[Rp] Le lac de Grandson

Et paf ! ca r’commençait , la balance mental me rejouait pour la énième fois son numéro entre le bien le mal, démon ou ange , raison et sentiment.
Pourquoi ? Mais pourquoi avait il fallu qu’il entre dans le taudis ou j’avais pris l’habitude de parlementer aux murs ? Nom d’un chien, j’étais dans la merdasse une fois de plus. Je le savais, j’avais toujours eu ce don, je ne voyais aucune raison pour que cela soit différent aujourd’hui. Nan mais franchement si j’évitai scrupuleusement bien toute personne, ce n’était pas pour rien ! Et voila que Monsieur « je te la joue bon prince » venait de foutre en l’air tout mes plans de tranquillité -peut être malsain, certes, et si j’y réfléchissais, j’en étais consciente - mais Oh combien apaisant pour mon être.
Un soupir exaspéré m’échappe, encore un ; alors que je me dirige de pied ferme vers les rives du lac de ce village congelé. Congelé, c’était bien le mot. J’avais mis en application le terme pour moi-même, comme une sorte d’hibernation en somme, afin de me préserver et grrrrrrrrrrrrrr, je shoote dans les caillasses que je croise en grognant au vent :

- Pourquoi vient-il tout foutre en l’air ? Tout ca n’est que du vent ! On peux faire confiance a personne, alors pourquoi , mais pourquoi corne de bouc de nom d’un chien ?!
- Laisses aller…… me réponds la petite voix calme. -Décroches un peu, profites du moment, laisse toi porter……
- Héoh ! cavapaslatete nan ! J’sais comment ca va finir toussa hein ?! mais c’te fois , j’arriverai pas à remonter.
- Fait lui confiance.
- ……L’es folle ……
- Essaie au moins.
- Confiance ? pour ce que ca m’a déjà rapporté ? nan merci bien !
- Peut être, mais je sais qu’on ne peut pas vivre sans les autres.
- J’y arrive bien pourtant ! Ne rien attendre de quiconque, ne rien devoir à quiconque, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ! pf ! confiance, n’importe quoi !
- Oh oui tu y arrives, sauf que tu vis sans exister. Bon diouce Lalie ! Sors !reprends toi ! ou sont tes rêves d’avant ?
- ……………
- Tu les as oubliés ou tu as trop peur ? Je cris avoir raté plusieurs marches dans la nuit. Je me repris.
- Peur ? j’ai peur de rien , ni de personne !
- Oh si ..........tu as peur..... mais de quoi ? insista la voix.
Je ris. Rire amer qui sonne faux.
- j'ai pas peur j’te dis !
- Mais si, tu as la trouille. Une trouille effroyable, j'en sens tes guibolles trembler et ton estomac se plomber.
- La ferme !! j'te dis qu'j'ai pas peur ! Terminai-je en m’emmêlant les pinceaux qui me firent me vautrer sur l’herbe grasse.
^^
-Oh ca va hein ?!!! grognai je en m’asseyant en tailleur
- Je ris, c'est tout.
- Bin, tais toi maintenant !
- ……… toujours le même effet ce mot…..
- La ferme ! répétai-je
- Et toujours la même réponse……… Il faudra bien un jour que tu sondes le problème, il devient récurent……. Aurai tu oublié comment tu réagissais en Breizh ? déjà la bas ca te mettait dans cet état.

Soupir . Aucune envie de sonder quoique ce soit. Cela ne servirait à rien, je le savais. J’avais tout simplement trop vu de tout , et ce tout n’avait jamais été du bien. Quant à la Breizh, je préférai définitivement l’oublier, elle.

- J’vais partir…… en catimini……… m’enfuir……..
- Ah oui la fuite ! ce que tu fais de mieux … Fuir, t’exiler, te planquer ! Ca aussi tu le faisais déjà en Breizh. Le problème vois tu, c’est que celui-ci est bien capable de te poursuivre ou que tu ailles……..
- La, tu te fourres le doigt dans l’œil ! il ferra comme les autres, il trouvera une autre proie !
- Crois tu ? en es tu parfaitement convaincu ?
- …………..
- C’est ce que je pensais….. En plus, en ce moment, sur les chemins.. tu sais très bien que ce serait du suicide.
- C’est peut être la solution…
- Dis pas de bêtise tu veux ! Même lui a bien vu qu’il te restait un brin d’espoir ! Inutile de me mentir ni de te mentir, il n’est pas la.
- Corne de bouc ! tu ne peux pas me lâcher !
Sourire qui se rehausse : je sais, j’ai toujours raison.



Je claquai mentalement la porte à cette raison et tournai mon visage paumé vers le lac devant moi en refermant le col de ma capeline un peu plus sur mon cou. Peur, oui j’avais peur, une frousse incontrôlable dés qu’une personne trouvait ma compagnie…. agréable . Ce n’était pas faute d’avoir essayé d’être imbuvable, mais rien n’avait déstabilisé Monsieur « je la joue bon prince………. » Je grimaçai devant le constat de ma franche réussite…… Je ne voyais aucune solution. Ne me restait plus qu’à prier pour ne pas que je ne finisse éparpiller en mille morceaux à force d'en prendre plein la tronche. Parce que de cela j'en étais certaine.

Le froid m'obligea à bouger. Bon diouce ce qu'il pouvait cailler dans ce pays quand même ! Je me redressai et tapai mes pieds sur le sol pour les réchauffer pendant que je frictionnai mes mains l'une contre l'autre. Partir........ quoiqu'il arrive, je partirai ça caille vraiment trop ici.