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 [rp : Lauberge de l'Auribrune]

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MessageSujet: [rp : Lauberge de l'Auribrune]   [rp : Lauberge de l'Auribrune] Icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 14:33

Eulalie a écrit:


[rp : Lauberge de l'Auribrune] Eulali11
Ce jour, 29 mars 1465 , taverne : la nouvelle Auribrune.


          ….Assise au fond du taudis, ma main tremble sur le parchemin, ma plume hésite puis laisse une bavure sur le papier. Je le regarde s'en abreuver. Encore un parchemin gâché. Je soupçonne mon entreprise vaine.  Je ne suis pas guérie.  Je le sais. Je respire mieux mais je ne suis pas  guérie.  La plaie reste vive. A la lueur du petit jour, je m’aperçois que  j’ai seulement tenté de m’en distraire.  Il ne suffit que d’un silence, de croiser deux passionnés  ou que ma plume glisse sur le papier pour qu’elle saigne en mesure de l'encre écoulée. Tout comme le vélin, je l'absorbe silencieusement. Puis je remets à plus tard mon ouvrage et brouille mes pensées dans un autre divertissement. Pourtant,  je sais que je dois lui répondre.
Ma langue est râpeuse ; une  toile émeri  qui lime mon palais et me laisse un gout de cendre froide, d’amertume, de désespérance, de soif, de désir. Un étrange mélange opposé se confronte au fond de mon âme chiffonnée; confusion des sens ;  amalgame de douceur et d’aigreur.  Chaos singulier d’exaltation  et d’abattement que je devais expliquer. J’aimerai qu’il comprenne. J’en devine la futilité. Nous ne nous sommes jamais compris.

….Pendant quatre longues années, sans qu’il ne s’en doute ;  il fut le caillou dans ma poulaine que je n’ai pas réussi à extirper. Il restait là, élancement engourdi à chacun de mes pas. Je parvenais à ignorer la gêne occasionnée. On s’habitue à une certaine douleur passive ; il n’en est rien quand elle se fait plus vive.
Si je ne me mens pas,  j’avoue avoir toujours su toute la souffrance qu’il m’apporterait si je fléchissais. Lui et moi, sommes trop opposés, un chasseur indifférent des biches qu’il couche du moment que la chasse soit fructueuse, une biche aux abois ayant peur de l’indifférence des chasseurs.  Pourtant, un soir de janvier,  j’ai craqué. Je l’ai pris en mon sein ; lui ai donné ma vie, mon âme. Il m’en a rendu un brouillon froissé de ses mains.  La vérité est difficile à supporter, je ne m y attarde pas.
Depuis, je désespère de parvenir à le replacer à sa place d’antan. Je donnerai tout pour ne ressentir qu’une passive gêne et plus cette lente torture de mes sens,  cette association contraire de désir, d espoir et de résignation.  
Dieu que je l’aime …


….Je saisis un nouveau parchemin sous les iris inquisiteurs de Séraphin. Tout comme moi, il s’interroge sur le bien fondé de ma tâche.  Hier au soir c’est Ali qui s’alarmait. Je ne peux rien lui cacher de ma peine mais ce combat n’est pas le sien. Elle reste là à mes côtés, encourage et porte ce qui reste de moi quand je m’effondre.  C’est réconfortant de savoir compter sur quelqu’un. A sa façon, sans le savoir, un chancelier à fait de même en m’ouvrant d autres horizons insoupçonnés. Heureux hasard des rencontres, délivrance passagère pour un soir abandonné. Puis je me réveille et tout me semble stérile et creux.
Mes prunelles grises débordent de mon visage défait. Elles mirent sans le voir, le parchemin vierge. Ultime tentative de me faire enfin comprendre. Mais je sais que le temps joue contre moi. En une semaine, combien de biches aura-t-il couché ? Je suis certaine qu’il me conjugue au passé. Non, en vérité je suis certaine qu’il ne me conjugue plus. Je suis déjà rayée, balayée, oubliée, remplacée. Je ne fus qu’une biche quelconque vidée par un caillou devenu pour moi rocher. Il m’est impossible de le polir.
Dieu que j’ai mal …


….J’essuie ma plume sur le chiffon, lui écrire quelques derniers mots me semblent de plus en plus dérisoire.  Il est incapable de me donner l’amour que j’attends de lui. Je sais que ce n’est pas sa faute, c’est pourquoi, il m’est si difficile de l’oublier. Personne n’a dû lui apprendre. Comment transmettre en ce cas, autre  chose que de l’indifférence. Il s’en défend mais pourtant, ici, assise devant ma page vierge, au fond du taudis, je n’ai rien à me raccrocher pour sortir de  mes ténèbres. Son corps ; son souffle ; le fluide, essence même de sa vie, il ne sait donner que cela, et il le donne à tant d’autre. Que m’a-t-il donné qui ne soit qu’à moi ?  Que nous reste t il qui ne nous appartient en propre ?  De l’attente, du silence, de la rancœur, des coups de griffes et de gueule …
Alors l’évidence éclate soudain. Amour à sens unique … La constatation est terrible. Non, il ne m’a jamais aimé. Le bilan m’ébranle, m’effraie et aliène ma raison alors que je comprends que « jamais » :   est à vie. Un cri sauvage monte dans le fond ma gorge, je le laisse se déchainer et réfléchir sur les murs du taudis.  
Dieu que j’ai mal ….
Dieu que je l’aime ….






….Ma main tremble sur le parchemin, ma plume hésite ; elle laisse une bavure sur le papier. Je le regarde s'en abreuver. Encore un parchemin gâché …. Je ne suis pas guérie.  Je le sais. La plaie reste vive, elle saigne en mesure de l'encre écoulée. Tout comme le vélin ;
Je bois …
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MessageSujet: Re: [rp : Lauberge de l'Auribrune]   [rp : Lauberge de l'Auribrune] Icon_minitimeMar 6 Fév 2018 - 12:48

( posté le vendredi 16 février )


Melisandre.. a écrit:
"Nos projets nous précèdent mais ne nous suivent jamais."
Frédéric Dard

Et celui que j'avais en tête,  commençait très mal.


******Après en avoir eu l'idée, il me fallut très peu de temps pour agir. Deux jours plus tard en fait. Au petit matin, j'ai teint mes cheveux de la racine aux pointes. Armée d'une gamelle en fer-blanc, dans l'auberge ou je créchais, j'ai méticuleusement ratissé l'ensemble de la chevelure. Résultat ? Couleur feu ; reflet de ma colère ; ma jalousie, mon dégout. Je déteste. Tant pis. J'ai songé un bref instant en mirant le résultat, qu’entre un chat noir et une teinte fauve, on me chasserait pour sorcellerie. Je croisais mentalement les doigts pour qu'il n'en soit rien. Pour parfaire la supercherie, je sais que j'aurais dû couper ma chevelure. Sottement je n'ai pas réussi à m'y résoudre. Et puis je sais que la couleur ne tiendra pas éternellement. Dans un mois, il faudra que je cache de nouveau mes véritables racines.
Mon entreprise s’avère de plus en plus critique.


******Suite à cela, restait le plus difficile. L'idée m'était apparue excellente mais, alors que j’approchais de mes lèvres,  l’aiguille emplie de venin, je fus tout simplement incapable de le faire. Misère, quelle idée encore saugrenue m'était passée par la tête. J'ai échoué lamentablement par peur. Celle de la douleur, celle de trembler, celle de m’empoisonner pour avoir trop injecté de substance. J’ai retenu mon bras, ma main tremblante. Puis, pendant un long moment, agenouillée sur le sol, j’ai regardé le tout bruler dans les flammes de l’âtre, perdue dans mes pensées. Aujourd'hui quand je me mire à la surface d'un baquet, je ne vois pas une étrangère, mais, juste moi avec des cheveux roussis...  Nonobstant, je décidai de rester optimisme. La ou je me refugiais, personne ne me connaissait et puis, je n’avais aucune nouvelle de personne. Tous m’avaient bien vite oublié; aussi pourquoi m’en faire. Cependant ; je décidai d’écrire à la seule personne a qui je ne voulais pas mentir.

Attablée dans l’auberge, je sortis le nécessaire d’écriture puis couchai quelques lignes :


Code:
Bonjour, bonsoir ;
 
Dans un premier temps, je voulais m'excuser pour toutes les missives que je ne t'ai pas écrites. Je pense, qu’à ce jour, tu dois te trouver sur tes terres natales, ou plutôt je le suppute, avec l'espoir que ton périple s'est bien déroulé. Si tu as l’envie de me le narrer, je suis prête à le lire sur parchemin.

         Ensuite, je tiens à m’excuser également pour ne jamais t’avoir remercié de ce présent qu’un porteur m’a livré pour la Noel dernier. Je n’ai pourtant aucune défense pour ce manquement de ma part que je considère comme grave. Quoiqu’il en soit, saches que je n’oublierai pas ce geste d’amitié, et que je sais t’être redevable. J’espère que nos routes se recroiseront un jour afin, qu’au moins, je puisse t’offrir en retour quelques verres.

        Puis enfin, saches que j’ai décidé de m’inventer une nouvelle vie. Ton frère m’a grandement aidé dans ce geste qui au fond, n’en est qu’un de désespoir. Je veux qu’il me croit morte- tu pourras même le lui confirmer- puisque de toute évidence, je l’ai toujours été à ses yeux, autant que cela soit presque vrai. Je me suis si souvent présenté sous le nom de Mélisandre, qu’il m’a paru comme une évidence d’en faire mien. En changeant mon nom, j’ai également changé de couleur de cheveux comme de sourcils. J’aurai aimé avoir suffisamment de courage pour me gonfler les lèvres à l’aide de venin afin de parfaire l’ensemble, mais je n’y suis pas parvenue. C’est a Aurillac que j’apprends à être donc, cet autre, en cachant du mieux que je peux mon ancien moi et surtout les blessures profondes qui me tailladent encore et me laissent à vif. Mais comme dans cette ville, je ne croise personne, je suis plutôt tranquille. Tu es donc la seule à savoir la vérité, ni un brun, ni un blond, ne sont au courant de cette métamorphose mais comme ni l un, ni l’autre ne s’est jamais inquiétée de mon sort, je suis certaine que cela ne leur fera ni  chaud, ni froid d’apprendre donc, mon trépas.

Bien à toi

Lalie.




******J’avais relu, puis suffisamment satisfaite, j’avais envoyé un coursier vers la destinataire et enfin me suis appliquée à aller miner chaque jour, comme un quidam quelconque. Casser de la caillasse avait quelque chose de bon. Tant que je m’acharnais sur elle, cela m’éreintait et m’empêchait de penser. Penser à lui, principalement. Ou était-il ? Comment son voyage se déroulait il ? Est-ce que No l’accaparait autant que je le pensais ? Dormait-il chaque soir dans le même pieu d’une auberge quelconque ? S’enroulait-il à elle ? À d’autres ?  Comme le lierre autour d’un vieux chêne ?  Reproduisait-il avec ces autres, ce que j’avais couché sur le parchemin ? Et à combien d’entres elles, gravait-il l’âme de ses doux mots ?

******Il ne me fallut guère de temps pour que je comprenne que mon entreprise était vouée à l’échec. Puisque hélas ; les mêmes questions m’assaillaient en boucle dès le soir venu, mais pire encore étaient mes réveils.  A partir de cette évidence,  je sus que je pourrais cacher autant que je veux mon identité, mentir à tous sur mon soi-disant trépas ; mon combat intérieur resterait à jamais identique. La certitude me sauta au cœur, il me manquait chaque jour un peu plus. Je  rêvais qu’il ne s’enrubanne qu’à moi mais ma sage conscience me rappelait l’oiseau volage qu’il était et je savais que l’enfermer le tuerait. Je ne lui souhaitais aucun mal. Tel était le dilemme : Souffrir en restant prés de lui, tout en sachant qu’il serait éternellement infidèle, ou souffrir de son absence. Dans les deux options, j’étais perdante.

******Jadis ; il y a bien longtemps, je comparais Sub à une caillasse dans le fond de la godasse. C’est ainsi que je pensais a lui. Comme a un caillou qui vous entaille les orteils mais qu’un simple coup de pied remise sur le coté afin de ne ressentir plus qu’une docile douleur. Je le savais à Montpellier, heureux  loin de ses terres natales, même si ils ne les reniaient pas. Toujours très bien entouré évidemment. Trop en fait.  Je n’avais alors pas encore sculpté son corps... Tout à changer l’an dernier, alors que je lui servis de bouée quand,  justement, plus rien n’allait pour lui.  Aujourd’hui ; la caillasse a prit l’aspect d’un rocher, d’un roc, d’une montagne infranchissable et obstrue mon horizon.



Et Puis………. Un soir, Katze entra dans le bouiboui ou je picolais en cette fin de journée.


    - Bonjour.

    - B’jour

    - Comment vas-tu ? Ca fait longtemps !!


Et la. Exactement à ce moment précis ou j’aurais pu feindre l’ignorance, la perplexité, l’interrogation, lui dire qu’il  devait se tromper de personne, en lieu et place je me mis à serrer ma main en poing sous la table  en pensant : Merde ! Il m’a reconnu !!!  Aussi il enchaina :


    - Alors que deviens-tu ? Tu es de passage ou tu restes ?! Il faut que tu restes ! Il va y avoir un tournoi de tir à l’arc avec une autre animation, dont je m’occupe !! Tu dois rester !


Combien de temps ne l'avais je pas vu cet homme ? Une année ? Huit mois ? Dégoutée....


    - Qui crois tu que je suis ?

Répondis-je en soupirant

    - Bah, pour dire vrai, j’ai mis deux jours pour te reconnaitre, mais à t’observer de loin, je n’ai plus de doutes. C’est toi …. Lalie.


******Deux jours pour être certain de s'adresser à la bonne personne….. qu'est ce que deux jours ? Rien en comparaison de tous mes espoirs. Alors je n'ai rien démentie... La-men-ta-ble. J’en ai profité pour lui demander si il savait ou était Ali. Devant son ignorance, j’en conclus ce que j’avais déjà compris ; morte. Nous parlâmes pendant un moment devant un maire… ma foi, muet voire même, totalement absent. Cependant je me méfie toujours autant de ses oiseaux mutiques, ils ont un don pour répéter tout ce qu’ils ne semblent pas entendre.


    - Il est gentil.

M’avait affirmé Katze suite à mon œillade. La vie m’avait appris que gentil n’avait qu’un œil. Je garde mon incertitude et si j’ose creuser plus, je comprends que c’est également mon identité. Le changement s’avère de plus en plus périlleux. Futile espoir de penser que l’on peut changer sa nature profonde simplement en s’inventant une nouvelle vie. Les souvenirs sont des poisons résistants.

******Le lendemain, c’est un inconnu que je croisais, il me tendit un pli que je pris et pensant qu’Ober me répondait, que ne fut pas ma surprise d’y lire :

Code:
Revenu depuis quelques jours sur Mpt. Tu es où??? Je désespère de vivre toutes tes promesses écrites.
Ton inconditionnel,
Sub.




******Misère, tout me revint en mémoire. Je repliai  soigneusement le petit parchemin en cachant comme je pus mon trouble croissant jusqu’à la sortie du bonzhomme, puis le pli rejoint mon carnet ou je conservais toutes mes diverses correspondances depuis toujours. Plusieurs questions vinrent de suite cogner sur mon ciboulot. Comment le coursier m’avait-il retrouvé ? Était la plus importante. Comment avait il su ou aller ? Était ce Ober qui lui avait spécifié l’endroit et la personne à qui l’adresser ? Suite à ce mot, je m’acharnais comme jamais à la mine, du matin jusque tard dans la nuit, juste pour éviter toute tentative de réponse. Je voulais réussir mon entreprise mais  pour cela, il ne fallait surtout pas que je puisse me poser - ne serait ce qu’un instant - sinon je savais que je riperai vers lui, pour lui sauter au cou et en effet effectuer toutes les danses promises sur mon parchemin. On peut avoir le cœur brisé mais pourtant……  il bat toujours et Dieu que je l’ai dans la peau...

******L’idée de ne pas répondre me vint deux jours plus tard et  reposait sur l’envie de lui donner la monnaie de sa pièce. Qu’il se rendre compte Oh combien « l’indifférence fait plus de mal que certains mots ou maux. »* C’est ce même jour que je croisais un autre inconnu. Alors que je picolais dans le bouiboui de la Municipale. Il réussi à me décrocher un sourire en me surnommant.. Lionne je crois… Les surnoms, j’avais déjà eu mon lot, je ne m’en offusquai donc pas. Mais ensuite tout à merder.....



    - Z’etes d’ici ?
    - Non de passage. J’attends un ami qui doit me rejoindre. Il rentre de voyage.
    - Ici ? Un ami ? Y a pchoune ici pourtant.

Il rit mais confirma

    - Oui il est d’ici.
    - Étrange. C’est quoi son nom ? des fois que…
    - Robin.

Je crus dégringoler plusieurs marches dans la nuit et bredouillais, le teint gris :

    - Rob ?..... Rob ?.... Robin ?
    - Vous connaissez ?
    - Euh… non non…’ fin, si si… ‘ fin….., y a longtemps oui… Mais ça doit pas être le même

affirmais-je plus fermement, histoire de me redonner une constance.

    - Il ne va pas tarder à revenir, vous verrez bien.

Je hochai de la tête et quémandai

    - Vous savez quand ?
    - Bientôt, mais je ne sais pas quand, exactement.
    - Et comment il est votre …. Euh Robin ?
    - C’est un bon ami. Il vit ici.



******Li-vi-de. Combien de Robin pouvait être habitant de cette ville ? A ma connaissance, qu’un seul ! LE Robin ! LE blond ! Celui qui se baladait sempiternellement encapuchonné ! Nom de Dieu ! Pour un coup foiré, je courais au désastre !! Je n’allais quand même m’enterrer dans un bled encore plus mortel que cette ville ?!! Nom d’un chien, j’étais devant une impasse. Puis de réflexion en réflexion, je me décidai à passer l’épreuve du feu, et attendre de rencontrer ce fameux Robin emplie d’espoir que ce ne soit pas le même, et si jamais, qu’il ne me reconnaisse tout simplement pas. Je n’ai pas eu à attendre bien longtemps. Un jour plus tard, il entra ou je picolais. Mes mains se firent moites, mes guiboles se firent guimauves.

Robin, LE blond se tenait devant moi.



******Encore à ce jour, tout reste flou. Je me souviens m’être présentée sous le nom de Mélisandre, et Robin ne montra aucun signe quant au fait de m’avoir reconnu ou non. Je suis incapable de me souvenir de quoi nous avons parlé, je me rappelle seulement de la moiteur de mes mains qui enserraient fortement mon godet pour en cacher ses tremblements, de mon envie de prendre mes jambes a mon cou tout en étant persuadée qu’elles ne me porteraient pas. Puis surtout, je m’interrogeais sur la réussite de son voyage dont je connaissais le but, je me souvins des mots étranges qu’ils m’avaient écrits au sujet  de moments mouvementés vécus a Montpellier juste avant son départ, mais qu’il préférait me les dire de vive voix plutôt que dans un courrier. Robin n’a jamais aimé écrire… Misère, ma caboche se mit à jouer  les girouettes entre raison et sentiments….. Avouer ou me taire ?  Finalement, je me suis tu.
A ce jour, je ne l’ai pas revu, et je m’interroge encore sur plusieurs points. M’a-t-il reconnu mais joue t-il les fourbes autant que moi ? Ou au contraire, n’a-t-il décelé aucune similitude ? Bref, ai- je bien joué mon rôle ou pas du tout ?  L’épreuve n’est pas terminée.



******Je ne sortais pratiquement plus par peur de le recroiser, de ne pas parvenir à tenir le projet que j’avais en tête. Changer tout, oublier tout, me paraissait de plus en plus difficile. J’en atteint le paroxysme le soir du 12 Février quand je reconnu le coursier.
Le pli était……… concis…



Code:
Putaing de bordel de merde Lalie!!!!! J apprends par ma sœur que tu te fais passer pour morte! Tu vas arrêter ta connerie oui !!!!!!!!!!!   Franchement elle ne fait rire que toi  !!!!!!!!!!!!!!!  Ramène tes fesses au tournoi vite !!!!!!!!!!!!! Que je te roule dans la neige histoire de m’assurer de ta bonne santé!  Réponds bordel !

Purge que tu m agaces !

Ton chasseur inquiet, Merde !




******Inquiet ? ?? En rage plutôt !!! Je ne savais si je devais m’en réjouir ou m’en inquiéter. Non, je ne voulais pas le faire souffrir, oui je voulais le meilleur pour lui mais je ne voulais plus endurer  ce mal-être qui me tailladait le cœur, l’âme … Je rangeai le pli avec les autres, sans savoir que faire… Plus paumée qu’avant, et surtout très inquiète pour lui … Que faire ? Oublier ma tête de mule et revenir ? Et de fait, supporter d’être sans cesse ronger par la souffrance ?  Ou m’obstiner dans ce  changement tout étant  autant consumé d’afflictions ? Larguée … Je rumine et tourne en rond. Jamais je n’aurai songé un instant qu’il m’écrirait de nouveau, malgré mon silence.. Mais quand deux jours plus tard je reçus ….

Code:

Dame Melissandre, je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter ce pli à dame Eulalie. Je ne sais pas vos consignes, mais rassurez vous, point de poison tartiné sur le vélin. Merci d'avance

Lalie,

J'ai eu vent de ta mort annoncée par la dame qui vient de te remettre ce pli et cette rose. Je ne sais trop dans quel état tu vas la recevoir, tant le chemin qu'elle vient de parcourir est grand.
Ces pétales pour te signifier tout mon amour et pour espérer ta fuite plutôt que ta mort. Je saurais respecter ton choix de me garder loin de toi, rassure moi simplement sur ta bonne santé. Même si je ne le mérite pas...
Genève, son tournoi, ma sœur et moi serions ravis de voir débarquer ta petite frimousse. Mon espérance va dans ce sens en tout cas.

Ton chasseur avec un coup dans l'aile depuis cette annonce,
Sub


C'était le 14 Février….


******Après que je l’eusse humée, la rose rejoint ma tignasse feu. Je secouais la tête en relisant le pli, j’y découvrais tant de contraire. J’y déchiffrais également tout l’horreur qu’il avait de se sentir coupable. Un sourire en coin s’afficha sur ma face, et l’idée en tête de lui renvoyer un mot, en affirmant avoir déposer la rose sur la tombe de la Dame en question me cogna de plein fouet….  



Mais, pour la première fois de ma vie, je décidais de ne pas agir sur un coup de tête et décidai d’attendre que passe toute la foule de sentiments qui me prouvaient tout le bien et son contraire, de ce projet fou. Et puis… je voulais d’autres réponses, alors c’est à sa sœur que j’écrivis. Je me détestai à l’idée de la mêler a tout cela, mais je ne voyais pas aucune autre issue pour connaitre la vérité.


Code:
Bonsoir,

J’ai appris que tu avais revu ton frère. Je suis navrée de te mêler à cette histoire de fou, mais j'ai besoin de m’assurer qu’il n’est pas aussi mal que son courrier me le fait supputer. Jamais je n’aurai songé qu’il se sentirait coupable de quoique ce soit,  comme jamais je n’ai pensé un instant qu’un jour je recevrai une réponse de sa part avec une rose qui plus est … et pour tout dire, à ce jour j’en suis à trois lettres de lui… Il n’aura décidément jamais autant pris la peine de me prouver que je compte pour lui. C’est pourquoi je me tourne vers toi afin d’être certaine que tout cela n’est pas de beaux mensonges. J’imagine très bien qu’il se console dans d’autres bras, qu'il en oublie toute culpabilité et qu'il use voire abuse de son petit sourire narquois vers d’autre minois. Bref, écrit moi vite, ce qu’il en est s’il te plait que je sois rassurée. Saches également que j’agirai selon ta réponse pour  vous retrouver ou rester dans l’ombre et ne renvoyer qu’un vague mot à ton frère qui lui stipulera que la rose a bien rejoint la tombe de la Dame en question.

Bien à toi.
Lalie.




******Le courrier parti, je rejoignis l’auberge ; ma chambre ; mon pieu.. Une longue attente commençait, un long combat intérieur également. J’en étais consciente.

* : De  Bruce Lowery
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MessageSujet: Re: [rp : Lauberge de l'Auribrune]   [rp : Lauberge de l'Auribrune] Icon_minitimeMar 27 Fév 2018 - 15:01

Eulalie a écrit:
******En attendant le retour d'un parchemin d'Ober, je m’escrimais à la mine.  Je dus patienter longtemps. Très Longtemps. Une éternité me sembla t-il. Et pourtant, aujourd'hui, si je me penche sur les dates de mes différents courriers, je constate que cette éternité ne s'est résumée qu'à seulement quelques misérables jours. Cinq pour être exacte. Pas même une semaine.


******Ce soir là, je pris mon temps pour rentrer à l'auberge. Le crépuscule était grandiose. L'horizon s'enflammait. Un bref instant, je crus ne faire qu'un avec lui tant  ce paysage m'hypnotisait. J'empruntais le "Sentier des Oubliés". Il sinuait à travers collines et  bois, en amont du village. En contrebas, j'entendais les battements de la Jordanne encore fougueuse. Il me fallait la rejoindre puis la longer pour passer ensuite la porte Nord. Le voûte céleste se disputait encore les teintes de la nuit lorsque je la franchis.
Alors que certaines personnes se trouveraient en sécurité entre les murs qui cerclent la ville, je m’y sentis brusquement prisonnière. Mes pas se firent plus lents et lourds , mon dos se voûta malgré moi. « Ne sonde pas. Surtout ne sonde pas » me tança ma raison. L'auberge se dressa brusquement devant moi sans que je ne me souvienne en avoir parcouru toutes les rues qui m'en séparaient. Trop tard , j'avais laissé le fil de mes pensées m'envahir. Le résultat me laissa un goût amer dans le fond de ma gorge. Après un long soupir de découragement , je passai le seuil de la porte et vis quatre prunelles me dévisager. Derrière son comptoir, La taulière, à moins que ce ne soit une servante, essuyait avec vivacité quelques gobelets tout en affirmant à haute voix à un homme :


***- Ah ! Je pense que c'est elle que vous chercher !
D'un prompt pas,  je me hâtais vers l'escalier dans l'espoir de rejoindre ma piaule au plus vite sans parvenir à faire fit de leur conversation
***- En êtes vous sure ? Quémanda l'homme aux bottes aussi couvertes de boue que le bas de mes jupons.
***- Je ne vois pas qui cela pourrait être d'autre. Vous savez.. ici, il n y a pas un visage que je ne connaisse point, et celui ci, justement, je ne peux pas dire que je le connaisse..

***- Attendez !
***- Dame !!
***- Dame !!!!

Je me figeai sur la première marche et me retournai avec lenteur. L'homme s'approcha tout sourire je posais un pied sur la seconde marche  en couinant un :
***- Oui ?
***- Êtes vous... Dame Eulalie ?
Livide, je déglutis difficilement avant de poursuivre d'une voix fluette :

***- Non.... Non. Vous.... Vous faites erreur.
Il enchaîna néanmoins
***- Ah...  Dommage..  soupira t-il Mais... Oserais je vous demandez si vous la connaissez ? Questionna t-il plein d'espoir.  Voyez vous, j'ai fait un long voyage pour lui remettre ce pli. Poursuivit-il en sortant un courrier de sa besace. On m'a assuré la trouver dans cette ville.

Je n'entendis pas la suite de son laïus. Mes prunelles paniquées ne pouvaient quitter  le sceau qui scellait le courrier.  Celui ci, ne pouvait me tromper, c'est moi qui lui avait offert. Un triskell lui rappelant ses terres natales. Sub m'écrivait.





******Avec difficulté et pour un bref instant, je détachai mes iris du courrier pour les poser dans celles du porteur du message en essayant de faire taire la myriade de questions qui me submergeait. La principale étant : Comment Sub me sait t-il en vie ? Puisque , si tel n'était pas le cas, ce porteur recherchait  une  certaine Mélisandre non ? Mes prunelles hésitantes naviguèrent alors entre celles du porteur et le courrier.  
***- Je... Oui, je.... je sais qui elle est. Je peux le prendre si vous le voulez, et.. je... je lui donnerai.



Hésitant, il fronça le nez , j'insistai d'une voix plus assuré.
***- Soyez tranquille. Je vous certifie que le pli lui sera remis et vous, vous pourrez prendre tout le repos dont vous avez besoin. Terminai je en souriant.
***- Bien.. en ce cas... Je.... Je vous fait confiance. Finit il en me tendant le pli.

D'une main tremblante je m'en saisis, puis gravis d'un pas défaillant l'escalier jusqu'à ma piaule. Je m'y enfermai, incapable d'ignorer les sueurs froides qui s'écoulaient sur mon dos. Enfin, assise sur le pageot, je le décachetai. Son écriture était plus appliquée que l'ordinaire. Ses mots étaient plus..... posés, presque distants.


Code:
Chère toi,

Ober m'a fait part de ta supercherie. Elle m'a fait part également de tes attentes.
Autant te dire mon soulagement. Le poids qui pesait sur mon cœur c'est - d'un coup d'un seul - évaporé.
A croire que l'idée de te perdre m'était insupportable et encore plus, celle vraiment désagréable d'y être pour quelque chose.
D'après ma sœur tu as fait ça pour te préserver, pour  penser enfin  à toi et je suis bien de son avis, tu as eu mille fois raisons. Je crois que je suis nocif pour toi. Je te rends malheureusement,  plus malheureuse qu'heureuse.
Du coup, j'imagine que je n'aurais pas dû t'envoyer cette rose rouge pour la Saint Valentin. Égoïstement, je pensais, comme souvent à toi, et je voulais te témoigner toute mon affection pour ce jour si particulier.
Tu fais et feras à jamais partie de ma vie, tu sais que nous sommes sur Genève pour encore un long temps. A toi de voir si tu as envie de nous voir.

Avec toute ma tendresse,

Sub



******Ober lui avait révélé la vérité. J'aurais préféré qu'elle le garde pour elle, cependant, je ne lui en voulais pas, j'aurais certainement fait de même si nos rôles fussent inversés. Sur le pli que je relisais, je déchiffrai le soulagement de mon amant; celui  de n’être en rien responsable de mon soi-disant trépas, et bien plus faiblement d’être toujours en vie, mais... n'y lu aucun véritable amour. Cette lettre aurait pu être destinée tout aussi bien à sa sœur, qu'à une simple amie. Amie... le mot résonne étrangement dans mon être, et accentue les sueurs qui perlent à présent sur l'ensemble de mon corps. Des frissons le parcourent alors que je me relève pour prendre place sur l'unique petite table en bois de la piaule. De ma besace, je sors encre, plume, parchemin, et d'une écriture malhabile, y couchai, tout mon amour.

Code:
Trop aimé, toi,

Puisque Ober t'a révélé cette supercherie que j'aurai préféré qu'elle garde pour elle, tout en te rassurant sur l'idée que tu n y étais pour rien, mais qu'une bande de malandrins m'avaient eu au détour d’un chemin, alors, soit… je ne démentie pas ses dires. Cependant...
Je veux qu'à jamais tu oublies toute nocivité de ta part, et qu’en lieu et place tu graves ; que tu fus, tu es et resteras, le seul qui compta véritablement. Je ne coucherais pas ici, le nombre de fois où, sans que tu n’en saches rien, mes pas m’ont mené vers Montpellier, juste pour t’apercevoir de loin. Je n’ai jamais voulu te perdre, mais c’est moi qui me suis perdue en chemin. Ne t’affliges de rien, ne portes pas cette croix à ma place, c’est tout ce qu’il me reste de toi.

Ce soir, en mon cœur que je sais tenace la résolution de laisser le tien voler afin que tu puisses vivre librement me déborde d’affliction. Je ne te demanderai qu’une chose, de prier pour qu’il parvienne à renaître de ces ardentes braises, même si, je le sais incapable d’une telle chose envers, un ami, un confident, un amant, un impatient, un vaurien, un jules, ma vie tout simplement.

Avec tout mon amour, éternellement.
Lalie


******Je mis un temps infini à écrire ces quelques mots, les teintes de l'azur ne se disputaient plus la primeur quand je posais ma plume. Las, anéantie et perdue, je fus incapable de me relire. La décision fut simple à prendre. Je repris tout mes effets et fis chemin inverse. En bas, je réglai ma note puis sortis du taudis à la recherche d'un coursier encore debout à cette heure si tardive. En passant devant un marchand de fleurs, j'achetai une rose rouge que je joignis à ma réponse. Le porteur prit la direction de Genève; moi,
celle du couvent.


Je ne savais pas combien de temps j'y resterai. J'avais besoin de réfléchir au bien fondé de mon entreprise. En fait, non. Je la savais inutile à présent, mais je devais surtout l'oublier lui, sans savoir comment y parvenir. Pour la première fois, j’appréciais le silence du couvent et pour la première fois, bien que je n'en dise rien en personne, je priais avec ferveur Aristote qui jamais ne fut de mon coté. C'est entre ces murs que je reçu le courrier d 'Ober, quatre jours après mon arrivée.


Code:
Lalie,

J'ai mis bien du temps à te répondre pas que je ne savais pas quoi te dire.
Sub est bien trop compliqué à comprendre.

J'ai parlé longuement avec lui et il a dit qu'il allait t'écrire, genre une vraie lettre, tu vois.
Je n'ai aucune idée s'il l'a fait, car, vois-tu, il a disparu.
Évidemment je ne sais pas pourquoi, et si ça a un lien avec toi.

Ce que j'ai retenu de notre conversation, c'est qu'il t'aime et qu'il ne veut en aucun cas que tu disparaisses.
Il a été terriblement choqué lorsque je le lui ai appris. Il a été d'une humeur massacrante, et même moi, j'en ai pris dans les dents.
Après, Sub reste Sub. Tu sais aussi bien que moi que son bonheur se conjugue au pluriel.

Sache que, moi aussi, j'aimerais que tu sois avec nous.
Une histoire de haricots nous lie à jamais.

Je t'embrasse, Lalie, de tout mon cœur.

Ober.

******J'ai remis le courrier avec tous les autres, puis ai poursuivit ma retraite sans répondre. Je restais un long moment avec les sœurs. Jamais je ne leur ai parlé de mon combat intérieur et étrangement, jamais elles ne me firent récurer les auges de leur élevage de porcs. Sans savoir si j'étais guérie, je sentais malgré tout, une lente transformation se produire à l'intérieur de tout mon être. Comme me l'avait écrit Ober, Sub reste Sub, et son bonheur se conjugue au pluriel.  Ses besoins différent seulement des miens. Qui serais je, si je lui demandai de changer ?  Je sais pertinemment  que je ne pourrai plus me regarder en face.

Je sortis du couvent un dimanche midi, et repris la direction de l'auberge. Mes habitudes reprirent vite le dessus, cependant, deux jours plus  tard, je me surpris à sortir ma vieille carte et à compter le nombre de lieues qui me séparaient de Genève. Il est difficile de faire taire un cœur qui bat, et quand ma raison me montra que je me rattachai  à un improbable espoir, elle me fit éclater de rire de son absurdité. Il reposait  sur quelques mots écrits d'Ober :  il a disparu. Mon cœur s'y était rattaché et, sans que je n'y puisse rien, avait traduit par : Sub arrive  pour te retrouver à Aurillac. Devant cette aberration que me montrai ma raison, je repliai ma carte, en secouant la tête de mon imbécillité. J'aurai également pu aller les rejoindre, mais pour le coup, la distance me parut bien trop grande et surtout, je n'étais pas encore prête à le revoir.

La ville  n'avait pas changé jusqu'à un matin ou je me suis faite réveillée à l'aube. Rapidement je vis des … révoltés, monter à l'assaut de la mairie. Je détournai mes pas de ce chaos, ce n'était pas mon combat. Les jours se suivaient, je ne sortais plus, n'en voyant pas l'utilité. Il n'y avait aucun dépit, ni lassitude, seulement, un besoin d'être seule. Une semaine après ma sortie du couvent, je repris ma plume et mon encre et répondit enfin a Ober :



Code:
Chere Ober,

Je te remercie d'avoir accepté de jouer les intermédiaires, je sais que cette situation était invraisemblable, je t'en remercie donc, d autant plus. Je suis navrée d'apprendre qu'il a passé sa colère sur toi, je connais ses accès qui n'ont rien à envier aux miens.  Enfin,  saches qu'en effet, Sub m'a écrit, et je sus avant que tu me l'écrives toi même que tu lui avait révélé la vérité. Je ne t'en veux pas, j'aurai très certainement fait de même à ta place. Aujourd'hui, après un long moment au couvent, je vois toute l'absurdité de mon entreprise.

Tu pourras te réjouir en sachant que la douleur me semble moins vive, même si  Sub cogne régulièrement  dans ma tête. Peut-être est ce cruel pour lui de ne pas  me voir venir vous rejoindre à Genève, notes cependant que je ne le crois pas, mais pour l'instant, c'est moi qui préfère me préserver et donc, ne pas débarquer . Un jour, sûrement, je reviendrais sur Mpt, mais pour dire la vérité, je pense que cela aussi est une bien mauvaise idée.

Je ne sais encore si je vais m'installer définitivement à Aurillac. Rien ici, ne m'y retient, mais comme rien ne me retient ailleurs... J'ai, d'ailleurs, été voir les champs qui sont en vente, qui sait, peut-être un jour m'installerai je vraiment , avec une véritable chaumine, et des champs bien à moi. Je l'ai déjà fait, je saurai recommencer. Pour l'instant, je m'efforce d'oublier, de l'oublier.

Je t'embrasse
Prends soin de toi
Amuses toi bien à ce tournoi que tu attendais avec une vive impatience

Bien à toi.
Lalie.

******Je cachette le pli, puis après l'avoir confié à un coursier, me décide enfin d'aller prendre un verre dans un taudis quelconque. Vide de monde, de préférence.
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MessageSujet: Re: [rp : Lauberge de l'Auribrune]   [rp : Lauberge de l'Auribrune] Icon_minitimeMar 15 Mai 2018 - 22:20

Eulalie a écrit:
***Un soir, j’ai revu le blond.



***Je ne sais plus quel soir, c’était…. Y a longtemps. Il entra dans le taudis ou je buvais rapidement un verre avant de retourner roupiller à l’auberge. Il avançait dans ma direction, l’épreuve qui n’était pas terminée me noua derechef  l’estomac quand il vint s’asseoir à la même table que moi, juste devant moi pour être plus précise. J’aurai du me douter de la suite. Si je n’avais pas eu d’appréhension, si je ne m’étais pas uniquement focalisée sur mes propres tremblements, j’aurai remarqué ses gestes :  sa façon de se vautrer sur la chaise, ses regards flegmatiques virant aux désabusements, ses bras qui se sont croisés, son mutisme, son attente … Tout me montrait qu’il savait qui j’étais véritablement. Tout me prouvait qu’il attendait que je le lui avoue.  Pourtant je suis restée de marbre,  je n’ai rien dévoilé de ma véritable identité, je me suis entêtée à rester cette autre, cette Mélisandre, rousse, gentille fille vivant à Aurillac qui parlemente pour ne rien dire.  Mais… soudain ….. Certains mots que je ne pus retenir … :


- La porte est derrière vous, si mon teint vous plait pas.

Le château de cartes s’est effondré. Je le compris de suite dans la réponse qu’il me fit, sourire en coin moqueur sur les lèvres :

- Une très bonne amie à moi aurait dit exactement la même chose…

Pourtant j’ai persisté en feignant l’incompréhension mais .. pour la première et unique fois de ma vie, je vis un éclair de colère au fond de ses prunelles :

- C’est a cela que ca sert  pour toi, les amis ? A se foutrent de leurs tronches ? Tu crois que je t’ai pas reconnu ?......... Lalie……. Tu me prends pour un abruti ?


J’ai grimacé puis soupiré, plus qu’honteuse. Moi qui ai toujours placé l’amitié bien au delà de l’amour… Ses mots me crevèrent le cœur. Alors… Je n’ai plus rien nié. J’ai laissé tomber le masque. Robin n’a pas laissé éclater sa colère. Elle est partie aussi vite que je cru la voir dans ses iris. L’ai-je imaginé ? Je ne pense pas.

De ce que je me souvienne, nous avons parlé comme avant. Avant que je ne déraille en voulant m’inventer une autre vie, un autre nom.. Nous parlâmes jusque tard dans la nuit, puis je suis sortie du taudis et ai poursuivit ……. Une vie. Lui… la sienne.




***Je ne sors plus, ni pour prendre un verre, et encore moins pour rencontrer des gens. J’en ai assez du faux intérêt que la plupart d’entre eux montrent aux autres, alors j’ai décidé de ne plus parler à personne.
Robin ? Je ne lui donne aucune nouvelle, il fait de même. Chaque jour, je vais à la mine, et … de plus en plus souvent, au confessionnal. Si certains l’apprennent, ils en tomberaient le cul par terre. Que m’importe de toute façon. Plus rien n’a d’importance à présent. Parfois je déambule sur le marché, oh pas longtemps, juste assez pour voir la meilleure offre sur le  pain, ou le  maïs, le reste m’est égal. J’accumule les écus avec en tête l’idée de m’acheter un ou deux champs, peut être même une boutique mais, plus le temps passe, et plus je sens que ce n’est pas à Aurillac que je dois m’installer. Alors j’attends. Je ne sais quoi exactement, mais j’attends. Puis…. Ce matin de mai …



Code:
Ma Lalie à moi,

Je viens prendre de tes nouvelles, car elles se font rare.
Je suis parti d'Aurillac, mais je compte y repasser temporairement, sous peu. J'espère enfin te croiser, j'en ai des choses à te conter. Et tu sais que nous c’est.. Fusionnel à jamais.

Ton fidèle ami, Robin.


Pour qu’il m’écrive, il devait s’être mis dans un sacré merdier, j’en étais persuadée. Je répondis rapidement :

Code:

Cher Robin,

Comme tu as pu le constater en effet je ne sors pratiquement plus si ce n'est pour me rendre a la mine ou au confessionnal que j'affectionne de plus en plus. Cependant, il est vrai que les amis me manquent, et attendu que je n'en compte plus qu'un seul, il serait donc plus juste de dire que tu me manques. Alors saches que je serai également ravie de te revoir, et que, quoiqu'il arrive, je serai toujours l'oreille attentive dont tu as besoin tout comme la main qui se tend pour soutenir tes peines.

Lalie.



***Depuis cette lettre, je fais un détour par la mairie pour regarder la liste des habitants. Elle est si courte que cela ne me prends même pas une minute pour la parcourir. Le 15 mai, enfin, je  lis le nom de Robin.
Après cela, je parcourus les rues et ruelles, dans l’espoir de le voir de suite. J’aurai du me douter le trouver dans un taudis. Mon nez collé à la vitre, la main en visière, je trouvai plus qu’étrange, qu’il ne soit pas seul, mais en compagnie d’une donzelle avec qui il parlait à bâton rompu. Je franchis la porte du boui-boui, et m’installai.

On vieillit tu sais, on change…. Ces mots que jadis il m’avait dit, résumeraient bien ce que j’avais sous les yeux. Une barbe, des habits différents et surtout.. de la distance…. Est-ce encore moi qui l’imagine ou bien la vérité ? . Mais soudain…dans sa précipitation de mots……. je comprends.. :



- Lalie ?! déjà ? je pensais pas te voir si tôt ! Je te présente Svan, ma compagne. Svan, voici Lalie.


Alors j’ai gardé également mes distances.  Je crois avoir hoché la tête, mais n’ai pu la garder froide en entendant la donzelle me répondre :

- Enchantée



J’ai craqué… Étrangement,  pas après elle ;  mais après lui. Je n’arrivais pas à comprendre comme il s’était fourré dans la famille des enchantés ! Pas lui ?! Ce n’était pas possible !! Mais ma grogne qui jadis aurait prit des proportions insensées,  s’effrita aussi vite qu’elle était venu.  Plus tard dans la soirée, je devais comprendre que plus rien ne m’importait.
Quoiqu’il en soit, nous avons longuement parlé tous les trois. Svan me sembla quelqu’un de bien. Toutes deux nous avons asticoté Robin bien sur, parce que……. Ma foi …. Il le vaux bien.. Puis….. Siri entra, Robin sorti un instant et soudain…… tout bascula.  

Certains parleraient d’irréalisme, moi je ne dirai que cela :




Ici bas, la vie d'autrui n'est rien;  inutile de croire en l'Humain.




***Voila….. Tout se résume une fois de plus à cela.
Tout repose une fois de plus sur cette règle que j’ai fais mienne il y a si longtemps de cela, pour l'avoir moi-même subie.
Tout se base une fois encore sur ce qui m’a fait me retrancher de la population.
Mais que dire d’autre  quand j’entends  que Siri -  la fille de celui que j’appelle «  Le Verger » -   apprend  à cet instant précis de la bouche d’une parfaite inconnue, la mort de son père … Mort qui remonte à plus…… d’un mois….


***Personne.  
Pas une seule âme n’a prévenue la propre fille du «  Verger » ….. Aucune amie, aucune connaissance….Il faudra  Svan…., qui ne connait nullement Siri… qui ne sait même pas que c’est la fille du Verger… et qui par un malheureux hasard, lui dira avoir assisté à la veillée funèbre début avril, d’un certain Black de Wurmstein ….Black…. «  Le Verger »…. Black.... père de Siri….. Avant qu’il ne soit mis en terre……



***Dégoutée…. écœurée...
Tant de nombrilisme, autant d’indifférence envers les autres me donnent la nausée comme  des envies de meurtre …  Fichu monde ou chacun ne vit que pour lui-même….. L’envie de ne plus jamais sortir de chez moi revint en force ; mais c’est un tout autre dessein qui se profilera suite à cette déclaration.  Svan et Robin m’ont invité…… Je vais en profiter...... Siri aussi, surement....

Il est temps de changer ce monde... Il est temps de reprendre mon nom....... Il est temps de .... bouger...
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