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 [Rp: Au bord du lac Ventadour]

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MessageSujet: [Rp: Au bord du lac Ventadour]   [Rp: Au bord du lac   Ventadour] Icon_minitimeVen 14 Avr 2017 - 19:20

Eulalie a écrit:
.…......Depuis un bon mois, je suis les flots  sans m’en défendre. J’essaye de duper tout le monde sur un éventuel bien-être. Y parvins-je ? Je n’en sais rien.  J’écoute. Je souris. Je fais dans la sociabilité bienséante. Je réponds gentiment. J’obéis sagement. Ali me demande de la suivre, je la suis. Ali me demande de repartir, je repars. Mécaniquement. Sans haine. Sans joie. J’en suis divorcée. Je suis détachée de tout.
Je respire. Je ne vis pas.
Étrange impression d’être morte en étant cependant en vie. Sans rien en dire, je suis le mouvement. Machinalement. Sans volonté. Sans faim ni goût. Sans contredire quiconque. Je joue le même jeu qu’eux avec cependant une différence, je joue à « faire comme si » tout va bien. Pourtant rien ne va. Tout m’indiffère, même la perspective de venir ici, prés du lac, qui me rappelle à présent qu’il s’étend devant moi, combien la mer me manque.  Non pas la haute mer, mais son rivage, sa plage. Je n’ai jamais aimé autant la mer qu’en restant sur le plancher des vaches.  Dans ces moments de doute, j’essayais de me raccrocher à d’anciens souvenirs. Ils ne me sont plus d’aucun secours, alors reviennent les paroles d un chancelier :


….- Ne perdez jamais cette étincelle que je vois encore au fond de vos yeux.

....….Je tente d’exhumer le comment, mais l’écho de la réminiscence est trop lointain pour parvenir à un résultat durable. Le chancelier est passé en emportant avec lui le court instant de magie ainsi que le trop bref sentiment de plénitude. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à quoi me raccrocher.



.….....Je m’assieds et sert un peu plus le col de ma vieille capeline. J’ai froid comme trop souvent depuis Montpellier … Ma besace trouve sa place à mes côtés, geste nonchalant et mou.  Je tourne mon visage indifférent vers le lac. Je ne contemple plus. Je ne sais plus. Je regarde. C’est tout. Quelques pécheurs ici et là. Ils ne lèvent pas le moindre regard vers l’inconnue que je suis, et quand bien même le feraient il,  cela me laisserait froide, impassible. Je sais au fond de moi qu’ils leur manqueraient quelque chose, ce grain de folie que je ne retrouve chez personne d’autre que lui.  Comme elles me semblent fades toutes ces personnes souriantes. Jamais un mot plus haut que l’autre, parler de banalités, accepter tout de tout le monde sans même déceler un haussement de sourcil sceptique …  Je m y ennuie à en crever.
J’enlace mes genoux repliés puis y pose mon menton. Le manque s’accroit et me prends au dépourvue. Il me lacère derechef le cœur, je cherche ma respiration, je sers les poings, la mâchoire et je baisse la tête. Mon front trouve mes genoux quand je soupire ….
Quand guérirai-je ?



....….Même la promesse d’un cheval ne me fait plus rien. Non ! .. Je n’y crois plus …… c’est  différent.  Plus de flammes, plus d’impatience, plus de fantaisie, plus rien si ce n’est le vide qui m’entoure. Je relève légèrement ma tête et repose mon menton sur mes genoux puis je regarde. Des hirondelles viennent boire en surface de l’eau, les pâquerettes aux cœurs d’or font la cour aux violettes, des écureuils évoluent avec panache dans une parade autour d’un tronc d’arbre et puis soudain le chant d’un coucou …. Il est étrange de voir la vie renaitre au travers du printemps et d’en rester étranger. Mon esprit est ailleurs, distant, emprisonné dans un cloitre dont il m’est impossible de franchir le seuil…….. Ne pas craquer ……… Ne pas écrire ………. Rester de glace  à son sourire ravageur qui me surprend à présent, paupières ouvertes …


.....….Je tourne ma tête, ma joue se presse sur mes genoux. Mes prunelles s’arriment à ma besace ou des parchemins ….  Je secoue mentalement ma tête. Non ! ….  Ne pas répondre …. M’y tenir….. Et sourire …..  Faire comme si …… toujours … Comme là-bas … à Montpellier …  lors de mon dernier passage quand mon gosier s’est noué alors que je comprenais qu’il m’évitait … Il ne veut plus entendre parler de moi …. Il me l’a prouvé ….  Il m’a vu à la fenêtre du taudis. Nul doute possible. Il n’en a jamais franchis le seuil … Preuve irréfutable ...  
L'Oublier … Oublier … Oublier … Leitmotiv que je rumine en serrant à nouveau les poings. Sortir ma flûte me semble dérisoire. Je n’ai personne à duper, inutile de faire comme si …  Déjà, je le sais, je le sens, je n’y arriverai plus très longtemps.




.........Pourtant, ce soir ……….
Je vais suivre les flots  sans m’en défendre. J’essayerai de duper tout le monde sur un éventuel bien-être. Y parviendrais-je ? Je n’en sais rien.  J’écouterai. Je sourirai. Je ferrai dans la sociabilité bienséante. Je répondrai gentiment. J’obéirai sagement. Ali me demandera de la suivre, je la suivrai. Mécaniquement. Sans haine. Sans joie. J’en suis divorcée. Je suis détachée de tout. Je respirerai mais ...

.…....Je ne vivrai pas …. Je ne vivrai pas … Je ne vivrai pas …
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