[rp] Une visite...... un passage... une désolation...

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Un pas, un second, un troisième.......... et ... rien.. J'avais beau tendre l'oreille, la ville semblait bien engluée.....
Une taverne... Me fallait une taverne, non pour y picoler, j'ai jamais pu avaler une goutte de leur maudit breuvage. La seule fois ou je m'y suis essayée remonte a bien loin. J'ai juste eu la trachée détruite à l'allée , mais comme ca ne devait pas suffire, ce fut le cas aussi au retour quand j'ai tout renvoyé sur le seuil de la taverne municipale d'Avranches. une taverne... justement la voila qui se profile... isolée toujours, histoire d'observer par ses fenêtres l'ambiance de la ville, ses vas et viens, son brouhaha, ses charretiers, crieurs, vendeurs, bref tout ce qui fait vivre une ville....... Je pousse la porte de bois qui s'ouvre dans un grincement.. Pour une fois que c'est pas moi qui couine.... Je m'assied près de la fenêtre, je commande un verre de bière que je bois tranquillou et........ j'attends..... un peu........ beaucoup......... longtemps.........

Combien de temps ? Pfiouuuuuuuuu, beaucoup ! tant que..... j'ai même pu écrire trois lettres !
Mazette ! les bras m'en tombe.......... pour une capitale morte, on pouvait dire qu'elle l’était ! Alors c'est ca Rouen ? Une ville de néant ? Réflexion, tergiversation....

Peut être la faute de ....
Non.
Pas peut être.....
mais...
A cause de ....

NON !! me crit ma caboche.
DU !

Ce super colonel et la politique de cette chère contrée ! Celle qui refuse toute visite sans leur précieux laissez passer. En fait ici ceux qu'ils préfèrent laissez passer, ce sont les p'tits couillus gomimbaux de Fatums. Ca j'le savais bien pour l'avoir vécu en personne. Quoiqu'il en soit, le super colonel de la tronche en biais, je le soupçonnais depuis ce matin même d’être carrément un sorcier.
Bah hé dites ! rien à faire j'arrivais pas à comprendre comment il avait su ou j'étais, alors que lui ne se trouvait pas dans la ville.
Hééé ! je sais bien qui j'ai croisé ce matin, quand même ! Surtout quand le premier que vous voyez se balade avec une armure de la tête au pied pour - parait il - défendre la ville fantoche; euh, nan fantôme, s'cusez. Et qu'il me sorte pas que c'est le chef de l'armée qui l'avait mis au jus hein ?! parce que c'est justement ce vieil ami Neville que j'ai vu en premier; le type en armure !!! Même qu’après une rapide bise, j'lui ai donné rendez vous en taverne le soir même, mais.... sans son armure !

Alors si ce cher colonel Phallus - qui avec un nom pareil , je dois dire, me donnait déjà une forte envie de l'eunuquer sauvagement - n'était pas sorcier, faudra m'expliquer comment il avait fait pour savoir avant les autres où je me baladais !!
Corne de bouc , finalement Avranches loin de ce fourbis , de ces pontes , de ces "de" machin chose, était soudain vachement bien ! Bon oui, pas mieux coté animation.. Reste que Aude, a elle seule faisait l'animation... J'avais jamais rencontré une donzelle capable de faire trucider si vite les bonzhommes qui la côtoyaient de près ! Rien que pour ca, elle méritait le respect ! Reste que son coté vénale avait toujours eu du mal à passer. Au final pour elle, quand j'ai reçu leur parchemin de propagande pour leurs élections, j'avais pas été plus étonné que ca d'y voir son nom. Fin, là n'est pas le sujet... pour l'instant, j'attends le chef de l'armée, ou, au pire, le chef des geôles...... Bah oui, navrée, mais j'avais pas envie de faire la grue pour un paplart... et leur laissez passer ? bahhh.. y pouvaient bien se le carrer ou j'pense. Tout ca pour une visite de quelques jours ! Tssssss.. Vrai qu'a moi seule, je faisais une grande brigande, tiens !

Je retourne m'asseoir lourdement sur la chaise de la taverne en pensant qu'au final, ces Normands, n'avaient vraiment, mais vraiment rien à envier aux chiabrenas d'a coté. Mais que foutait Neville dans ce trou à rat ? Y défendait quoi au juste ? Des fantômes ? Corne de bouc, qu'il se pointe, j'aurai deux mots a lui dire ! Ah oui... a moins que ce ne soit des gardes qui s'y collent pour me foutre au trou....... Moui, ici, on n'aime pas les z 'etrangers , même si y sont Normands. c'est dire à quel point c'te capitale est engageante...... Y doivent avoir peur qu'on leur piquent leur pain.

Je hoche la tête à la verticale en soupirant, pour affirmer mes dires. Le constat est vite fait, je devais voir Neville ce soir, et me tirer rapidos du coin nauséabond; non par peur, juste parce que j’étais bien loin d’être aussi charitable que ça. Aucune envie de rester dans un pays de fantoches et surtout, surtout, j'avais plus du tout envie de leur apporter quoique ce soit.

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: J'avais attendu l'amure. En vain. La soirée fut d'une morosité à pleurer. La seule personne que je vis, n'était même pas de cette ville. Franchement je me demandais de plus en plus ce que les Normands trouvaient d'attrayant à leur pays. Rien à faire je n'arrivais pas à comprendre. C'est avec un état d’esprit des plus critique que je rejoignis l'auberge qui, au passage, me coutait bonbon. Ne dit on pas : le silence est d'or ? ici, c'est au sens propre du terme que je devais le prendre. Je décidais d'envoyer un coursier trouver cet ami qui se faisait des plus discrets. Sur le parchemin, il put lire de nouveau, une invitation à prendre un verre pour le lendemain. Si il refusait, ma foi, je repartirai aussi vite que j'étais venu. La nuit qui suivit fut tout aussi calme que la journée qui l'avait précédée. Au réveil, mes premières pensées furent pour Neville que j’espérais vraiment voir dans la soirée. Le mot que le coursier me tendit me le confirma. J'étais ravie. Neville devait avoir tant de chose à me narrer, quant à moi, j'avais quelques petites aventures à lui conter. Mon ami prenait tant de place dans mon esprit, que Merlin - mon époux - n'arriva qu'en second. Ou était il ? S’était il aperçu de mon absence ? M'en voudra t il ? Je l'avais égaré sur je ne sais quel chemin, quelle ville.. Un soupir m'échappa suivit d'un haussement d'épaules avant que je n' entame ma journée en tout point semblable à celle de la veille. Je n'attendais que la soirée et la vue de mon ami. Elle arriva tardivement. A croire que les minutes se troquent parfois en heure, en mois, surtout lorsque vous désirez fort le contraire. Le moment tant attendu arriva enfin. Je pris tout mon temps pour me rendre à la taverne. Du temps, je n'avais plus que ça. D'un pas lourd je me dirigeais vers une des nombreuses chaises libres, m'assoyais et attendis.
Il entra.
En fait, je l'entendis avant de le voir. Attifé de son armure qu'il n'avait pas pris la peine d’ôter, il couinait plus fort que moi à chacun de ses pas . Du jamais vu. Tant et si bien que je lui demandais de faire demi tour et d'aller vêtir quelque chose d'un peu plus.... d' un peu moins....... bref de virer tout son bardas. Il revint quelques instants plus tard allégé de son attirail. La soirée pouvait commencer. Mon estomac ne cessait de faire des soubresauts tant la liesse de le revoir , enfin, était entière. Nous parlâmes de tout, et surtout de son kidnapping. Bon, de son côté, il émit quelques réserves. Beaucoup de réserves. En fait, il refusa carrément mon offre. Pourtant je trouvai l'idée excellente ! Le kidnapper et l'embarquer sur ses terres natales, voilà qui était plutôt de bonne augure. De mon côté, j'aurai une escorte dans les règles, et lui... bah il retrouverai sa ville qui finalement lui manquait.. Tssssssss, rien à faire, plus têtu qu'un baudet il refusa tout net de me suivre. Quel bourrique ! C'est pas faute d'avoir insisté, un peu; légérement; beaucoup; exagérément... Du coup, le soirée tirant à sa fin, il retourna à son baraquement, et moi .... à mon auberge pas favorite ...

C'est ce matin que les choses s’aggravèrent...Un coursier, encore... Un parchemin sur lequel je pus lire :

Titre : Rappel LP Rouen

De nous, Phallus de Pavilly, Colonel de la maréchaussée.
A vous, Dame Eulalie.

Le 14 octobre de l'An de Grâce 1462, nous vous avons signifié que l'accès de la Capitale Rouen était interdit sans laissez-passer et que vous deviez immédiatement vous mettre en règle.

Ce matin du 16 octobre de l'An de Grâce 1462, le Prévôt n'a toujours pas reçu votre demande de laissez-passer.

Il vous est donné 24 heures pour remédier à votre infraction et demander votre laissez-passer.

Passé ce délai, si rien n'a changé, votre dossier sera transmis au tribunal.

Cordialement.

Phallus, Seigneur de Pavilly
Colonel de la maréchaussée.

Rédigé et scellé de notre main, le 16 octobre de l'An de Grâce 1462.

Nom d'un chien ! Mon sang ne fit qu'un tour! C'est qu'il était au garde à vous le Phallus ! Droit comme un i ! Pour sur qu'il faisait dans la rigidité ! Mazette de corne de bouc , commençait sérieux à mes les briser menu léger avec son laissez passer celui çi ! Un enuquage lui ferait vraiment pas de mal , songeais je en levant les yeux au ciel. Mais, ce qui m'irritait surtout au plus au point, c'est que je savais que le prévost en question était une donzelle d'Avranches. Donzelle dont je n'avais jamais vu le teint une seule fois, et ce malgré y avoir vécu pendant plus d'une année et demie ! Alors non ! Aucune envie d'écrire à un fantôme ! Du coup, cadence irritée, je me dirige vers le château, histoire de jeter un coup d’œil sur l'affiche qui donnait les chers élus dans ce tribunal. Et la... j'éclatais de rire.. Procureur : le galinacée comme je l'appelais. Encore un d'Avranches, mais lui, je savais la tête qu'il avait. Ni une , ni deux, je rentrais a l'auberge, pris ma plume, l'envers du parchemin de propagande des futurs élections et écrivis à la hâte :

B'jour Galileth ;

C'est Lalie. Alors voila, mon histoire est simple. Le colonel Phallus. A lui, faudra lui dire de cesser de se foutre au garde à vous pour un paplart, hein ?! parce que j'ai pas l'intention de demander à cette chère invisible Angélique. D'ailleurs dis moi, elle est encore aussi chef du port d'Avranches ? Fin, bon , j'm en fiche, elle peux être ce qu'elle veux, elle est surtout jamais présente ou que ce soit. Toi, T'es le proc de ce pays de fous, ce s'rait donc sympa de renvoyer un courrier a la turgescence pour lui dire, que c'est tout bon, qu'y a rien à craindre, bref que ch'suis juste venue rendre visite à Neville, chef de l'armée de Rouen et Avranchains également ! Corne de bouc de nom d'un chien, c'est pas possible que ca, ne pas pouvoir se balader dans ce pays alors qu'on y a vécu, payé des z impots pour les engraisser ceux la ! Bref, j'aimerai bien qu'il cesse de me casser les bonbons, ou c'est moi qui vais lui casser, et crois moi, c'est plus une édification qu'il y aura, mais bien une dégonflement ! Tsssssss, j'crois bien que c'est son encéphale qui est sous tension !

J'en profite pour te d'mander de passer l'b'jour a Aude, t'peux lui raconter mes mésaventures, ca la f'ras rire ! Ah et qu'elle prépare quelques miches de pain, cause que si tu fais rien, elle pourra m' les apporter derrière les barreaux d'la geole .

Lalie.

Je me relis, hoche la tête, et envoie le coursier , direction Avranches. Combien y avait de lieues entre ici et la bas, combien de temps il métrait ? j'en savais fichtre rien. Les geôles se dessinèrent insidieusement sous mes paupières. Je repris mon veil adage:

Advienne que pourra...

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Galileth a écrit:: Bonsoir Eulalie,

Vous êtes bien la dernière personne à qui je m'attendais voir le courrier. Une fois l'étonnement passé, je dois dire que je vous retrouve bien peu changée depuis le temps de votre départ ! Je vous savais momentanément en Normandie avec votre mari, vous êtes donc plus qu'au courant de nos habitudes et nos "paplarts" avec les visiteurs... étrangers, à vous de voir.

La Normandie ne changera pas ses lois parce que Madame connaît le Procureur, encore aurait-il fallu qu'ils soient en bons termes, d'ailleurs. Je ne peux que vous encourager à répondre aux exigences du colonel ; n'égaillez donc pas ma journée par votre attitude bornée, parce que c'est bien le tribunal qui vous attend, dans le cas contraire.

Par ailleurs, si le port d'Avranches vous inquiète, vous pouvez venir voir, dans notre village, qui se trouve à la vigie. Vous pourriez aussi passer vous-même le bonjour à Aude !

Je ne comprends toujours pas votre démarche, en m'envoyant un courrier si peu amical, ni même courtois. Je ne suis pas la personne sur qui on peut hurler puis venir demander de l'aide dans un mauvais moment.

Bon courage pour la demande de séjour à Rouen, je sais que vous saurez trouver l'intelligence d'en réclamer un.

Urbain Galileth, Procureur fou d'un pays de fou

Eulalie a écrit:: Merci beaucoup, je constate une fois de plus, ce que comporte comme bonne gens, cette chère Normandie !

Bien a vous devant le tribunal .

Lalie

Admin Messages : 1168 Date d'inscription : 18/02/2011

Eulalie a écrit:: Et la soirée commença.
Longue, interminable et d'une solitude à faire peur. Mazette, quelle désolation... De nouveau je m'étais mise à l'écriture, j' avais envoyé le coursier avec le précieux parchemin puis j'attendis, attendis, attendis...

C'est en sursaut que je me réveillais. L'oeil complet hagard dévisagea ce qui m'entourait, à savoir, quatre murs, quelques chaises poussiéreuses et des tables dans le même état. Eurf, si même Neville ne montrait pas son nez, à quoi bon rester dans ce pays ? Las, je me levai, me dirigeai vers la porte, puis sortis dans la ruelle. La décision fut prise aussi rapidement que le vent qui venait de me transpercer les os, je longeai la rue principale, il était temps de se tirer de ce trou à rat. Je savais que dire de la Normandie, de la joie qui s'en dégageait, de leur grande hospitalité. Oui j'avais de quoi enjouer toutes les personnes désireuses de s'y rendent.