les rhumatismes. La lotion tirée des feuilles et des graines était bénéfique pour le teint, les irritations et inflammations de la peau.

Chélidoine


chelidonium majus          "herbe aux verrues"

Parties utilisées : suc

Récolte : Pour être efficace, elle devait être cueillie quand le Soleil était en Lion et la Lune en Bélier.

Historique : Dés l'antiquité, la chélidoine était supposée avoir une multitude de pouvoirs, tels que ceux de rendre la vue aux aveugles, de guérir la peste ou de préserver la jeunesse. La chélidoine, comme l'hirondelle, annonce le printemps. "Cette herbe vient à l'époque où les hirondelles nichent" (Albert le Grand). Son nom signifie "hirondelle" ; la plante étant ainsi nommée parce qu'on croyait que l'hirondelle s'en servait pour donner la vue à ses oisillons. Il y a autour de la chélidoine toute une ambiance fabuleuse. Le pouvoir de la plante rappelle celui de la calandre, oiseau merveilleux, qui savait deviner si un malade allait mourir ou non. Albert le Grand la met au nombre des plantes qui ont un pouvoir magique : "Si quelqu'un la porte sur soi avec le coeur d'une taupe, il sera au-dessus de tous ses ennemis et se tirera de toutes sortes d'affaires et de procès. Si on la met de la manière que l'on a dit sur la tête d'un malade, s'il doit mourir, il chantera à haute voix ; s'il doit en revenir, il versera des larmes." Quant aux alchimistes, toujours en quête d'indications symboliques, ils ont vu dans la sève de la plante, de couleur jaune, le moyen de transformer les vils métaux en or.

Propriétés : antispasmodiques, cholériques, purgatives, narcotiques. Le suc jaune et amer de la chélidoine est un analogue végétal de la bile, faisant de cette plante, par la théorie des signatures, un très ancien remède "hépatique" et par la même théorie, un remède contre la jaunisse (à n'utiliser cependant par voie interne qu'avec beaucoup de précautions car le suc est toxique). Elle est aussi très utile pour se débarasser des verrues et des cors.

Usages : Hildegarde de Bingen pense qu'elle peut combattre les ulcérations qui apparaissent sur le corps, comme l'atteste un traité ancien qui indique qu'en badigeonnage externe, un onguent fait du suc de la chélidoine et de vieux saindoux guérit certaines ulcérations de la peau. Le suc pur appliqué sur les verrues les soigne d'ailleurs promptement (Hildegarde de Bingen). La chélidoine était aussi employée pour faire recouvrer une vue déficiente. Mêlée à du vin, du miel et du poivre, elle devait guérir la "taie" de l'oeil.



Cigue

conium maculatum          "herbe à Socrate"

Parties utilisées : feuilles, racines

Récolte : A des fins magiques, la plante devait être récoltée la nuit, "dans la solitude, le silence et le secret."

Historique : La virulence du poison de la plante est connue depuis la plus haute Antiquité. En Grèce, c'était le poison que les condamnés politiques étaient contraints de boire, jusqu'à ce que mort s'ensuive, et le philosophe Socrate, le plus illustre d'entre eux, lui a légué son nom. Hildegarde de Bingen met en garde contre sa toxicité, mais la considère cependant comme un remède. En effet, c'est une plante médicinale particulièrement efficace par application externe. Elle calme rapidement les douleurs de la goutte et résorbe les contusions.

Propriétés : narcotiques, antispasmodiques, antirabiques et un des poisons les plus redoutables.

Usages : En cataplasmes, elle servait de sédatif, analgésique et antispasmodique. Hildegarde de Bingen indiquait : " Qui a été roué de coups, par bâton et poings, ou est tombé de haut, de sorte que sa chair et ses os sont moulus, cuira la ciguë dans de l'eau, la posera sur les membres endoloris et enveloppera un linge par-dessus ; ainsi, les humeurs qui en sortent seront-elles dispersées, parce que la ciguë dissipe. Et aussi une personne qui, à la suite d'un choc ou d'un coup, gonfle entre peau et chair fera chauffer la ciguë dans de l'eau et la bandera sur l'enflure. Cela fera disparaître l'enflure."

Elle a un goût amer désagréable et une odeur repoussante, que l'on camouflait en diluant le poison dans du vin. Ce dernier entraîne le coma puis la mort. Les symptômes d'un empoisonnement à la ciguë sont : une forte fièvre, un affaiblissement et le coeur qui bat de plus en plus vite.



Consoude


symphytum officinale          "herbe à la coupure"

Parties utilisées : racine et feuilles

Récolte : Les feuilles se récoltent entre juin et juillet. Les racines doivent être arracher entre octobre et mars. Il faut les laver puis les utiliser fraîches ou les couper et les faire sécher pour les réduire en poudre.

Historique : Elle tient son nom du latin "consolidare", la consoude aidant à la consolidation des os brisés et à la soudure des lèvres des plaies. Utilisée au Moyen Age par les médecins afin de guérir les blessures dues aux flèches. C'était une vulnéraire, surtout pour les plaies suppurantes. Albert le Grand lui consacre un long chapitre : "Pour guérir des arquebusades ou autres, tant vieilles que nouvelles, sans onguent ni charpie." Sa réputation est telle que Paracelse écrit : "Tout ce que ronge le sel est guéri par la consoude." On prêtait aux bains de consoude la propriété de réparer l'hymen : d'où son emploi parfois avant le mariage.

Propriétés : mucilagineuses, émollientes, béchiques, adoucissantes, cicatrisantes

Usages : L'usage était essentiellement externe, racine fraîche ou séchée en poudre délayée dans l'eau. Les racines fraîches râpées étaient appliquées en enveloppement sur les articulations douloureuses. Elle était aussi utilisée sous forme de cataplasmes chauds ou en onguent pour le traitement des brûlures, des ulcères variqueux, des phlébites, pour soigner la goutte, les plaies guérissant mal. La pâte de cconsoude durcit comme du plâtre et l'on entourait souvent les membres des soldats blessés sur les champs de bataille, d'un linge imbibé de consoude. Lorsque la pâte séchait, on obtenait une version primitive de plâtre. Au Ier siècle, le médecin grec Dioscoride se mit à prescrire des infusions de consoude contre les problèmes respiratoires et gastro-intestinaux.


Digitale



digitalis purpurea

Parties utilisées : feuilles

Récolte : Elle doit être récoltée en juin et en septembre. Attention, la digitale est toxique, elle doit être manipulée et utilisée avec beaucoup de précautions.

Historique : Plante associée aux femmes car elle était autrefois employée par les ménagères celtes pour préparer un badigeon qu'elles passaient dans les interstices des dallages de leurs demeures. Mais il fallait procéder à cette opération la veille du 1er mai, précédant la nuit de Walpurgis, et la veille de la Toussaint, dates fatidiques. Malgré sa toxicité, elle avait un fort pouvoir protecteur et dit-on était absorber par les loups pour combattre les poisons contenus dans les appâts déposés à leur intention.

Propriétés : diurétiques, poison

Usages : Par ingestion, et prise en trop grande quantité, elle entraîne une mort subite. A petites doses, elle rend malade, donne des vertiges et des nausées. Ce poison semble être incolore, inodore et sans goût, mais ce poison était très couteux.


Epurge



euphorbia lathyris

Parties utilisées : graines, feuilles et racines

Récolte : Il faut récolter les graines quand elles sont mûres, et les racines au printemps ou à l'automne.

Historique : Epurge signifie "purifier". Cette plante tient une place importante dans la médecine médiévale, à une époque où on ne redoutait pas les purgatifs violents. L'épurge évacue effectivemment les humeurs "violemment par le haut et le bas". La plante était un ingrédient des pommades magiques, et la protection et la purification étaient ses attributs : purification des maisons après une naissance, protection contre les mauvais esprits.

Propriétés : purgatives (mais en petites quantités car elle est toxique en particulier son lait)

Usages : "Si l'homme veut éteindre en lui les ardeurs et les plaisirs de la chair, il faut qu'il recueille, en été, une part d'aneth, deux parts de menthe aquatique, un peu plus d'épurge, de la racine d'iris d'Illyrie : qu'il mette le tout dans du vinaigre et en fasse un condiment qu'il mangera souvent avec tous ses aliments." (Hildegarde de Bingen)



Guimauve


althaea officinalis

Parties utilisées : racines, parfois feuilles et fleurs

Récolte : Pline recommande que sa racine soit enlevée avec un instrument en or. Mais ne récoltez pas les racines avant deux ans. A l'automne lorsque la partie supérieure est morte, creusez pour trouver les racines matures et retirez les petites racines latérales. Lavez, pelez et séchez ces racines en entier ou en tranches.

Historique : Son nom d'althaea signifie "guérir", car la plante est propre à soulager de nombreuses maladies. Ses vertus thérapeutiques remontent au temps d'Hippocrate. Elle était très cultiver dans les jardins des monastères puis elle se répandit dès les IXe et Xe siècles dans les potagers des paysans car elle servait aussi dans la composition des potages. Au temps des mauvaises récoltes, les gens faisaient bouillir des racines de guimauve, puis les faisaient frire avec de l'oignon dans du beurre. Au Moyen Age, les mères donnaient des racines de guimauve à mâcher aux enfants pour calmer les douleurs dues à la percée des premières dents et pour faciliter la digestion. Les voyageurs en gardaient toujours avec eux, comme coupe-faim mais aussi parce qu'elle leur portait chance.

Propriétés : adoucissantes, émollientes, pectorales, efficaces dans toutes les maladies des voies respiratoires

Usages : Ses fleurs sont efficaces pour calmer toux et maux de gorge. Hippocrate prescrivait une décoction de racines de guimauve pour traiter les ecchymoses et les pertes de sang causées par les blessures. Dioscoride recommandait quant à lui des cataplasmes de racines de guimauve contre les morsures et piqûres d'insectes, et prescrivait une décoction contre les maux de dents et les vomissements. Selon Pline l'ancien "Quiconque prend une cuillerée de guimauve éloignera la maladie pour la journée." Les médecins arabes du Xe siècle utilisaient les feuilles de guimauve en cataplasmes pour traiter les inflammations.


Jusquiame


hyoscyamus niger

Parties utilisées
: racine, graines

Récolte : Une cérémonie de plusieurs jours doit accompagnée la récolte de la jusquiame. Un jeudi, alors que la Lune se trouve dans le Verseau ou les Poissons, l'herboriste doit prendre possession de la plante au moyen de gestes, de prières et de conjurations, puis la déchausser avec le pouce et l'annulaire. Mais il ne devra l'arracher qu'à l'aurore à l'aide d'un ossement animal.

Historique : Aucune plante ne fut aussi indispensable dans un cérémonial magique et les onguents des sorcières. L'un des symptômes les plus curieux, et qui semble spécifique à la jusquiame, c'est la sensation d'être suspendu en l'air et de ne plus toucher le sol. Ce fait historique est relaté dans les procès de sorcellerie. Les sorcières l'employaient aussi pour provoquer des hallucinations. Elle est réputée depuis toujours comme pouvant engendrer la folie. Dans la Grèce antique, on l'utilisait comme poison, pour simuler la folie et pour prophétiser. C'est sous l'influence de la fumée de graines de jusquiame que la Pythie de Delphes devait rendre ses oracles. L'ingestion de jusquiame est fort dangereux, c'est pourquoi les sorciers et devins avertis ne consommaient pas la plante mais l'utilisaient en fumigations. Malgré ses propriétés toxiques, elle est depuis fort longtemps une plante médicinale importante.

Propriétés : aphrodisiaques, narcotiques. La jusquiame a la faculté de provoquer un oubli total chez la personne qui l'absorbe. "La jusquiame est froide, molle et sans forces ; et si quelqu'un en mangeait, elle répandrait en lui un poison mortel" avertissait Hildegarde de Bingen.

Usages : Les vapeurs de graines rôties étaient prescrites contre les maux de dents. En décoction, la jusquiame était bonne contre les maux d'oreille. On l'administrait avec du pavot somnifère et des plantes antiseptiques aux personnes subissant une opération. Grâce à sa "froideur", elle soulageait les inflammations : "Lorsque, dans un membre, on ressent une douleur brûlante, il faut frotter ce membre avec de l'huile de jusquiame, et, sans autre médecine, celui-ci se refroidira", indiquait Hildegarde. "Sa racine, étant mise sur les ulcères, les enlève et empêche qu'il ne vienne, dans l'endroit où étaient ces ulcères, aucune inflammation", expliquait Albert le Grand. Il prescrivait également de la racine pilée contre la goutte.



Lavande


lavandula officinalis

Parties utilisées : fleurs

Récolte : Les épis doivent être récoltés lorsque les fleurs sont bien épanouies, vers la fin de l'été. Une fois les épis séchés, battez les tiges pour en détacher les fleurs.

Historique : Dès le Moyen Age, la lavande est employée pour parfumer l'eau de la toilette. Parfum et médicament étaient souvent associés car "sentir bon" était synonyme de bonne santé. Les pouvoirs désinfectants de la lavande étaient utilisés dans les demeures pour combattre la peste. C'était aussi une plante magique.

Propriétés : désinfectantes, cicatrisantes, calmantes, antispasmodiques

Usages : On plaçait des sachets dans les coffres et les armoires et on l'utilisait sous forme d'huile pour badigeonner les bois des lits afin de chasser les punaises. Appliquer sur la tête des enfants, elle tuait poux et lentes. "La lavande cuite dans du vin ou de l'eau, avec du miel, apaise les douleurs du foie et du poumon ainsi que les vapeurs de la poitrine", indiquait Hildegarde de Bingen. Elle est donc utile pour calmer les toux quinteuses de la grippe, la coqueluche, l'asthme. Elle favorise le sommeil, apaise les migraines, les maux de tête et les vertiges. On employait aussi son huile pour panser les plaies et pour soigner les brûlures.



Lis blanc


lilium candidum

Parties utilisées : bulbes, pétales

Récolte : Sa récolte demande une attention particulière. En cueillant la fleur de lis, il faut réciter un Pater au pistil et un Ave à chaque étamine.

Historique : C'est la première plante citée dans le Capitulaire de Charlemagne et c'est avec la rose, la fleur emblématique du Moyen Age.

Propriétés
: Les fleurs sont adoucissantes, et le bulbe est propre pour digérer. Le lis est aussi utile contre les éuptions cutanées, les contusions, les épanchements sanguins et la mélancolie.

Usages : Hildegarde de Bingen prescrit un onguent à partir du bulbe écrasé dans du lait pour combattre les éruptions cutanées. Les bulbes ou les pétales cuits et macérés dans du lait étaient utilisés en cataplasmes sur les furoncles. Walahfried Strabo indique : "Contre des morsures de serpents, tu broieras du lis au mortier et tu en boieras le jus."


Dernière édition par Admin le Mer 31 Juil 2013 - 16:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les Plantes   Les Plantes Icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 15:30

Eulalie a écrit:



Mandragore


mandragora officinarum          "herbe aux pendus"

Parties utilisées : racine

Récolte : Sa récolte est difficile et dangereuse. D'après Hermès Trismégiste, elle doit se répartir sur trois jours quand Mars est au plus haut dans le ciel. L'herboriste doit tracer trois cercles autour de la plante avec une épée, le premier pour en prendre possession, le deuxième la purifier et le troisième pour mettre ses vertus à l'abri de toute influence malfaisante. Après avoir déchaussé la plante avec une pelle en ivoire, l'herboriste, tourné vers l'Occident, doit la couper avec l'épée qui a servi à tracer les cercles, un premier coup à la partie supérieure de la plante, un second accompagné d'une danse et de plaisanteries érotiques. Mais le moyen le plus sûr et le plus connu de récolter la plante consiste, un samedi en pleine nuit, à nouer un bout d'une corde neuve à la plante et l'autre bout à la queue d'un chien, afin qu'il arrache la plante, mourrant aussitôt car au moment de l'arrachage, la mandragore pousse un cri si effroyable qu'elle tue ou rend fou celui qui la sort de terre. Pour Hildegarde de Bingen, après l'avoir arrachée, il faut mettre la mandragore dans une fontaine, pendant un jour et une nuit, pour éliminer les mauvaises humeurs de la plante. Mais la plante étant fort dangereuse, la main doit être recouverte d'une étoffe pour pouvoir la toucher. Une fois tous ces obstacles surmontés, la racine doit être lavée avec du vin rouge et enveloppée dans une étoffe riche. Elle était alors conservée dans une boîte, vêtue de soie.

Historique : La mandragore était la plante magique incomparable de l'Europe médiévale. On pensait que la plante naissait sous les gibets, du sperme des pendus. C'est la forme humaine de sa racine qui lui donna sa valeur en sorcellerie. Elle était investie des pouvoirs les plus puissants. C'est pourquoi on lui apportait un soin particulier. On la traitait comme un être vivant, lui donnait un bain tous les vendredis, l'habillaient de neuf à chaque nouvelle lune et la nourrissait de lait. Elle rentrait dans la composition des charmes, philtres, onguents, fumigations, amulettes, talismans, potions et breuvages magiques.

Propriétés : narcotiques, stupéfiantes, rafraîchissantes, anaphrodisiaques, somnifères

Usages : Hildegarde de Bingen recommandait : "Si un homme soit sous l'effet de pratiques magiques, soit à cause de sa propre ardeur, a perdu toute retenue, qu'il prenne une partie de mandragore en forme de femme, purifiée dans une fontaine, comme je l'ai dit [...] qu'il la garde attachée, trois jours et trois nuits, entre la poitrine et le nombril ; puis qu'il divise ce même morceau en deux parties : qu'il en garde une attachée trois jours et trois nuits sur chaque hanche ; mais qu'il réduise en poudre la main gauche de cette silhouette, qu'il ajoute à cette poudre un peu de camphre, qu'il la mange, et il sera guéri." Hippocrate prescrivait la mandragore en décoction contre la dépression et la fièvre. Il se servait ici de la "froideur" de la plante, qu'il atténuait par une décoction faite dans du vin. Sous forme de cataplasmes, elle soigne les rhumatismes. Mais il faut faire attention car à forte dose, elle provoque délires et hallucinations voire un état létal.



Marrube blanc


marrubium vulgare

Parties utilisées : feuilles et partie supérieure des fleurs

Récolte : Les feuilles et les fleurs peuvent être récoltés dès la deuxième année.

Historique : C'est une plante particulièrement estimée au Moyen Age, et dotée de pouvoirs magiques comme protéger des sortilèges. Déjà connue en Egypte comme "graine d'Horus", elle était spécifique des maladies respiratoires.

Propriétés : expectorante

Usages : Galien fut le premier à recommander le marrube comme remède contre les problèmes respiratoires, catarrhes chroniques, toux, emphysème, phtisie, douleurs de poitrine, asthme. Hildegarde de Bingen considérait cette plante comme l'une des meilleures pour soigner les rhumes, et préconisait une préparation de marrube contre la toux : "On prendra du fenouil et de l'aneth en poids égaux, on ajoutera un tiers de marrube blanc et on fera cuire le tout dans du vin. Puis on passera à travers une étoffe et on le boira, et la toux cédera."



Millepertuis


hypericum perforatum

Parties utilisées : fleurs et feuilles

Récolte : Il faut prendre de nombreuses précautions lors de sa récolte. Il faut cueillir le millepertuis un dimanche, quand le Soleil est en conjonction avec Jupiter, à l'heure de midi, juste avant d'entendre le son des cloches, puis il faut placer la plante dans un linge blanc.

Historique : Au Moyen Age, le suc du millepertuis était utilisé pour soulager les brûlures et les plaies. Elle était aussi bénéfique contre la goutte, la jaunisse et les douleurs d'estomac. Hormis ces aspects thérapeutiques, cette plante faisait surtout l'objet de maintes superstitions, issues de la civilisation celtique. On pensait que ce "Chasse-diable" avait le pouvoir d'éloigner les mauvais esprits. Chaque année, on en faisait brûler dans les feux de joie de la veille de la St Jean pour purifier l'air, éloigner les mauvais esprits et assurer de bonnes récoltes.

Propriétés : vulnéraires, détersives, apéritives, cicatrisantes, apaisantes

Usages : Le millepertuis était surtout utilisé pour soigner les brûlures du feu et du soleil. Pour cela on utilisait de l'huile rouge de millepertuis en compresses. (Il faut cependant prendre garde. L'huile de millepertuis est photosensibilisante. Il ne faut donc pas exposer la blessure recouverte d'huile à la lumière, ce qui pourrait engendrer de graves brûlures.) En usage interne, l'huile rouge servait pour les coliques et douleurs abdominales. Mais il faut là encore prendre des précautions, car à fortes doses, la plante est toxique. Pline l'Ancien recommandait de mélanger du millepertuis au vin comme remède contre les morsures des serpents venimeux. D'après Albert le Grand, le millepertuis permet d'assurer à un homme que sa compagne ne se lassera pas de lui. Pour cela, il indiquait : "Composer un baume de la cendre du Stellion, d'huile de millepertuis et de civette, et en oindre le grand doigt de pied gauche et les reins, une heure avant que d'entrer au combat (amoureux) et l'on en sortira avec honneur et satisfaction."


Molène ou bouillon-blanc

verbascum thapsus

Parties utilisées : feuilles, fleurs et racines

Récolte : Récoltez les feuilles juste avant la floraison, les fleurs à leur complet épanouissement. Les deux sont très délicates à sécher, il faut donc prendre soin de les mettre dans des endroits secs et aérés en les retournant très souvent.

Historique : C'est l'une des plus anciennes plantes médicinales. Au Moyen Age, les Français utilisaient aussi la molène pour soigner la malandre, maladie chez les animaux qui se traduit par une poussée de furoncles dans le cou des chevaux. Son nom de "cierge de Notre-Dame" indique que ses tiges ont été utilisées pour fabriquer de grands cierges lors des processions religieuses. Les feuilles servaient aussi à fabriquer des mèches de lampe à huile. La molène était aussi considérée comme un protecteur magique contre la sorcellerie et les esprits malfaisants.

Propriétés : béchiques, émollientes, sédatives, diurétiques, astringentes, anti-inflammatoires, pectorales

Usages : Pline conseillait son emploi pour soigner les lésions pulmonaires. Hildegarde de Bingen recommandait : "Qui a la voix rauque et mal à la gorge et dans la poitrine fera cuire du bouillon-blanc et du fenouil, en poids égaux, dans du bon vin et en boira souvent après l'avoir tamisé. Il recouvrera la voix, et sa poitrine sera guérie." Les feuilles fumées en tabac médical permettait de lutter contre l'asthme, la tuberculose et les angines. Dioscoride l'utilisait contre les affections oculaires, et en bain de bouche contre les maux de dents. Il utilisait aussi une décoction de racines de molène dans du vin pour traiter la diarrhée. En huile, le bouillon-blanc était efficace contre les maux d'oreilles. Il était utilisé en cataplasmes adoucissants sur les ulcères douloureux, les oedèmes, et en enveloppement contre les brûlures. Les fleurs cuites au lait sucré calmaient les hémorroïdes. Les cendres de la plante avaient la propriété de fortifier les cheveux. Contre la goutte, il fallait réaliser une curieuse préparation. Il fallait piler les feuilles et les fleurs de la molène puis les laisser pourrir dans une "tinette" de bois fermée hermétiquement avec du plâtre, récipient que l'on exposait au soleil ou que l'on enfouissait dans du fumier ; au bout de trois mois, on exprimait le suc qu'on conservait dans des flacons bien bouchés et qu'on appliquait sur les régions douloureuses.




Pulmonaire


pulmonaria officinalis

Parties utilisées : feuilles et fleurs

Récolte : La récolte des feuilles se pratique à leur complète maturité en juillet-août. Très fragiles, il faut les sécher rapidement dans des endroits secs et aérés.

Historique : La pulmonaire est une plante de la théorie des signatures grâce à ses feuilles qui ressemblent à des poumons. C'est pourquoi on croyait au Moyen Age que la plante guérissait les affections pulmonaires. Parmi ses diverses appellations, l'une d'elles, "herbe de la passion", rappelle que tous les ans, pendant la semaine Sainte, les tâches sombres des feuilles ressortent plus nettement encore, en souvenir du sang du Christ qui avait coulé sur cette plante alors qu'il agonisait sur la Croix.

Propriétés : contre les douleurs pulmonaires et les troubles respiratoires

Usages : Hildegarde de Bingen recommande : "Si on a le poumon enflé, boire souvent de la pulmonaire cuite dans du vin, et le poumon retrouvera la santé."




Rose


rosa gallica

Parties utilisées : boutons

Récolte : La récolte des boutons s'effectue dès leur apparition au printemps. On les détache délicatement du calice, on les fait sécher dans des endroits secs et aérés.

Historique : La rose est la fleur emblématique du Moyen Age. La rose est connue pour ses propriétés ornementales, médicinales et culinaires. La rosa gallica est la mère de toutes les roses de l'Europe médiévale. Elle possède tellement de vertus médicinales qu'elle a été surnommée "rose des apothicaires."

Propriétés : astringentes, détersives, propres pour fortifier l'estomac, pour arrêter les cours du ventre, les hémorragies, pour combattre les ulcères, les crampes et les problèmes oculaires.

Usages: Strabo reconnait à l'huile essentielle de rose de nombreuses vertus. Hildegarde de Bingen indiquait : "Quand quelqu'un est torturé par la goutte, qu'il mette des roses dans de l'huile d'olive et, là où la goutte agite son corps, qu'il s'en oigne et il ira mieux." Elle pense que "la rose est excellente si on en ajoute aux potions, onguents et autres médicaments." Elle préconise aussi un onguent à partir de pétales de roses, de sauge et de saindoux dans le cas de crampes. Placer un pétale de rose sur l'oeil fait sortir l'humeur et l'éclaircit.


Rue


ruta graveolens

Parties utilisées : feuilles, graines

Récolte : Selon l'utilisation destinée à la rue, il faut la cueillir en Lune croissante ou décroissante. Delatte indiquait que la prise de possession et l'extirpation de la plante devaient être séparés par un jour solaire, la première ayant lieu avant le lever de l'astre et la seconde après son coucher. La prise de possession se réalisait en traçant un cercle avec un instrument en or, en argent ou en ivoire. Les jeunes pousses devaient être cueillies entre le pouce et le petit doigt de la main droite. Il faut ensuite l'utiliser fraîche car séchée elle perd de ses vertus.

Historique : Au Moyen Age, la rue avait un usage culinaire comme le montre l'auteur du Mesnagier de Paris qui l'utilise pour réaliser des omelettes. La rue était également une plante médicinale comme l'indique son nom "ruta" ("je conserve") qui signifie qu'elle aide à conserver la santé. Dès l'Antiquité, on pensait que la plante avait la propriété de rendre la vue plus perçante, et les peintres romains en consommaient pour cette raison. Au Moyen Age, c'était une panacée qui entrait dans un grand nombre de préparations, antidotes et remèdes miracles, comme par exemple le "vinaigre des quatre voleurs" efficace contre la peste. En raison de ses propriétés emménagogues, c'est surtout comme plante des femmes qu'elle fut cultivée. Néanmoins à forte dose elle est toxique, et pouvait provoquer avortements et hémorragies. C'était également une plante magique qui aidait les chasseurs de sorcières et les exorcistes à reconnaître les "coupables" et faire fuir les démons.

Propriétés : emménagogues, anti-aphrodisiaques, abortives, incisives, atténuantes, discussives, antispasmodiques, anthelmintiques, antiseptiques

Usages : Contre les affections renales, Hildegarde de Bingen indiquait : "La personne prendra de la rue fétide et de l'absinthe en poids égaux et ajoutera plus de graisse d'ours que de celles-là, et elle broiera le tout ensemble. Elle s'oindra copieusement de cette pommade, près du feu, dans la région des reins et des lombes, et là où c'est douloureux." Les feuilles nouvelles étaient utilisées en cataplasmes contre les abcès, les varices et les ulcères. En bain oculaire, elle soignait les yeux malades et les fortifiait. En lotion, elle soignait la gale. En tisane, elle luttait contre l'hypertension et calmait les palpitations cardiaques. En onguent, elle était employée contre les rhumatismes et la goutte. La macération des feuilles et les feuilles séchées réduites en poudre combattaient pucerons et puces. En dosage faible, c'était la meilleure alliée des femmes. Bue après un bain de vapeur, elle permettait d' "adoucir la matrice" et pour la rendre plus efficace, on l'accompagnait d'herbe au vers, de serpentaire, d'achillée millefeuille, de girofle, de poivre et de miel.


Saponaire


saponaria officinalis

Parties utilisées : feuilles et racines

Récolte : Au besoin. Après avoir récolté un tronçon de racine, il faut le broyer, le plonger dans de l'eau tiède et le remuer énergiquement. L'eau se met à mousser. Prolongez et filtrez.

Historique : C'était avant tout une plante utilitaire en tant qu' "herbe à savon". Elle possède également des vertus médicinales. Mais ingéré en trop grande quantité, elle peut provoquer de graves troubles, paralysie des mouvements volontaires et réflexes, ralentissement et arrêt des mouvements respiratoires, et baisse de la pression sanguine. Cependant c'était l'un des meilleurs dépuratifs, capable de soulager la goutte, de nombreuses maladies de peau, d'engorgement du foie et de la rate. Hildegarde de Bingen l'employait aussi contre les affections oculaires.

Propriétés : purgatives, diurétiques, dermatologiques, dépuratives

Usages : Ses feuilles frottées dans de l'eau donne une sorte de savon dont les ménagères médiévales se servaient pour faire la vaisselle. Sa racine et ses feuilles étaient aussi utilisées pour dégraisser la laine de mouton, préalablement traitée à la cendre de bois. (La saponine contenue dans la plante permet de dissoudre les graisses.)


Sauge


salvia officinalis

Parties utilisées : feuilles

Récolte : La cueillette peut se faire à partir de l'équinoxe de printemps mais elle est plus particulièrement conseillée la deuxième quinzaine de mars car la sauge est dédiée au Bélier. Chez les Romains, cette "herbe sacrée" devait être récoltée avec un cérémonial particulier. L'herboriste, en tunique blanche, les pieds nus et lavés, devait récolté la sauge après avoir sacrifié du pain et du vin, mais à aucun moment avec l'intervention d'outils en fer.

Historique : Au Moyen Age, la réputation de la sauge était sans égale comme le prouve le célèbre vers de l'école de Salerne : "Cur moriatur homo, cui Salvia crescit in ortis !", "Qui a de la Sauge dans son jardin ne connait pas le médecin !". Un proverbe anglais disait : "Celui qui voudra vivre toujours devra manger de la sauge en mai." En France, on pensait : "La sauge détend les nerfs et par sa puissance, pourrait soigner la paralysie et faire disparaître la fièvre." Elle a le pouvoir de soigner bien des maux. Pendant tout le Moyen Age, la sauge entra obligatoirement dans la composition des préparations telles que l'Eau d'arquebuse, l'Eau céleste et l'Eau impériale. Strabo et Hildegarde de Bingen en ont fait l'éloge. Les Grecs et les Romains l'utilisaient pour conserver la viande.

Propriétés : panacée, digestive, tonifiante, diurétique

Usages : Les décoctions en compresse sont efficaces contre certaines affections de la peau. En cataplasmes, elle soigne les plaies. Pour les femmes qui souhaitaient tomber enceintes, elles devaient demeurer quatre jours sans partager la couche conjugale, boire une bonne ration de jus de sauge, puis de nouveau connaître "charnellement" leurs époux, et infailliblement, elles devaient concevoir. La sauge était conseillée par Hildegarde de Bingen en cas de "flegme", de mauvaise haleine, de maux d'estomac et de migraines. La sauge était aussi prescrite en cas de rhume, fièvre, épilepsie, ulcères d'estomac, choléra, crachements de sang...


Tanaisie


tanacetum vulgare          "herbe aux vers"

Parties utilisées
: feuilles, graines, fleurs et tiges

Récolte : C'est lors de la pleine lune d'août, célébrée par une ancienne fête païenne, avant le lever du soleil, qu'il fallait récolter la tanaisie à l'aide de conjurations.

Historique : Au Moyen Age, la tanaisie était prisée autant dans le domaine culinaire (sauces, salades, omelettes, gâteaux) que dans le domaine médicinal. Les feuilles aidaient à la conservation de la viande et éloignaient les mouches. Hildegarde de Bingen lui accordait de nombreuses propriétés médicinales. Il fallait tout de même faire attention car la plante étant toxique en trop grande quantité, elle pouvait entraîner un empoisonnement. Elle était également contre-indiquée chez les femmes enceintes, la plante étant abortive.

Propriétés : abortives, toniques, stimulantes, incisives, pénétrantes, carmitatives, hystériques, vulnéraires, apéritives, digestives, fébrifuges, antiseptiques, emménagogues et vermifuges (Les auteurs médiévaux la dote de toutes les vertus)

Usages : En usage interne, elle aidait la digestion et combattait l'aérophagie. Les infusions de tanaisie étaient prises afin de redonner de l'énergie, stimuler l'appétit, réduire la pression artérielle et renforcer le coeur. En usage externe, elle était appliqué sur les varices. C'était un vermifuge réputé. Les bouquets de tanaisie, séchés et pendus au plafond, éloignaient fourmis, poux, puces et punaises. Ces bouquets également magiques, écartaient le mauvais oeil, les démons, la grêle et la foudre.


Dernière édition par Admin le Mer 31 Juil 2013 - 16:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Plantes   Les Plantes Icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 16:46

Eulalie a écrit:


Thym



thymus vulgaris

Parties utilisées : feuilles et fleurs

Récolte : Deux récoltes peuvent être réalisées dans l'année, une en juin, qui est la meilleure, et l'autre en septembre. Après séchage complet, on procède au battage pour détacher les feuilles.

Historique : Plante aromatique et médicinale, le thym cumulaient un nombre incroyable de propriétés. Il est utilisé depuis bien longtemps comme remède contre la toux. Il était aussi utilisé pour conserver la viande. C'est pourquoi il fut introduit dans la préparation des mets. On le répandait sur les animaux sacrifiés pour les rendre plus présentables aux dieux. Au Moyen Age, les femmes de la noblesse brodaient sur leurs écharpes des brins de thym, symbole de courage, qu'elles offraient aux chevaliers qui partaient pour les Croisades.

Propriétés : stimulantes, toniques, stomachiques, expectorantes, diurétiques, antispasmodiques, emménagogues, astringentes, antiseptiques

Usages : En infusion, il aide à la digestion. Contre la mélancolie, on faisait dormir les patients sur des oreillers remplis de thym. Hildegarde de Bingen pensait qu'il fallait utiliser le thym pour lutter contre la lèpre en en mettant dans l'eau du bain des malades. Elle choisit cette plante pour soigner les affections de la peau et fut la première à l'utiliser comme antiseptique. Les feuilles fraîches broyées désinfectent les blessures superficielles. Les décoctions s'utilisent aussi en lavage des plaies, en frictions, compresses et lotions.



Verveine


verbena officinalis "herbe sacrée"

Parties utilisées : racine, feuilles, fleurs et graines

Récolte : Sa récolte à des fins magiques n'est pas simple. Les druides ne la cueillaient qu'en l'absence du soleil ou de la lune, et déposaient sur le sol une offrande de miel. Selon Albert le Grand, elle doit être cueillie au printemps, lorsque le Soleil est dans le signe du Bélier. Selon Delatte, il faut la prélever la deuxième quinzaine d'avril. L'herboriste doit compter trois jours pour la cueillette de la verveine ; au cours de la première nuit, une nuit sans lune, à l'heure de Vénus, le mardi ou le jeudi, on prend possession de la plante par un rite d'attouchement purificateur et par une conjuration ; c'est seulement au matin du troisième jour qu'on la de terre. La verveine doit être consacrée au signe du Taureau.

Historique : Au Moyen Age, la verveine est une plante magique. Les Romains purifiaient leurs autels avec ses branches. Ses graines protégeaient des sorciers. C'était pour les druides une herbe divinatoire qui leur servait lors de leurs incantations magiques. Selon Albert le Grand : "Si on jette de cette poudre dans une compagnie ou entre deux amants, ils auront, peu de temps après, des différends et des bruits ensemble." Mais il dit aussi : "De plus, sa racine est bonne pour ceux qui veulent planter des vignes et des arbres, et les enfants qui la porteront sur eux seront bien élevés et aimeront la science, ils seront éveillés et de bonne humeur. Elle est encore fort utile dans les purgations, et chasse enfin les esprits malins et les démons." Un ancien manuscrit indiquait : "Si on veut donner de la joie et du divertissement à une compagnie dans un repas, on prendra quatre feuilles de verveine que l'on fera tremper dans du vin, dont on arrosera ensuite l'endroit où le repas se fera ; tous ceux qui y seront conviés paraîtront contents et joyeux." Elle était aussi dotée de nombreuses propriétés médicinales. Son usage était multiple. Elle était indiquée contre la jaunisse, les maux de gorge, les ulcères, les maladies des reins, de la vessie et de la rate, les maux de dents, les fièvres... Son nom d'herbe sacrée vient du fait que la verveine est l'herbe que l'on a pressée sur les plaies du Christ pour arrêter le saignement.

Propriétés : diurétiques, fébrifuges, astringentes, vulnéraires, détersives, consolidantes

Usages : Sa racine guérit les écrouelles et les ulcères. Hippocrate recommandait la verveine pour soigner la fièvre et la peste. Les médecins de Théophraste Ier l'utilisaient pour traiter les tumeurs de la gorge. Pour cela il fallait couper la racine en deux, en attacher une partie autour de la gorge du patient et suspendre l'autre au-dessus du feu. A mesure que la chaleur et la fumée ratatinaient la racine suspendue, la tumeur se résorbait. Hildegarde de Bingen confectionnait des cataplasmes avec des feuilles de verveine qu'elle plaçait "sur les parties putrides de la peau ou sur les parties du corps recouvertes de vermine." Elle conseillait aussi : "Si on a l'intérieur de la gorge enflé, faire tiédir de la verveine dans de l'eau, la mettre ainsi sur la gorge, recouvrir d'un linge et continuer jusqu'à ce que la tumeur disparaisse." Elle prescrivait une décoction de verveine et de vermouth pour soigner les infections du sang et les maux de dents. Les personnes victimes d'acné devaient restés dehors la nuit en tenant une poignée de l'herbe enveloppée dans un morceau de tissu. Au passage d'une étoile filante, elles frottaient ce dernier sur leurs boutons et les pustules disparaissaient. Il existait plusieurs recettes pour se faire aimer : "Le premier vendredi de la nouvelle lune, il faut avoir un couteau neuf et aller cueillir une verveine. Il faut se mettre à genoux, la face tournée vers le soleil levant et, coupant ladite herbe avec le couteau, dire : "Je te cueille, herbe puissante, afin que tu me serves à ce que je voudrais." Puis vous vous lèverez sans regarder derrière vous. Etant dans votre chambre, vous la ferez sécher et pulveriser et ferez avaler cette poudre à la personne," ou : "Si on veut se faire aimer d'un homme ou d'une femme, on se frottera les mains avec du jus de verveine, et ensuite on touchera celui qu'on voudra amouracher."


Violette


viola

Parties utilisées : feuilles, fleurs et racine

Récolte : Les feuilles doivent être récoltées en avril, les fleurs à leur complet épanouissement et les racines en septembre. Elles doivent être séchées délicatement à l'ombre dans un endroit sec et aéré.

Historique : La violette était cultivée au Moyen Age pour ses propriétés médicinales. Elle était tenue en grande estime par Hildegarde de Bingen.

Propriétés : émollientes, résolutives, pectorales, cordiales, purgatives

Usages : Hildegarde de Bingen indiquait : "Faire chauffer de l'huile d'olive au soleil ou sur le feu, ajouter des violettes de façon à l'épaissir et conserver dans un récipient en verre. Pour la nuit, s'en frotter les yeux et les paupières sans toucher la partie interne des yeux et on s'éclaircira la vue." Contre la dépression, elle disait : "Fais bouillir des violettes dans un vin pur, filtre-les à travers un linge et ajoute à ce vin du galanga ainsi que du bois doux (réglisse), autant que tu voudras, et fais-en un breuvage clair."
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