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 Le Lavoir de Saint Lizier

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Le Lavoir de Saint Lizier Empty
MessageSujet: Le Lavoir de Saint Lizier   Le Lavoir de Saint Lizier Icon_minitimeVen 8 Avr 2011 - 10:33

Le lavoir de Saint Lizier, n'avait strictement rien de brillant; il se situait dans le bourg, sur la rive ouest de la Salat, face au palais des Évêques.
Pour y accéder, il fallait longer la rue de la soule, puis à l'angle du numéro 117, descendre une ruelle si étroite que deux personnes ne pouvaient se croiser : la ruelle du Lavoir.

L'endroit demeurait des plus calme et silencieux, à moins que le type habitant au 114, ne se décide à vous casser les esgourdes avec sa flute qui résonnait à mille lieues à la ronde où encore que la volaille de " la Marie " ne choisisse de venir s'y abreuver où autres, surtout autre d'ailleurs.. Bien sur ,Marmitonne savait fort bien que, pendant ce temps, " la Marie" en question était occupée avec d'autres volatiles et tout cela au milieu d'une botte de foin sans que "son Marcel" ne soit au courant, il va sans dire...

Ce lavoir, donc, se composait en vérité, d'un bassin d'eau rectangulaire au fond pavé et aux rives en pierres taillées; bassin entouré d'un muret d'une hauteur de deux pieds et six pouces et alimenté par des petites vannes en bois qu'il suffisaient d'ouvrir et de fermer afin de contrôler son contenu puisque La Salat, comme toute rivière de montagne, possédait un fort courant, surtout en mai, à la fonte des neiges. Il fallait donc descendre six marches de pierres étroites et bien souvent glissantes et si les lavandières ne venaient pas régulièrement, le lichen s'y amoncelait autant que les feuilles du grand chêne qui le dominait. Aucun toit pour se protéger du vent comme de la pluie; aucun pilier pour s'adosser un instant; aucun pavé autour de ce bassin, mais de l'herbe défraichie par beaucoup d'endroit qui prouvait les passages réguliers des lavandières. A l'automne, la boue en était si gluante, que même les chausses se collaient sur ses terres, et c'est avec beaucoup de peine que les femmes s'activaient a laver le petit linge quotidien.

Ici donc, été comme hivers, printemps comme automne, Marmitonne y descendait tous les jours, tout comme ces collègues du village. Interdit aux hommes, il était l’endroit où naissent les ragots, et pour cela elle avait un certain don. Lieu de bavardage et de convivialité mais surtout lieu de concurrence sociale, où l’on peut juger la qualité
de la ménagère d’après la qualité de son linge et la quantité de draps; ainsi donc il était certain que les employés de " La Marthe" pouvaient se donner de grands air, il n'empêchait qu'au vu de leurs braies défraichies, ils n'avaient pas un sous vaillants, quand à la femme du boucher, " La Simone" qui venait elle-même tremper ses doigts dans l'eau glacial...

Une forte compétition existait entre les laveuses professionnelles, les mères de famille et les simples domestiques. La Marmitonne, avait droit à un emplacement de choix, tout comme les autres lavandières de métier. Elles s'installaient là où l'eau est la plus propre, tandis que les autres étaient cantonnées aux zones les plus polluées. Chaque jour elle retrouvait " L' Aglaë", lavandière de plusieurs maîtres du village, et puis aussi, " La Gertrude" , une édentée notoire, aussi mesquine que la Marmitonne, qui d'ailleurs ne pouvait pas la voir.

Or, ce jour de printemps, était jour de grande lessive pour le village. Jour décidé par la mairie en personne, où toutes les maisons devaient lavées leurs draps. De ce fait, cette lessive se poursuivait en fait tout au long de la semaine, le village était grand par conséquent les draps nombreux et Marmitonne ravie car elle pouvait voir et surtout raconter tout ce qu'elle avait sur le cœur.

D'emblée, en arrivant, elle croisa le regard de " L'Aglaë " , et lui fit comprendre de ses prunelles enjouées, qu'à elle, elle n'avait strictement rien à dire, puis elle posa sa brouette largement chargée. En voyant son corps si gracile, quiconque aurait pu croire qu'elle plierait sous le poids de sa charge, cela était très mal la connaitre; puisqu'en fait, elle avait la force d'un hercule.

Enfin, elle posa son cabasson au sol qui lui protégerait un peu les genoux, pris à grand renfort de gestuel le savon de Marseille que le Sieur Totoriflette avait fait venir d'Italie; afin que tous, puisse attester de la richesse de la maison, et pour finir son tapoir. Enfin, elle déplia le premier drap, et en plongea la moitié dans l'eau, s'agenouilla et commença son récit d'abord timidement dans l'oreille de " La Marthe" avant de continuer sur sa lancée :


Ca f' sait bin longtemps que j't'avais vu " la Marthe " !, T' sais , qu 'j 'en ai des choses à t' dire ! Mon diou, si tu savais tout.. Tsss , une honte, la Marthe, une honte ...

Bin, quoi donc, qu' y t'arrives, la Marmite ?? Allez, racontes nous tout ! C'est encore ton pas frais d' maître, qui fait des siennes ? Bon allez, t' vas nous dire ou bien ?!

Et bin... en fait.. Y a pas qu' lui en fait.. Y s'en passe de drôles dans c'te village , j ' te l'dit, tout net !
commença t'elle par dire, en s'agenouillant sur son cabesson

Bon, c'est sur que l' Sieur, la, il est pas frais, pas frais du tout même, et qu' si ca continue d' la sorte, binn, j' m' en va décaniller d' ce place; y m ' fait peur !

Toi, peur la Marmit ??

Voui, écoutes voir ...

T'souviens d' la blonde qui lui tournait autour ? et que même que lui, y disait pas non ?! Et bin, ca y est ; l'a disparue !! J'le savais qu' y avais anguille sous roche ! C'est pas la première qui disparait comme ça avec çui la ! J'avais même pensé à aller voir l' lieutenant, et binn, devines un peu avec qui qui couche l 'Sieur à présent ??
Et oui, la Marthe, avec le lieutenant en personne ! C'est t'y pas facile pour passer incognito un crime, que ca ?! C'est qu'il est sacrement fort quand même le type hein ?! Ni une, ni deux , j' t' embrouille tout ça, à la sauce du Sieur !

Tsss, si c'est pas misérable que de voir ca hein ?! T'as qu'a dire que ton " Edmond" l'a disparu tiens ?!, c'est toi qui s'ras la première a r' visiter leur geôles ! Mais quand y s' agit de M'sieur un peu plus d' la haute, la c'est aut' chose ! En plus, le v'la CAC, alors que tu parles, à côtoyer le comte, y risque p 'us rien maintenant !

Mais moi, j' le sais! et j' sais aussi très bien qui qu' c'est qui veux lui faire la peau au M'sieur, alors qui vienne pas m' chercher des bricoles, cause qu' y pourrai bien être retrouver roide mort dans un fossé...
Mais tu gardes ça pour toi, bien sur, hein ?!

Surtout que tu sais pas, mais l' lieutenant, y paraitrait qu'elle est déjà sur le point d'occire.
Voui, croix d' bois, croix d' fer, si j' ment j' vais en enfer ! Et pis, tu m' connais t ' façon, j' mens jamais. Je dis juste que c ' que j' vois. Et la, j' l ' ai vu alors....


Marmitonne stoppa quelques temps son récit, attrapa l'autre coté du drap le frotta au savon qui sentait si bon l'olive, et recommença a frotter énergiquement tout en reprenant :

J' crois bien qu' il l ' empoissonne à p' tit feu.. T ' sais avec la Belladone, ca va vite.. Et même qui paraitrait qu' c'est pas la première qu'il empoisonne... Une n' aut y est déjà passé... Pas ici forcement, ca s' rait bien trop visible... Alors t' vois, moi j'dis, il l' empoissonne incognito, et après y ramasse tout le blé ! C'est qu' c'est une vicomtesse aussi ! Alors pour les sous, y a pas hein ?! Des sous, des châteaux ; des terrains, des domestiques, et des valets, de tout qu'elle a, la M'dame..
Et pour finir comment ? Occis par un rapace !



Marmitonne soupira sur cette constatation, tout en regardant si la Marthe avait bien entendu, afin d'être certaine que tout ceci ferait effectivement le tour du village. Voyant le regard incontestable que La Marthe lui renvoyait, elle continua sur sa lancée.

Et la mairesse... Tss, t' jours titubante celle la, on pourrait même se d' mander où qu'elle s'en va les trouver les sous pour payer ses chopes ! Mais j'ai mon idée moi..

T'sais qu' les comptes à la mairie sont pas d'une grande splendeur qui paraitrait.. et bin ,cherches pas plus loin pourquoi hein ?! C'est comme quand elle dit payer les impôts au comté.. Mon oeil voui ; comment qu'elle s'en met dans les poches en passant, et personne pour voir quoique ce soit, t' façon, elle a mis le CAC dans sa poche ! Facile ça aussi hein ?! J'crois bien qu'le manchot les as tous eu, les villageois d'ici, sous ces airs de bourgeois bien pensant, et au final, ils finissent soit; mort, soit aussi truand qu' lui !

Oh, et pis, la m'resse encore, l'a v' la affublé d'un breton !
Dit elle en lâchant tout son linge, qu'elle du rattraper bien vite, sous peine de le retrouver à l'autre bout du bassin .
Voui !! t' as bien entendu, un breton !! D' ici, à c' qui soit du coté des anglois çui là encore, y a pas milles lieues ! T'vas voir qu'un d' ces jours on s' ras envahi par ceux la ! Et la Jeanne, toute cramée qu'elle est, elle pourra p ' u rien y faire pour nous !!

Mais si y avait qu'la mairesse qui tournait pas rond en c'moment... tss, t' peux m'croire, c'est l' village entier qui va mal.
termina t'elle, en même temps que de savonner le drap, qu'a présent, elle devait rincer. Aussi, elle se leva, ouvrit la trappe pour faire sortir l'eau sale et s'en alla ouvrir celle qui emplissait le bassin, sans se soucier le moins du monde, si les autres personnes avaient terminés leur propre lessivage. elle plongea le drap dans le bassin et le courant aidant, forcait au rincage express. Elle contorsionnait le linge, le batait à l'aide de son tapoir, tout en continuant sa ritournelle.

T'as du voir aussi toi, qu' tous les Pendragon qu' porte l' Royaume sont entrain de s' rassembler cheu nous.. C'est pareil ça, y a comme qui dirait, anguille sous roche...
J'a appris qu' l' Arthur, y voudrai bien faire parti du futur conseil du Comté.. Y doit surement avoir la trouille d' pas y arriver tout seul pour d' mander à toute sa famille de viendre dans l' coin.. D' ici a c ' qui nous fasse une révolte çui la.. Pour sur qu' c'est pas sur sa bonne mine qu'on s'en va l' élire, hein ?! alors forcement qu' la famille ca va aider encore... J' te jure, tout ces pontes, et nobliaux, ca m'écœure d' plus en plus; leur magouille et mic mac à n'en plus finir.. Tss, une honte, l' pays y part a volo ma pauv' Marthe, et nous, dans tout ça , et bin, on est t' jours obligé d' décrasser leur linge cradouille !
Tiens d'ailleurs.. c'est t'y pas une ch'mise à " L' Alfonse " ça ? Pourtant, c'est pas son homme à la" Emma", t' vois, j' crois bien, qu' y a encore anguille sous roche....


Marmitonne se sentait drôlement plus légère après toutes ces confidences, et surtout, elle était persuadé que tout ceci ferait vite le tour du village,sachant très bien choisir ses interlocuteurs. Elle termina donc son lessivage en écoutant les nouvelles des maitres des z' autres lavandières, mais finalement, rien n'était guère intéressant.
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