[Rp : la riviere de Lodeve]

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:

Ce jour 26 février 1465

.... Etait ce de voir Ali et Katze si complice, d’entendre leurs souriants chuchotements, leurs légers rires pudiques, d’y déceler les premiers balbutiements de l’amour qui me plongeait dans ce désarroi?
Je lève mon visage buriné de détresse vers le firmament, à la recherche de mon éden. Mais mon cœur est trop empli de cette absence. Nulles étoiles, aucun horizon, mot, geste, signe n’aurait pu emplir ce vide qui me comprimait d’heure en heure, de minute en minute. Cependant, je suis satisfaite qu’ils soient là. Je m’en aperçois à mesure que nous nous approchons de notre destination. Seule je n’aurai pas réussie. J’avais mésestimé l’importance de ma mission. Mais je savais également que rien ne pouvait me consoler et je refusais de les exposer à ma douleur alors j’avançais devant, toujours devant, un peu plus devant.

.... Mon faciès se baisse sur le sentier, ma dextre se pose derechef sur mon cœur. Je me récite les mots de son parchemin. Je m y cramponne pour tenter de garder une flammèche d’espoir et puis…… je le vois.
Ou que se posent mes prunelles : ciel, buisson, brin d herbes, arbre, cailloux, sentier ; son visage, son sourire narquois de guingois est partout. Que le vent m’effleure et ce sont ses mains qui me caressent. Je me nourris de son absence, il ne me reste plus que ça. Son manque coule dans mes veines, m’emplit, je m y abandonne, j m y noies.

.... Ame en perdition, ballotée entre angoisse et espérance. Esperance de le trouver repenti, espérance que la petite chose insignifiante que je représente soit à la hauteur ; espérance de tant de chose qu’au final, je n y crois pas. Alors reviennent toutes les angoisses, puisque je sais que je ne pourrai pas de nouveau affronter cet abime de douleur. Oui c’était certain, j’en mourrai.

.... Lodeve devant moi.
Je m’arrête un instant au abords de sa rivière et contemple le tableau en attendant que me rejoigne mes deux amis. Ils sont là, toujours là, mes lèvres scellées, j’affiche un sourire forcé sous mes traits perturbés en pensant à demain… demain….

.... L’étau se resserre.
.... L e trou béant de mon estomac s’amplifie.
.... J e vais perdre pied.

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